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Décès de Jean Servais Bakyono : Un grand critique burkinabè s’en est allé

Publié le samedi 1er avril 2006 à 09h21min

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Jean-Servais Bakyono

Jean Servais Bakyono, journaliste burkinabè, critique de cinéma et d’art exerçant à Abidjan en Côte d’Ivoire est décédé des suites d’une longue maladie, le 20 mars dernier au Centre d’espoir de Port-Bouet à Abidjan où il avait été admis depuis le 18 février. Membre de la Fédération africaine des critiques de cinéma, il a longtemps collaboré avec le Fespaco.

Le commun des lecteurs burkinabè (en dehors des professionnels du cinéma) connaissait très peu ou pas du tout ce compatriote qui avait choisi d’exercer le métier de journaliste, et précisément de critique de cinéma, de critique d’art à Abidjan en Côte d’Ivoire où sa plume faisait autorité dans le milieu culturel et de la presse en général.

Né le 16 avril 1954 à Réo, Jean Servais Bakyono a fréquenté le collège Joseph Moukassa de Koudougou avant d’aller chercher son diplôme de journalisme au Ghana Institute of Journalism d’Accra en 1973. Depuis cette période, c’est au bord de la lagune Ebrié qu’il va imposer sa plume parfois sous le nom d’emprunt de Francis Bayon au sein de certains grands journaux de la place comme Ivoire Dimanche ou Le jour où il a occupé le poste de chef de service culturel.

Nombreux sont les professionnels ivoiriens, propriétaires de journaux ou devenus hommes politiques qui ont été formés par lui... Grand connaisseur du milieu culturel ivoirien, Jean Servais était un journaliste pluridisciplinaire. Il excellait aussi bien dans la critique d’art, la critique littéraire, le théâtre, la musique etc, mais son violon d’Ingres demeurait le cinéma, pour l’amour duquel il parcourait tous les festivals du monde... A toutes ses éditions, le Fespaco savait compter sur lui, et sur son alter ego, le Sénégalais Baba Diop pour animer le quotidien du festival. De même, c’est naturellement à Bakyono que la Fepaci a pensé quand il s’est agi de désigner des correspondants permanents dans les capitales africaines et précisément, à Abidjan pour son magazine de cinéma « Ecrans d’Afrique » entre 1992 et 1997. Régulièrement sollicité par la biennale de Dakar, il était également collaborateur associé de Africultures depuis 1994.

A l’occasion de nos différentes rencontres dans les festivals de cinéma, avec lui et Baba Diop, nous avons toujours mené en trio, les interviews de cinéastes citées en référence aujourd’hui. Au dernier Fespaco, bien que déjà mal en point, il avait tenu à s’associer au projet de publication de l’ouvrage « Afriques 50 » initié par le Fespaco pour célébrer le cinquantenaire du cinéma d’Afrique noire.

La désinvolture avec laquelle il nous racontait le saccage de son appartement, les menaces voilées sur sa personne dont il avait été victime avec la situation ivoirienne, cachaient mal une profonde crise psychologique dont il avait du mal à se remettre, lui qui se sentait Ivoirien dans l’âme sans pour autant renoncer à sa nationalité burkinabè. Du reste, il séjournait périodiquement au pays pour renouveler son passeport qu’il brandissait toujours avec fierté.

Après un séjour de plusieurs semaines à Ouagadougou pour se soigner, il était retourné à Abidjan où sa condition n’a cessé de se dégrader. Malgré la formidable chaîne de solidarité qui s’est rapidement créée, notamment sous la coordination de la Fédération africaine des critiques de cinéma-(FACC) et autour d’amis, de confrères ivoiriens, d’hommes de lettres en vue de lui venir en aide , Jean Servais Bakyono, en ce 20 mars, a mis bas son éternel borsalino.

Il avait en projet, la publication d’un essai sur la thématique « Cinéma et musique » ainsi qu’un recueil d’interviews de cinéastes africains. De partout, les gens du cinéma, des lettres et des arts continuent de rendre un hommage mérité à ce grand critique burkinabè méconnu chez lui.

Correspondance particulière

Sidwaya

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