LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Dossier Thomas Sankara : Les plaignants en retard d’une révolution

Publié le samedi 22 avril 2006 à 09h41min

PARTAGER :                          

Me Jean ABESSOLO

On a l’habitude de dire qu’"un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès". Et pour cause ! L’arrangement suppose que les protagonistes sont parvenus à un dénominateur commun sur les responsabilités partagées ou non dans la situation qui aurait pu les opposer devant un tribunal.

Dans l’arrangement où le règlement non contentieux d’une affaire, l’adversité putative, voir l’animosité manifeste entre protagoniste peut muer positivement en privilégiant une manière de voir qui approche les parties en présence.

En insistant pour le règlement contentieux du dossier sur la mort de Thomas Sankara, la veuve, ses deux fils et leurs avocats indiquent qu’ils sont encore dans les dispositions mentales de 1987-1988. Pourtant le Burkina avance.

Ses institutions politiques aussi. Sans oublier le nouvel état d’esprit de la majorité des citoyens qui est favorable à la réconciliation et au pardon. C’est pourquoi le bon sens aurait voulu que les ayant droits de feu Thomas Sankara s’inscrivent dans la dynamique de la réconciliation nationale comme l’ont fait les autres familles des victimes de la violence en politique. Il est malheureux de constater que ce sont à la fois l’esprit et la démarche contraires qui ont été servis.

En saisissant le Comité des Nations unies pour les droits civils et politiques, les avocats de Mme Sankara ont voulu "internationaliser" le dossier. La preuve en est qu’aujourd’hui c’est un feuilleton à rebondissement dont le dernier développement laisse entrevoir un jugement de valeur, émis par le Comité onusien sur les institutions républicaines et la pertinence du système démocratique burkinabè notamment en matière de protection des droits de l’Homme. Honnêtement on ne peut dénier au Burkina Faso d’avoir fait de grands progrès sur ce plan et être crédible

En corroborant le refus des plaignants d’épuiser toutes les voies de recours notamment celles non contentieuses, le Comité onusien prête le flanc à un abus de droit. Mariam Sankara, ses deux fils et la plupart de leurs avocats ne vivent pas au Burkina. Ceci explique-t-il cela ? En effet, ils sont en retard d’une révolution, celle de l’Etat de droit au Burkina, la tolérance qui le caractérise et surtout le pardon et la réconciliation nationale qui en sont les pierres angulaires. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.

A bon entendeur salut !

Djibril TOURE

L’Hebdo

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 22 avril 2006 à 10:25 En réponse à : > Dossier Thomas Sankara : Les plaignants en retard d’une révolution

    De quoi se mêle-t-il ce grand ignorant de la politique du pays des hommes intègres ? Au service de quelques intérêts intestinaux ? Il est facile de tuer, de massacrer et de se transformer subitement par la suite en bon croyant. Et quant on devient soi-même le pardonneur de ses victimes, il est temps de célébrer la victoire de l’impunité. Dans un cas de réelle réconcialiation, la repentance devrait précéder. Or, n’assiste-t-on pas là à une sorte de cérémonie où le boureau lui-même devient le prêtre réconciliant, érigeant des monuments annonymes au nom de toutes ses victimes ?

    • Le 22 avril 2006 à 16:03 En réponse à : > Dossier Thomas Sankara : Les plaignants en retard d’une révolution

      La construction de monuments et la journée de pardon ne resout pas le problème des victimes de l’impunité. Mais il faudra noter que lors de la journée de pardon, l’Etat s’est engagé à suivre les dossiers des differentes victimes. Je crois que pour le cas particulier de l’affaire Thomas Sankara, il est préferable de la resoudre à l’échelle nationale. Le comité de l’ONU, s’il est juste doit resoudre des milliers de problèmes ( Irak, France....) avant d’entamer celui de Thomsank.

