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Communalisation intégrale : Harmoniser et rendre effectif le développement

Publié le lundi 24 avril 2006 à 08h06min

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Dimanche 23 avril 2006, l’ensemble du territoire burkinabè a été le théâtre des élections municipales qui doivent consacrer le démarrage de la communalisation intégrale. Quel que soit le verdict des urnes pour ne pas dire qu’il importe peu, l’objectif final sera de promouvoir le développement économique à la base pour sortir les populations surtout rurales de la misère qu’elles vivent depuis les indépendances.

La communalisation intégrale est avant tout une option politique. C’est un choix pour promouvoir le développement économique à la base, celui-ci n’arrivant pas depuis quarante ans à se quantifier de façon matérielle. Le changement de cap s’imposait de fait, car la province jusque-là, pôle décentralisé pour impulser le développement, s’est très tôt réduite en une entité administrative n’ayant pas réussi à créer des emplois en dehors de ceux du service public.

Idem pour les unités de production, la plupart de nos provinces étant au stade du baltutiement à ce niveau. Il fallait donc réformer l’Etat pour en faire un levier véritable du développement à travers la décentralisation, laquelle couplée à la déconcentration, la bonne gestion des ressources matérielles, humaines et financières et l’amélioration du travail gouvernemental, doit entraîner l’édification d’un Etat stratège qui promeut un développement durable.

La poursuite et l’élargissement du processus de décentralisation à travers le scrutin du 23 avril 2006 constitue donc un choix stratégique majeur. En effet, la mise en place de collectivités territoriales (les régions notamment) dotées de pouvoirs plus étendus permettra de rapprocher davantage les centres de décision des populations et d’améliorer la qualité de la gouvernance.

Le transfert des domaines de compétence devrait correspondre au transfert des ressources aux collectés territoriales afin qu’elles puissent remplir convenablement leur mission. Une nouvelle dynamique, en somme, qui assure la participation et la valorisation des acteurs à la base. Le développement régional est, en définitive, un enjeu fondamental, car la croissance ne peut être forte et durable qu’en respectant le principe d’équilibre entre les régions.

En outre, la concrétisation des objectifs de développement notamment en matière d’emploi et d’intégration dans l’économie mondiale implique une contribution accrue des différentes régions du pays. Pour ce faire, les régions doivent être dotées d’infrastructures compatibles avec les exigences de la croissance économique et de la mondialisation, ce qui permettra la promotion de l’investissement et la diversification de la base économique des différentes régions.

Entre autres, l’implantation de réseaux modernes de routes, de télécommunications, de zones industrielles et de petits métiers ainsi que d’équipements collectifs tels que les espaces d’enseignement supérieur, les centres de formation professionnelle et la consolidation des établissements sanitaires devront être de mise.

A terme, il s’agira de faire de chaque région, à la fois un pôle de croissance et de compétitivité, pour que les images de femmes rurales agglutinées autour de puits sans margelles et à l’eau boueuse ou se ravitaillant « carrément » dans des mares aux eaux dormantes, stagnantes et verdâtres appartiennent à un passé à jamais révolu.

De même que celle des enfants aux ventres ballonnés, aux yeux hagards et en proie à la maladie que l’on rencontre souvent dans nombre de nos contrées. On le voit, à l’impératif politique vient se greffer un impératif moral et, il y a urgence.

Boubakar SY

Sidwaya

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