C’est assurément une rencontre d’importance que le chef de la délégation de l’Agence française de développement (AFD), directeur du département Afrique de l’Ouest, Moineville, a eue avec des directeurs et chefs de projets financés par ladite institution. La réunion, qui a eu pour cadre la salle de conférences du projet d’appui et de renforcement de la gouvernance économique (PRGE), se veut une occasion pour les partenaires au développement du Burkina Faso et de France de faire une revue, sans complaisance, dans un langage franc et courtois, selon les propres termes du chef de la mission, Moineville, des projets que l’AFD finance.

L’AFD, ainsi que l’a souligné son Excellence Monsieur l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Francis Blondet, qui a assisté à la cérémonie d’ouverture des travaux de la revue des projets de cette agence, le jeudi 6 avril dernier, est un partenaire de longue date et attentif du Burkina. Francis Blondet a rappelé la raison de la venue du directeur du département Afrique de l’Ouest à l’AFD au Burkina. La tenue de cette rencontre est une réponse au souhait formulé par le Premier ministre burkinabè, en avril 2005, lors de la visite du directeur général de l’AFD, que l’on puisse faire une revue des projets de l’Agence.

Il s’agissait de présenter le contexte d’intervention et des performances de l’AFD depuis 2003 ; de faire une revue opérationnelle de chacun des projets avec leurs forces et faiblesses ; de faire une synthèse des contraintes ainsi identifiées afin d’aboutir à des recommandations conjointes au gouvernement et à l’AFD. Le diplomate français a saisi l’occasion pour donner la nouvelle philosophie de la coopération française dans les années à venir.

Elle se fonde sur deux grands principes, selon M Blondet : la concentration, qui voudrait que les efforts de développement soient concentrés sur les secteurs prioritaires, identifiés de commun accord, pour être plus efficaces, pour alléger le fardeau qui pèse sur l’administration, pour être plus visibles vis-à-vis des populations ; le second pilier repose sur l’idée de contractualiser les projets. Il s’agit là, explique l’ambassadeur Francis Blondet, de prévoir, de se donner un temps de planification (5 ans) pour mobiliser les ressources, ce qui permet entre autres de légitimer les choix avec les partenaires.

Le secrétaire général du ministère des Finances et du Budget, Noël Kaboré, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de la revue, a salué le partenaire qu’est la France, à travers elle, le directeur général de l’AFD pour avoir partagé la nécessité d’organiser conjointement, chaque année, une revue de nos projets et programmes.

Pour Noël Kaboré, cette première revue opérationnelle devra permettre de s’interroger sur le bon déroulement de nos projets, d’en relever les obstacles et surtout de faire des recommandations à même, d’une part d’améliorer la qualité de leur exécution, et d’autre part de redynamiser notre coopération. Pour ce faire, la mise en œuvre d’outils communs de suivi et de monitoring des différentes interventions dans les secteurs, a-t-il indiqué, apparaît de première importance. Il a embouché la même trompette que les partenaires de l’AFD pour souhaiter que la présente revue soit le lieu d’échanges francs et fructueux.

Agnan Kayorgo

L’Observateur