      • Le 23 avril 2006 à 10:00, par moi-meme En réponse à : > Dossier Thomas Sankara : Les plaignants en retard d’une révolution

        A vous lire, j’en arrive a la reflexion suivante : Avec ma fievre , lorsque je me rends a l’hopital et que je rencontre des malades atteints du sida par exemple( que ces derniers m’excusent pour la comparaison et que Dieu leur donne la force et les moyens de guerrir), je dois oublie que je suis malade et en plus le docteur ne doit s’occuper que de ces derniers ( et non de moi).... Tout simplement parce que mon mal est "mineur’ compare au leur !?? Hummm... dur, dur dur de vous suivre. vraiment dur. Aie aie aie aie .

  • Le 22 avril 2006 à 12:10, par wendbenedo En réponse à : > Dossier Thomas Sankara : Les plaignants en retard d’une révolution

    Bonjour !
    C’est décevant de voir que cette fameuse histoire de "journée du pardon" a dérouté plus qu’un burkinabè.

    D’abord le pardon suppose que la personne a reconnu son tord et sa responsabilité dans une affaire donnée et que la personne demande pardon pour ses actes (qui doivent être bien explicités et clarifiés). Ensuite libre à la personne victime (ici les ayants droit), d’accepter ou de réfuser ; et dans le cas du dossier thom sank, je n’ai pas mémoire que les ayants droits aient adhéré à cette philosophie de la journée du pardon à l’époque ni aujourd’hui. Etaient ils présents ce jour là au Burkina ? ont ils accepté le pardon ???.... Merci de me corriger si quelle chose m’a echappé dans le dossier. Là je ne parle que de principe sans un parti pris !

    De plus, on pourrait pardonner facilement un mauvais geste comme un accrochage à la circulation, une mauvaise phrase mal partie..... mais un crime aussi capital que l’assasinat d’êtres humains, c’ est trop facile de bomber la potrine et dire que le gouvernement demande pardon pour tous ces crimes commis sans situer de responsabilités. On remet tout à zéro sans qu’on ne sache qui a fait quoi ! cela me fait penser au confessionat collectif des catholiques (je vous pardonne tous vos péchés au nom de Dieu et je ne veux pas savoir ce que vous avez commis comme fautes... rigolo non ??!! là encore Dieu pourrait accepter ça)...
    Ce que l’auteur de cet article oublie c’est que la mentalité des Burkinbis a beaucoup évolué. Nous sommes passés du stade de population passive, subissante voire à la limite "population mouton" au stade d’une population active, militante et renseignée sur ses droits. Nous avons vu des gouvernements entiers rattrapés par l’histoire et certains ont payés et d’autres sont à venir.... que justice soit faite et que les âmes de nos martyrs puisse resposer en paix.

    L’auteur de cet article a raté lui aussi une revolution, celle de la prise de conscience des Burkinabè et des plus démunis en général... était il là au moment où des milliers de Burkinabès ont envahi les rues de Ouaga à l’enterrement de Feu Norbert ZONGO ? a t il suivi de très près la crise qui a secoué le pays après ces évènement ? Monsieur peut être que vous étiez là, mais pas au bon endroit......... vous ètes en retard de révolutions de consciences.
    Franchement, arrêtons de dérouter le peuple dont la majorité a pris le chemin de la dignité retrouvée. Defendons le droit, soyons logique et des hommes de principe ; bref soyons des hommes honnètes ou tout simplement "INTEGRES" à l’image de la terre que nos ancêtres nous ont leguée et arrêtons de souiller cette terre sacrée.

  • Le 22 avril 2006 à 16:11, par Z En réponse à : > Dossier Thomas Sankara : Les plaignants en retard d’une révolution

    Encore une fois on tente de nous faire croire que le Burkina avance !!!!Mon cher ami, n’oubliez pas que le temps est un guide souverain qui ramène toujours les choses à leur juste valeur.
    Est-ce un crime de demander à ce que la lumière soit faite sur les conditions de la disparition de son parent ?Vous me parler de pardon ;mais de quel pardon s’agit-il ?De cette mascarade de journée nationale du pardon créeé pour berner les gens ?Soyons tout de même raisonnable.......Le venin se vend bien, mais il ne faut pas en abuser !!!!!

