LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Kossi : Une vague de démissions au PAI

Publié le vendredi 14 avril 2006 à 04h10min

PARTAGER :                          

Ils ne sont pas d’accord avec la gestion du Parti africain de l’indépendance (PAI). Les 202 signataires de cet écrit égrènent des actes qu’ils considèrent comme étant d’une "extrême gravité" et parlent même d’une "crise de confiance dont la direction assume l’entière responsabilité". "Pour ne pas être complice de ce bricolage politique et des errements de la direction, nous annonçons notre démission du PAI", affirment-ils au Secrétaire général du parti, Soumane Touré.

Monsieur le Secrétaire général,

Depuis un certain temps, un malaise général s’est installé dans tous les segments du PAI dans la Kossi. Le corollaire de cet état de fait est le gel de toutes les activités du parti, ainsi qu’une désorientation sans précédent des militants qui ont fini par sombrer dans le désespoir.

Comme par malheur, les racines pivotantes de cette désintégration avancée du parti sont à chercher dans la démission de la direction du parti devant ses propres responsabilités face aux militants.

Du refus de prendre en considération la volonté de la base pour la prise de décisions capitales au non-respect de la parole donnée jusqu’à l’abandon total des militants pour ne citer que cela, des charges accablantes pèsent sur la direction.

Quelques faits pour renforcer la justesse de nos propos :

1. A l’occasion de l’élection présidentielle du 13 novembre 2005, la volonté des militants de la Kossi a été royalement méprisée au profit des conclusions obtenues aux forceps lors de la kermesse de congrès à Bobo (congrès que nous avons boycotté). Il n’est de secret pour personne que l’adhésion massive des populations de la Kossi au PAI s’explique en partie par l’appartenance de ce parti à la mouvance présidentielle.

Nous avons ainsi pu bénéficier de portefeuilles ministériels même si ces postes ont servi des intérêts personnels. Pourquoi briser cette alliance tactique par une candidature précipitée et aventuriste au moment où la majorité des militants était favorable pour un soutien massif à la candidature de Blaise Compoaré (tous les militants de la Kossi se reconnaissaient dans cette logique) ? Voilà que la direction envers et contre tous en a décidé autrement. Cela s’appelle en politique le refus de se soumettre à la volonté de la base. La suite se passe de commentaires camarade secrétaire général.

2. Les législatives de 2002 ont été révélatrices d’une duperie doublée d’une démagogie jamais égalée par un parti dans la Kossi. Sinon que sont devenues les promesses alléchantes faites aux groupements de femmes, d’agriculteurs, d’éleveurs ? Vraisemblablement, une stratégie honteuse pour abuser de la naïveté de nos vaillantes populations. Après la victoire obtenue de mille sueurs par une mobilisation exemplaire des militants, vous avez fondu dans la nature tel un voleur dans la nuit. Malgré tout cela, nous avons gardé espoir en pariant sur votre éventuel rachat. Mais que ne furent pas notre surprise et notre déception car il n’en a rien été.

A l’orée des élections municipales du 23 avril 2006, c’est le désordre organisé au sein du parti, signe avant coureur de la chronique d’un échec programmé. Des candidats cooptés à vue sans référence à aucune règle du parti pour seulement satisfaire à une exigence de la CENI qui veut que chaque parti puisse obligatoirement lever des candidatures dans tous les villages du département où il est en lice.

A l’heure actuelle, beaucoup ignorent leur présence sur nos listes. Cela est indigne du PAI qui revendique dans la Kossi une base large. Le réalisme commandait de jeter l’éponge au regard de l’insuffisance de nos ressources humaines, ou le cas échéant faire bloc avec d’autres partis. Hélas, une fois encore, la direction s’obstine à mener une bataille perdue à l’avance.

Camarade secrétaire général, au-delà de ces éléments d’une extrême gravité, il existe une crise de confiance dont la direction assume l’entière responsabilité.

Pour ne pas être complice de ce bricolage politique et des errements de la direction, nous annonçons ici solennellement notre démission du PAI.

Bon vent camarade Secrétaire général.

PARTAGER :                              
 LeFaso TV