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Amadou Diemdioda DICKO, président de la CFD : “Il ne faut pas que les conseils soient monocolores”

Publié le jeudi 6 avril 2006 à 08h21min

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La Convention des forces démocratiques (CFD) est une formation politique pilotée par Amadou Diemdioda DICKO, actuel ministre délégué à l’Alphabétisation et à l’Education non formelle. C’est un parti qui est né de la fusion de la CDF et des Verts du Burkina de Ali Diaby KASSAMBA. Membre de la mouvance présidentielle, cette formation a présenté des candidatures dans six régions du Burkina, mais dans l’interview qu’il nous a accordée, il recommande des consignes de vote entre mouvanciers afin qu’ils raflent le minimum de Conseils.

Comment la CFD mène-t-il sa campagne ?

Amadou DIEMDIODA (A.M) : Je voudrais tout d’abord féliciter et encourager nos structures sur le terrain qui au moment de la confection de listes ont mobilisé les candidats tout en les faisant comprendre la nature de ces élections qui recommandent une campagne de proximité.

C’est une campagne qui a l’air d’être facile mais en réalité, ce n’est pas le cas parce qu’il faut au niveau de chaque village mettre en place un petit comité qui va animer la campagne pendant les 21 jours. Avant, on pouvait constituer une équipe départementale de campagne qui prend en compte les villages. Alors que cette fois-ci, on aura les états-majors de tous les partis dans un même secteur ou village en train de mener le combat.

Nous sommes présents dans des circonscriptions du Centre, du Centre-nord, dans la région de Bobo, du Sahel, Centre-Ouest, de l’Est. Il faut dire qu’il est plus facile d’établir des listes pour les législatives que ces municipales dans la mesure où lorsqu’on est présent dans un département, on est tenu de présenter les candidats dans l’ensemble des villages qui composent ce département. Ce n’est pas une affaire aisée. Mais notre stratégie, ce n’était pas de faire le tour du Burkina. L’essentiel pour nous était de nous présenter dans les endroits où nous pensons pouvoir obtenir des conseillers beaucoup plus représentatifs. Parce qu’il ne sert à rien d’établir des listes partout et ne pas avoir un seul conseiller au bout du compte.

Nous prônons le fair-play au cours de cette campagne. Mais en tant que parti de la mouvance présidentielle, là où nous n’avons pas de liste, nous prêtons main forte aux autres partis mouvanciers. Par exemple à l’Oudalan, il n’y a que deux partis de la mouvance, la CFD et le CDP et dans les villages où nous ne sommes pas forts, nous encourageons nos militants à voter pour le CDP. Il faut donc que les gens comprennent ce genre de jeu.

Vous auriez voulu donc des listes AMP ?

A.D : C’était l’idéal. Certes, pendant la campagne, on va se donner des coups de tête, on ne va pas se faire des cadeaux, en ce sens que chacun va chercher à engranger le maximum là où il sait qu’il peut faire quelque chose. Mais je pense qu’au moment de mettre en place les conseils, la mouvance présidentielle va revenir à la raison. S’il y a une majorité qui se dégage pour l’un ou l’autre, au moment de mettre en place les conseils qu’on n’oublie pas les amis.

Il ne faut pas que les Conseils municipaux soient monocolores. Si par exemple, la CFD obtient le maximum de conseillers dans une localité pour former le Conseil municipal, il va sans dire qu’on fera la deuxième place à nos amis du CDP ou de la mouvance présidentielle et au besoin céder un peu également à l’opposition pour la faire participer.

Il ne sera pas facile de gérer un conseil monocolore parce que les autres qui ne seront pas membres du bureau de conseil vont toujours poser des pièges entravant sa bonne marche. Nous tenons à préparer les esprits afin que tous les partis mouvanciers composent ensemble après l’élection des conseillers au moment de la composition des différents conseils.

Car il nous appartient après les élections d’appuyer le programme du chef de l’Etat. Dans cette perspective, il faut faire en sorte que l’Alliance de la mouvance présidentielle sorte très forte des élections communales. Dans la mesure où nous avons fait 80% pour le chef de l’Etat, il faut que nous, nous sortions à 90% de ces élections. Si nous perdons les élections municipales, je ne sais comment nous allons faire pour mettre en œuvre le programme du président. Chacun des partis membres de l’AMP doit d’ailleurs comprendre que l’échec d’un autre parti membre est aussi son échec et la victime, sa victoire.

Drissa TRAORE

L’Opinion

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