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SNC 2006 : La création chorégraphique cherche encore son public

Publié le samedi 1er avril 2006 à 08h22min

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La spacieuse scène du Théâtre de l’amitié, à l’instar des autres jours, a vibré en ce jeudi 30 mars 2006 au rythme du Grand prix national des arts et des lettres (GPNAL). Ont rivalisé d’ardeur et de savoir-faire artistique, treize troupes de danses et de musique.

D’entrée de jeu, c’est Frédéric Da Silva, un illusionniste français qui émerveille l’assistance en exécutant avec brio deux numéros : « faire flotter dans l’air » comme un oiseau, une jeune fille tirée au hasard de la foule. Le principe et le mystère, on a du mal à les percer. Une chose est certaine, la magie et les astuces étaient au rendez-vous. Le second numéro tout aussi réussi que le premier a consisté en « un tour de cartes », avec ce qu’il comporte de trucage.

A peine l’illusionniste français eut-il quitté la scène sous les applaudissements des spectateurs, que les jongleurs Yacouba de Côte d’Ivoire firent leur entrée. Le spectacle fait de jeux aux couteaux, de jongleries d’enfants est exécuté avec art et maîtrise. D’où les acclamations qui ont accompagné la sortie des jongleurs Yacouba de la scène. Les âmes sensibles en ont eu pour leurs émotions. Après ces deux prestations en guise d’animation, ce fut le tour des troupes de danses et groupes musicaux de se succéder sur scène.

Au total, un orchestre, deux troupes de danse traditionnelle/pool jeune, trois troupes de danse traditionnelle/adulte, deux groupes de musique traditionnelle, une vedette de la chanson moderne, un chœur populaire, deux vedettes de la chanson traditionnelle et un ensemble chorégraphique.

Dans l’ensemble, la soirée a été belle et les prestations d’un niveau acceptable. En danse traditionnelle, pool jeune, « Djen Ka Fo » du Houet et l’Ecole bilingue Koanda Yarcé » d’Oubritenga ont fait preuve de chorégraphie, de valorisation de la musique et des pas de danse de leur terroir d’origine. Leurs spectacles, exécutés sans complexe par des enfants dont l’âge maximal n’excède pas 15 ans, étaient de belle facture. Un accent particulier a été aussi mis sur les tenues de scène et la propreté des artistes. En pool adulte, la compétition a mis en scène les troupes « Karfaly Bargwana de la Léraba, « Warba de Sini » du Namentenga et de « Nikienta » du Mouhoun. Chacune, selon son style et sa capacité de création et d’exécution des pas de danse, a réussi à maintenir le public en haleine, suscitant à plusieurs reprises ses applaudissements. Si certaines troupes se sont tirées d’affaire avec brio, d’autres gagneraient à affiner la synchronisation entre musique et danse, à mieux occuper la scène.

En musique traditionnelle, « Namalgzanga » du Sanmatenga, « Yiribasso » du Mouhoun ont acquis le public du Théâtre de l’Amitié par les mélodies et les rythmes distillés selon une maîtrise de l’orchestration, de l’harmonie, de la présence scénique et de la valorisation du patrimoine culturel national.
L’orchestre, « La Dernière Trompette » du Kadiogo, lui aussi a suscité l’admiration de par la présence des artistes sur scène, leurs performances vocales, les thèmes évoqués et surtout l’orchestration qui allie instruments modernes et traditionnels. En création chorégraphique, c’est « l’Ensemble Kiswensida » du Kadiogo qui a étalé son savoir-faire artistique.

C’est un spectacle construit à partir certes d’un message central, mais surtout basé sur une expression corporelle, la chorégraphie, la scénographie et la musique. Le spectacle était beau, mais rare sont les spectateurs qui l’ont compris dans son expression en tant que « Danse africaine contemporaine » et prenant en compte à la fois « l’expression corporelle, la chorégraphie, la scénographie et la musique ».

Sita TARBAGDO

Sidwaya

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