  • Le 22 avril 2006 à 18:43, par Thomas Ouédraogo En réponse à : > Dossier Thomas Sankara : Les plaignants en retard d’une révolution

    Les champions de l’intolérance, ceux qui rejettent la Journée du pardon et les autres initiatives de reconciliation, semblent avoir la mémoire courte.
    Ils oublient que Sankara n’est ni la première, ni la seule victime de violence politique.
    Du reste, les premières victimes de violence en politique au Burkina sont celles faites lors de l’avénement de la révolution : les Yorian Somé, Nézien Badimbié, Didier Tiendrébéogo et autres, exécutés en août 1983, ont aussi droit à la justice.

    Il y a aussi eu beaucoup d’autres victimes politiques, économiques, sociales sous le CNR dont personnes ne parle. N’ont-ils pas droit à la jusice eux ? Beaucoup de ceux qui ont été indemnisés après la Journée du pardon ont été victimes du CNR ; il est loisible à chaque citoyen de le vérifier, la liste est disponible avec les détails nécessaires.

    Beaucoup de personnes parlent de ce qu’ils ne savent pas. Il y a peu de gens qui peuvent témoigner de l’implication personnelle de Blaise Compaoré dans certains crimes qu’on luii reprochent. Alors que vous avez des gens prêts à témoigner ou qui ont témoigné de ce que Blaise les a sauvés d’une exécution sommaire : Maurice Yaméogo, Gérard Kango Ouédraogo et bien d’autres hommes politiques.

    La vérité certes, mais il y a un temps pour chaque chose. Et quoi que disent certains, le Burkina d’aujourd’hui n’est pas celui de la révolution. Ne serait-ce que parce qu’ils ont la liberté de dire et d’écrire ce qu’ils pensent, sans être envoyés au "poteau n° 5" ou licenciés pour "comportement ou propos anti-révolutionnaires".
    Ne soyons pas manichéistes : il n’y a pas les bons d’un côté et les mauvais de l’autre.

    Th. Ouédraogo

    • Le 22 avril 2006 à 19:46, par mouka En réponse à : > Dossier Thomas Sankara : Les plaignants en retard d’une révolution

      Et vous, vous savez sur quoi ? Dites le nous . Bien sur que c’est parce qu’on en sait rien qu’on se pose toutes les questions. Peut etre vous en savez quelque chose sur l’implication de blaise sur certains crimes. sinon vous apporterez rien de plus.

    • Le 23 avril 2006 à 15:15 En réponse à : > Dossier Thomas Sankara : En quoi tu es gene que justice soit faite ?

      Monsieur Thomas OUEDRAOGO,

      Pourquoi vous melanger les chats et les souris, les rats et les insectes, les chevres et les moutons ...?
      Quand on parle d un probleme, c est de ce probleme et pas plus.

      Personne n accuse l autre, on demande seulement que la justice fasse son travail.
      C est tous, ceux qui voulait la journee du pardon, l on demande et moi aussi parmis
      Ceux qui veulent que justice soit faite on le droit de le reclamer et moi aussi parmis

      LE PARDON N EXCLUS PAS LA JUSTICE....

      Vous voyer, il y a une chose que je crois utile a chaque fois qu on pose un acte,

      Pourquoi la justice, comment s en servir et a qui servira ce acte ?

      Thomas SANKARA est une chance pour le Burkina Faso
       ; vivant ou mort !
      La mort, il n avait jamais eu peur. Ce qu il souhaitait c est de servir ou qu il se trouve. Justement l absence de justice bloque ce voeux !
      Et notre role d etre humain est de donner la chance aux generations actuelles et a venir de profiter de ces oeuvres librement et avec fierte et dignite.

