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Discours sur l’état de la nation : « 1er mai » à l’hémicycle.

Publié le mardi 28 mars 2006 à 00h00min

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Le jeudi 23 mars dernier, Paramanga Ernest Yonli, le Premier ministre burkinabè, présentait devant les députés, son sixième discours sur l’état de la nation. Au-delà de ce record, il reste que les députés de la majorité et de l’opposition ont surtout saisi cette occasion pour tenter de se refaire une santé aux yeux de l’opinion.

Ces derniers mois en effet, l’Assemblée nationale burkinabè a été secouée par des scandales à répétition : accusation de corruption, fuite de députés vers d’autres partis, modification du code électoral par les élus de la majorité... Bref, entre nos honorables députés et le peuple, c’est la lune de fiel. Autant dire alors que la venue du Premier ministre à l’hémicycle était ardemment souhaitée.

La quarantaine de députés inscrits après l’exposé du chef du gouvernement n’a donc pas craché sur le morceau. Surtout que les élections législatives se profilent à l’horizon. Entre les attaques de l’opposition et les contr-attaques de la majorité, les échanges ressemblaient souvent à un jeu de raquettes.

Marc Yao, connu pour ses piques à l’endroit de l’opposition, est encore revenu à la charge. Le premier vice-président de l’Assemblée nationale s’est posé en défenseur de l’action du gouvernement. Pouvait-il en être autrement ? Sa fameuse boutade « on ne produit pas du pétrole à Koupéla », pour expliquer la hausse du prix des hydrocarbures, est demeurée dans les esprits comme un chef d’œuvre, digne d’un opposant ralié au pouvoir.

Du côté de l’opposition, Djédjouma Sanon s’est encore distingué. Refusant la langue de bois, il revendique le droit à la critique. Seule façon selon lui, de créer les conditions du changement.
Pour les uns, ceux d’en face doivent accepter que le gouvernement soit félicité lorsqu’il fait du bon travail. Tandis que pour les autres, la culture du contradictoire est l’essence de la démocratie.

Mais de façon générale, on retiendra surtout la faible qualité du débat. Comme à leur habitude, de nombreux élus ont passé le temps à réclamer, qui des charrettes, qui des forages pour ses électeurs. Avec une telle stratégie, les débats ne pouvaient que s’allonger indéfiniment.

Juvénal Somé
Lefaso.net

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