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Crise ivoirienne : Des émissaires de Gbagbo chez Blaise Compaoré

Publié le jeudi 20 avril 2006 à 08h00min

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Le président du Faso a reçu en audience le 19 avril 2006 une délégation ivoirienne forte de 5 personnes et conduite par Bertin Kadet, conseiller spécial à la présidence de la Côte d’Ivoire, chargé de la Défense et des Equipements militaires.

Cette visite a permis aux hommes de média de revenir sur des points saillants de la crise ivoirienne, les avancées sur le terrain, les rapports Burkina-Côte d’Ivoire, les élections prévues en octobre 2006, le désarmement des protagonistes, etc.

La rencontre entre le président du Faso et la délégation ivoirienne n’aura duré qu’une trentaine de minutes. Arrivés à la présidence vers 11h10 mn, les émissaires ivoiriens en sont sortis vers 11h45. Pour ce qui concerne le motif de la visite, le chef de la délégation est resté évasif.

"Je suis porteur d’un message du président Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire à Son Excellence le président du Faso. C’est un message fermé. Je n’en connais pas la teneur. Je pense qu’il s’inscrit dans le cadre des relations de coopération et d’amitié entre les deux Etats". C’est ainsi que Bertin Kadet a justifié la visite rendu au chef de l’Etat. Au sortir de l’audience avec le président du Faso, l’envoyé de Laurent Gbagbo s’est prêté à un certain nombre de questions concernant la crise ivoirienne : A quelle étape de la résolution de la crise se situe actuellement la Côte d’Ivoire ? Où en est-on avec le désarmement ? Et qu’est-ce que la Cote d’Ivoire attend du Burkina ?

Le désarmement d’abord, et le reste après

Dans son allocution, Bertin Kadet a fait savoir que son pays s’inscrivait "dans le cadre de l’application de la résolution 1633, relative à la sortie de crise, avec des tâches précises, notamment le désarmement et l’évolution vers des élections démocratiques". Pour ce qui concerne le désarmement, il a orienté les journalistes vers le Premier ministre ivoirien, Charles Konan Banny : "Ça, c’est le chronogramme de monsieur le Premier ministre. Je sais qu’il fait des pieds et des mains pour réaliser les objectifs majeurs. Et toute la communauté internationale et la Côte d’Ivoire sont attentives à tous les actes de bonnes volontés qui pourraient être posés pour faire évoluer la situation. Ce programme concerne tout le gouvernement".

Bertin Kadet reste optimiste quant à l’organisation des élections en octobre prochain. "C’est ce que prescrit la résolution 1633, et ce que nous pouvons souhaiter, a-t-il déclaré. Et nous souhaitons être dans les limites de cette résolution. C’est un processus ; nous y allons et avons foi en Dieu. Nous pensons qu’au terme du délai prescrit, nous allons pouvoir organiser les élections".

La question relative aux deux couplets, désarmement et élections, élections et désarmement, a failli lui faire perdre son sang-froid. Le conseiller spécial à la présidence de la Côte d’Ivoire, chargé de la Défense et des Equipements militaires a été affirmatif dans sa réponse, et c’est avec un ton plus ou moins amer qu’il a pris la parole : "Je ne veux pas soulever des polémiques inutiles. On est dans un contexte de résolution de la crise. Il faut éviter les mots qui fâchent.

Mais il faut savoir qu’il est important que le désarmement ait lieu. C’est cela qui conditionne les élections. C’est cela qui fait la sortie de crise. Le reste peut se faire après. Dans toute république, il y a des forces légales qui sont autorisées à avoir les armes de la république". Et d’ajouter que "l’armée est la seule institution non élue qui garantie la démocratie (...). Tous les autres qui ne sont pas habilités à avoir des armes, il faut que tout ceux-là désarment. C’est dans ce processus que nous sommes".

"Nous attendons beaucoup du Burkina"

Pour ce qui concerne les relations avec le Burkina, Bertin Kadet a déclaré que La Côte d’Ivoire attendait beaucoup du Burkina :"Vous savez que le Burkina Faso est un pays frontalier de la Côte d’Ivoire. Nous avons un destin lié non seulement par l’histoire, mais aussi par la nature. Ce qui concerne la Côte d’Ivoire concerne autant le Burkina. Nous devons donc faire converger nos volontés communes pour aller à la sortie de crise".

Bertin Kadet a été accompagné dans sa mission par le général Jean Pierre Lorougnon, conseiller spécial à la présidence ivoirienne ; Laurent Okou Koudou et Me Honoré Atabi Kouoto, respectivement directeur général et chef de cabinet du DG de l’Agence nationale de la stratégie et de l’intelligence (ANSI). L’ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Burkina était de la partie.

Par Alain DABILOUGOU

Le Pay

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