      GOD BLESS BURKINA FASO !

      Donald

  • Le 22 avril 2006 à 19:22, par mouka En réponse à : > Dossier Thomas Sankara : Les plaignants en retard d’une révolution

    Je pense que si vous connaissez bien le Droit vous alliez pas ecrire cet article.Pourquoi voulez vous obliger les gens à prendre le chemin qu’ils ne veulent pas ? S’il y a des gens qui estiment que la journée du pardon et les monuments suffisent pour qu’ils arretent toutes actions en justice contre l’etat burkinabè, c’est leur choix.
    Mais s’il y a d’autres qui veulent aller jusqu’au bout, il faut respecteur leur decision. Pourquoi cet harcelement sur le dossier sankara ? Parceque l’état se trouve dans une position inconfortable maintenant vous commencez à ramer à contre courant pour divertir les gens. Si l’etat depuis plus de trois ans n’a donné aucune suite sur le dossier , il est de plein droit pour la famille sankara et ses avocats de chercher d’autres voies pour aboutir à un jugement.
    Et puis vous n’apprenez personne sur la revolution.

  • Le 22 avril 2006 à 22:11, par Bull-yam En réponse à : > Dossier Thomas Sankara : Les plaignants en retard d’une révolution

    Vous allez trop vite en besogne mon cher. Le fait de vivre hors des frontières de son pays ne prive pas le citoyen de ses droits. En plus si des citoyens, mêmes minoritaires, se plaignent d’un quelconque préjudice en usant des dispositions légales, il faut que la majorité se fasse le devoir d’écouter cette minorité pour penser les plaies pour avancer ensemble par la suite au lieu procéder à un deni de droit comme vous sembler le faire au nom du principe liberticide sous-jacent de votre article qui se ramènerait à ceci : un citoyen dont le droit est bafoué ne doit pas crier injustice ; il doit se taire pour servir la cause de la majorité écrasante. Mon cher en appliquant ce principe, je ne suis sûr que c’est d’un monde de paix que bâtissez. L’individi fait partie de la collectivité si vous l’avez oublié entre temps !

    Bùll-Yam

  • Le 22 avril 2006 à 23:10 En réponse à : > L histoire d un peuple n est pas celui d un Homme mais ce sont ces Hommes qui font l histoire...

    J ai pas eu le temps de lire les rebondissements des uns et des autres mais je tiend a ajouter mon opinion meme si cela pourrai etre peut etre une repetition.

    D abord le Burkina Faso actuellement n est pas celui que voulait le President SANKARA
    En suite, les plus pauvres burkinabe s appauvricent davantage et risque de disparaitre. Ce qui est un affront au president Thomas SANKARA

    La jeunesse n a pas de reference, ni de repere...
    Le future est plein d esclavage, d exploitation...

    Je ne peux pas citer toutes les insuffisances que nous avions tous contribuer la contriction a la suite de l assassinat du President.

    La justice n est pas de le ressissite, mais donne la chance a notre peuple d avancer. La justice donne la chance au sang sacre verce d etre encore plus sacre et plus utile.

    Donner raison a SANKARA, aujourd hui, demain ou dans 1000 ans monsieur, serait un bon pousse pour la jeunesse qui est totalement perdu actuellement.

    Je crois que vous connaissez l histoire,

    ABRAHAM LINCOLN avait ete assassine mais il fallait 100 ans apres pour que KENNEDY face la suite de son oeuvre.

    40 ans apres, le PRESIDENT BILL CLINTON a lui aussi apporter sa pierre a cette oeuvre.

    Donner la chance a la justice, c est construire un mon d avenir...

    Le Larle NABA ANBGA disait que la justice est la seule solution de toutes les mesententes ou de toutes les mensonges (confere histoire d empoisonnement d un etranger par du miel a venin)

    BON COURAGE AUX BURKINABE

    VIVE LE BURKINA FASO DIGNE !

    Donald

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique