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Dialogue : Sur les pistes de France et de Navarre...

Publié le lundi 17 avril 2006 à 09h19min

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De temps en temps, chaque pays traverse des crises diverses, libérant des forces discordantes pour la maîtrise desquelles il faut beaucoup de réserve et du courage. France, souviens-toi de ta devise, pourrait-on dire dans cette tempête déclenchée par le ’’Contrat de première embauche".

Tout s’est enflammé, passant de la rue aux temples du savoir et des connaissances. Mais quelqu’un a dit que ’’les grands peuples se reconnaissent à la qualité de leurs dissidents et non à celles de leurs valets’’. L’on finit toujours par se comprendre.

Dans ces eaux troubles du doute et de l’espoir, Dominique de Villepin tente d’en appeler à la raison ; un appel loin de satisfaire la passion des inconditionnels de la loi dont il est le géniteur, loi suffisamment scélérate à leurs yeux, décevante venant de la part d’un ’’présidentiable’’...

La course pour le fauteuil présidentiel s’annonce plein d’obstacles pour Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, qui ne rate jamais l’occasion d’égratigner tous ceux-là qui pourraient d’une façon ou d’une autre élire résidence au Palais de l’Elysée.
Deux hommes différents à tous points de vue, unis par un fragile dénominateur commun, l’appartenance à l’UMP..

De Villepin : C’est quoi ces visites de tes collaborateurs dans nos locaux ?

Sarkozy : Cela ne devrait pas t’étonner !

De Villepin : Ah, oui ?

Sarkozy : Ben, oui ! Tu auras réussi le tour de force de faire entrer le président de la République dans un jeu alarmant d’équilibres et d’arbitrages...

De Villepin : Faudrait avoir bien lu notre loi fondamentale pour savoir le rôle exact du chef de l’Etat...

Sarkozy : Tu ne vas tout de même pas imaginer que cette remarque pourrait s’adresser à moi !

De Villepin : L’ai-je signifié ? Je sais seulement qu’il existe une catégorie d’individus qui oublient tout après l’école !

Sarkozy : Pas de députés en tout cas ! En attendant, nous sommes chargés de désamorcer les accus...

De Villepin : Evitons de sombrer dans le mélodrame, mon cher Nicolas, il n’y a guère péril en la demeure...

Sarkozy : Dis-tu ! Ça a failli exploser avec cette loi intrinsèquement socio-dégradable et hautement inflammable.

De Villepin : Toi, je te vois venir avec tes bottes de sept lieux.

Sarkozy : Encore des clichés... Non, mon intention est d’aboutir à un compromis sur le nouvel article...

De Villepin : Ainsi voudrais-tu te faire passer pour le négociateur en chef !

Sarkozy : Il a été question de la majorité et, sauf amnésie notoire irréversible, j’en suis le chef !

De Villepin : Alors, il reste à souhaiter que la majorité soit plus pensante et moins populiste...

Sarkozy : J’ai demandé qu’il n’y ait pas de préalable de part et d’autre. Il faut arrêter avec cette manie
franchouillarde de chercher à compliquer les questions déjà pas faciles...

De Villepin : Ah, ah, ah ! Chassez le naturel, il revient au galop...

Sarkozy : Ce qui veut dire ?

De Villepin : Euh... rien ! Laissons passer l’ange. Je pense quand même qu’il y a une certaine logique à observer !
Mais... il faut savoir l’histoire des Francs pour comprendre certaines choses...

Sarkozy : J’ai jamais pigé pourquoi cet esprit énigmatique des ’’mecs’’ de la haute société, ici...

De Villepin : Humm. La France a toujours été l’un des chantres de la diversité culturelle. Mais y en a qui ne le comprennent pas...

Sarkozy : Ceux qui ne sont pas Français, peut-être !

De Villepin : Oh... tu sais, il y a autant de Français dehors que dans l’Hexagone !

Sarkozy : Faut pas charrier !

De Villepin : Que dis-tu de tous ces gens au sud du Sahara ou ailleurs, dont les ancêtres étaient Gaulois... avant les tiens !

Sarkozy : C’est le genre de cours magistral dont je me passerais bien...

De Villepin : Que non ! En vérité, il y a des gens dits Français qui n’ont appris ’’l’histoire de France’’ qu’à travers les écrits du célèbre San Antonio.

Sarkozy : Mais il est très marrant, celui-là !

De Villepin : Bien sûr ! Il a inspiré beaucoup de mecs et certains doivent, sans doute, leur « standing » actuel aux
différents trucs de ce flic toujours vainqueur !

Sarkozy : Pour l’heure, les braises sont toujours chaudes dans la rue, et toi, tu sembles oublier que tu as atteint le stade où, comme dit le grand Rocard, tu as « le bail locatif le plus précaire du pays ».

De Villepin : J’ai confiance en l’esprit chevaleresque qui m’anime, le surplace n’a jamais figuré sur mes tablettes...

Sarkozy : Monsieur de Villepin, la rue ne t’aime pas, et plus vite tu en tireras les conclusions, mieux cela vaudra pour toi...

De Villepin : Cela ressemble un peu à du chantage !

Sarkozy : Non... à l’UMP, c’est tous pour un et un pour tous ! Je te rappelle seulement que César aussi était mort pour n’avoir pas pris au sérieux les révélations des hauspices !

De Villepin : C’est clair, ton ambition on la connaît, mais... car il y a un « mais »...

Sarkozy : Encore des histoires franco-françaises...

De Villepin : Exactement ! Et, comme toujours, nous avons réglé le problème à la française...

Sarkozy : En ne disant rien, quoi !

De Villepin : Ta ’’racaille’’, elle comprendra, et à cette allure elle risque fort de se rappeler au bon souvenir de certains délits !

Sarkozy : Hééé ! De quoi veux-tu parler ?

De Villepin : Ben... de ce fameux « délit de faciès », par exemple !

Propos démocratiquement recueillis par JJ

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