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Côte d’Ivoire : Konan Banny évoque un délai pour les élections

Publié le jeudi 13 avril 2006 à 08h47min

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Konan Banny

Le Premier ministre ivoirien Charles Konan Banny a assuré mercredi que son pays était en bonne voie pour sortir de la crise, mais n`a pas exclu la possibilité d`un "délai" pour les élections prévues en octobre si la recherche de la paix l`exige.

"Je suis persuadé que le plus tôt on sortira de cette situation par les élections, le mieux ce sera pour tout le monde", a-t-il déclaré au cours d`une conférence de presse à Paris, où il est en visite depuis lundi.

"Nous travaillons au mieux pour que le calendrier soit respecté", et que des élections "libres, transparentes, équitables soient organisées", a-t-il ajouté.

Toutefois "le réalisme veut que si on n`y arrive pas, mais que cependant nous sommes dans une dynamique de paix, la paix ne vaut-elle pas quelque délai ?", a-t-il demandé.

M. Banny a néanmoins assuré qu`il ne se plaçait pas dans cette perspective. "Ce n`est pas à moi de résoudre cette question là", a-t-il dit.

Le processus électoral, dont la feuille de route a été établie par l`Union africaine (UA) et l`Onu, doit aboutir à un scrutin présidentiel au plus tard le 31 octobre, quatre ans après le coup d`Etat manqué de septembre 2002 contre le président Laurent Gbagbo et le contrôle du nord du pays par une rébellion.

. Banny s`est également montré optimiste sur les chances de voir sa stratégie de rétablissement de la "confiance" permettre de sortir de la crise. "Nous pensons que cette fois-ci sera la bonne", a-t-il déclaré.

Le chef du gouvernement ivoirien a par ailleurs affirmé dans un entretien au quotidien Le Monde daté de jeudi qu`il souhaitait le maintien de forces internationales (dispositif français Licorne et casques bleus de l`Onuci) tant que la crise ne serait pas résolue.

"Tant que nous ne serons pas sortis de cette crise, nous aurons besoin d`une force militaire d`interposition", a-t-il affirmé.

M. Banny a rencontré le ministre de l`Economie Thierry Breton et la ministre déléguée à la Coopération Brigitte Girardin lundi, puis le président Jacques Chirac et la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie mardi. Mercredi il a notamment rencontré des représentants du Medef, le patronat français.

"Toutes les autorités françaises que j`ai rencontrées m`ont confirmé que leur soutien était acquis à ce gouvernement pour la recherche de la paix", a-t-il assuré.

Cette visite, qui doit se prolonger par des déplacements aux Etats-Unis fin avril et à Bruxelles début mai, vise à consolider le soutien de la communauté internationale, en particulier sur le plan financier, à son pays, et à rassurer les investisseurs.

M. Banny a évalué à 10 milliards de francs CFA (15,2 millions d`euros) l`aide nécessaire pour mener à bien le processus de recensement des électeurs, mais n`a pas donné de chiffrage précis en ce qui concerne l`organisation du scrutin et l`assistance au désarmement.

M. Banny prévoit de rencontrer jeudi la commission des affaires étrangères du Sénat français, a-t-on indiqué dans son entourage, et un entretien est prévu vendredi avec le directeur général de l`Organisation des Nations unies pour l`éducation, la science et la culture (Unesco), Koïchiro Matsuura.

Cette visite, la première de M. Banny en France depuis sa nomination en décembre dernier, doit se conclure vendredi soir par une rencontre avec la communauté ivoirienne dans un grand hôtel parisien.

AFP

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