Accompagné de son épouse et de tout son staff, Gilbert Noël Ouédraogo, le président de l’Alliance pour la démocratie et la fédération / Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), tête de liste ADF/RDA au secteur N°2 arrive à son bureau de vote (bureau N°2). Tout de blanc vêtu, il est accueilli par une dizaine de femmes venues comme lui accomplir matinalement leur droit de vote. Gilbert Noël Ouédraogo vote et se prête aux questions des journalistes.

« Ces municipales sont d’abord des élections très importantes pour l’ensemble du pays. Car c’est la première fois que nous allons à la communalisation intégrale. C’est l’occasion aussi pour chaque formation politique d’affirmer sa présence réelle sur le terrain, sa présence à la base », estime le président de l’ADF/RDA.

A 10 heures, c’est le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo, coordonnateur régional de la campagne du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) qui a voté à l’école Bangrin du secteur N°10. Interrogé sur ses premières impressions, Salif Diallo répond : « Je pense qu’il n’y a rien d’extraordinaire au Yatenga. Le CDP est très bien implanté ici et nous n’avons aucune raison de craindre un renversement de situation. Je puis vous rassurer que durant les quelques jours de campagne que j’ai effectués avec mes camarades, nous avons constaté sur le terrain que le parti s’est plutôt renforcé et nous sommes confiants quant aux résultats de ces élections ».

Sanctionner les cas de fraude

Sur les cas de tentative de vote par des mineurs aux secteurs N°2 et 4 de la commune urbaine de Ouahigouya décelés par le président de l’ADF/RDA et ses lieutenants, Salif Diallo se veut catégorique : « Moi-même, je me suis rendu à la police, ce matin, pour exiger qu’on sanctionne tous les cas de tentative de fraude. Nous savons qu’il y a des gens qui sont perdants, qui ont commencé à crier bien avant même le jour du scrutin, à la fraude. J’ai entendu dire qu’il y a près de 2000 cartes d’électeur qui sont venues de Ouagadougou. Je ne vois pas comment on peut utiliser 2000 cartes sur des registres préétablis à Ouahigouya ».

Inoussa Belem, jardinier et Salomon Ouédraogo, élève en classe de 3e sont des cas suspects rencontrés à l’école Ipala du secteur N°2. Venus pour voter avec comme pièces, la carte d’électeur et l’extrait d’acte de naissance, ils ont été empêchés et placés dans un coin d’un bureau de vote. Salomon affirme être né en 1987 et a reçu sa carte électorale le 22 avril dernier des mains de son frère Halidou Ouédraogo. Etaient-ils venus frauder ou pas ? En tous les cas, ils en ont été empêchés.

Du côté de la Commission électorale provinciale indépendante (CEPI) que préside Tasséré Sawadogo, point de difficultés majeures, sauf que des électeurs n’ont pas retrouvé leurs noms sur les listes électorales. Au Yatenga, 573 bureaux de vote ont été mis en place pour élire les 865 conseillers des 14 communes. La commune urbaine de Ouahigouya aura 112 conseillers.

A une quarantaine de kilomètres, un peu au Sud à Gourcy, dans la province du Zondoma, l’affrontement tant attendu entre militants de partis en compétition, à savoir le CDP, l’ADF/RDA, le PDP/PS, le PDS, le RDEB et l’UNIR/MS ne s’est pas produit. Onze conseillers sont à élire parmi les 33 candidats dans la commune urbaine de Gourcy. La province du Zondoma comprend 4 communes rurales et une commune urbaine avec 137 bureaux de vote et 680 candidats aux postes de conseillers.

Ali Komi, le président de la Commission électorale communale indépendante (CECI) de Gourcy se veut rassurant : « Ici, tout se passe bien pour le moment et nous prions Dieu que cette élection se déroule bien ». Chez les leaders politiques, à savoir les députés Tahéré Ouédraogo (CDP) et Boureima Ouédraogo (UNIR/MS), il n’y a rien à craindre. Tahéré Ouédraogo se dit particulièrement heureux de la tenue de cette élection qui pourra contribuer à apporter plus de lumière dans la gestion de la commune de Gourcy. « Il y a des soupçons plus ou moins de cartes truquées ; donc cela laisse entendre qu’il y aura certainement des votes mal faits mais je souhaite que mon parti, le CDP gagne. Mais j’ai peur, parce que j’entends et je vois beaucoup de choses à Gourcy ; je souhaite que le meilleur gagne », a-t-il dit. A Yako, chef-lieu de la province du Passoré où 12 partis sont en compétition, l’ambiance électorale est au beau fixe.

Le CDP, le Réveil démocratique des masses (RDM), l’Union pour la renaissance / Mouvement sankariste (UNIR/MS), l’ADF/RDA, le PDP/PS y sont considérés comme les favoris.

« C’est un grand jour au niveau du Passoré et le CDP est serein. Nous avons pu parcourir quelques bureaux de vote et observer qu’au soir de ce jour 23 avril, les urnes diront au Passoré qui des 12 partis en lice prendra la mairie au niveau de Yako », Fatou Diendéré du CDP, tout en déplorant que des citoyens soient privés de leur droit de vote par le fait que leurs noms ne figurent pas sur les listes électorales.

Eugène Diendéré, le président du RDM se dit lui aussi confiant : « Nous sommes satisfait, en cette mi-journée du déroulement du scrutin même s’il y a quelques fausses notes, à savoir que des individus se sont présentés dans certains bureaux de vote avec des bulletins de vote que nous avons pu retirer ». Cette ambiance appréciée avec satisfaction par les acteurs devrait en principe, permettre aux 101 867 électeurs du Passoré de choisir les 427 conseillers des neuf (9) communes de la province.

Enok KINDO avec la collaboration
de Jean Victor OUEDRAOGO
Philbert NIKIEMA
Francis Bélibi YARO

Sidwaya