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Semaine nationale de la culture (SNC) : Vingt trois années d’expérience

Publié le samedi 25 mars 2006 à 08h13min

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Créée en 1983, la Semaine nationale de la culture participe de la volonté affirmée de l’Etat de placer la culture au centre des enjeux du développement. Le Burkina Faso étant une mosaïque de cultures au regard de près de soixante communautés culturelles qui le composent, il est important de créer un cadre de rencontres.

Il s’est agi de favoriser une meilleure interpénétration de nos communautés aux fins de construction d’une nation riche de la grande diversité de ses cultures. Ainsi, faire converger tout le potentiel artistique et culturel constituait un défi majeur et une prise de partie pour l’avenir. Conçue au départ comme manifestation annuelle, la SNC, au terme des deux premières éditions et au regard des difficultés d’ordre financier et pratique, acquiert une périodicité biennale et voit son caractère tournant remis en cause par sa fixation définitive à Bobo-Dioulasso à partir de l’édition de 1990.

Ainsi tous les deux ans, Bobo-Dioulasso accueille la Semaine nationale de la culture (SNC). La première édition dite Ouaga 83 s’est déroulée du 20 au 30 décembre 1983 et a connu la participation de plus de 2000 artistes tant dans le volet festival qu’en compétition dans les catégories arts du spectacle, arts plastiques et littéraires.

Cette édition de par l’engouement suscité par les animateurs populaires, l’art vestimentaire, l’artisanat et les conférences, annonçait le succès auprès des populations et une adhésion des artistes. La manifestation se positionnait déjà comme le cadre privilégié de valorisation des expressions et de promotion des créations.

La deuxième édition qui s’est tenue à Gaoua du 13 au 20 décembre 1984 au cœur du pays lobi fut placée sous le signe du défi au plan des infrastructures que de la qualité des participants. Au sortir de cette deuxième édition se sont posés des problèmes réels relatifs à la périodicité de l’événement et à son contenu artistique. Ce constat justifie la tenue en avril 1993 à Matourkou d’un séminaire national. De ce forum, les résolutions principales ont été : la tenue de la manifestation les années paires et de manière tournante. La redéfinition des disciplines en compétition ; la recherche des stratégies de valorisation du volet festival.

La troisième édition dénommée (Bobo 86), s’est déroulée à Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays du 20 au 28 mars 1986. Organisée à la lumière de la semaine de Matourkou, elle a connu une forte adhésion de la population à travers le festival dont l’inoubliable carnaval de plus de 500 masques. Bobo 86 s’est également illustrée par la confirmation des talents et la participation des groupes célèbres.

Ensuite, il y a eu la quatrième édition du 19 au 26 mars 1988. Cette édition s’est déroulée simultanément dans deux chefs-lieux de provinces voisines d’où la dénomination "Koudougou-Réo 88". La cinquième édition Bobo 90 du 24 au 31 mars 1990, organisée sous le thème : "Culture, facteur d’ouverture et de rassemblement". La cinquième édition constitue un tournant décisif dans le cheminement de la biennale. En effet, elle consacre le retour et l’installation définitive de l’événement à Bobo. L’édition a apporté des éléments novateurs dont la valorisation de l’art vestimentaire burkinabè, la création de l’espace enfants, la mise en exergue des sports traditionnels "lutte, tir à l’arc" et l’art culinaire burkinabè.

La sixième édition du 5 au 12 avril 1992 ; Bobo 92 dont le thème était : "Culture et démocratie". Au terme de deux éditions consécutives à Bobo, il apparaissait opportun de créer un cadre de réflexion qui portait sur l’organisation pratique. C’est pourquoi un séminaire s’est tenu en avril 1993 à Ouagadougou sur la définition des cadres de présélections, le financement et sur le thème : "Quelles stratégies pour l’avenir" ? Ce séminaire a apporté des perspectives nouvelles à la biennale.

La septième édition, Bobo 94 du 23 au 30 avril 1994 organisée sous le thème : "Mieux soutenir la création artistique et littéraire".

La huitième édition Bobo 96 du 23 au 30 mars 1996 dont le thème était : "Elargir la participation à la vie culturelle". La neuvième édition, Bobo 98 du 18 au 25 avril 1998 sous le thème : "Favoriser et valoriser les rencontres artistiques". Une relecture des textes de la SNC s’était déroulée du 8 au 10 avril 1997 en vue de trouver une nouvelle philosophie devant rechercher un équilibre entre le festival et la compétition.

La dixième édition Bobo 2000 s’est tenue du 24 mars au 02 avril 2000 sous le thème : "Investir dans la culture pour l’avenir". La onzième édition, Bobo 2002 tenue du 23 au 30 mars sous le thème : "Culture et développement". La douzième édition, Bobo 2004 s’est tenue du 27 mars au 03 avril 2004 sous le thème : "Terroirs, patrimoines et marché des arts".

La 23e édition, Bobo 2006 : "Culture et intégration des peuples"

Plus de 1500 artistes sont attendus. Ils viendront de toutes les régions du Burkina. Bobo 2006 consacre donc la 13e édition sous le thème : "Culture et intégration des peuples". Elle se tiendra du 25 mars au 1er avril 2006. Les différentes troupes et artistes rivaliseront dans les arts du spectacle, l’art culinaire, les arts plastiques et les sports traditionnels. Sans oublier la littérature qui mettra en compétition près de 140 auteurs dans les disciplines de la bande dessinée, du théâtre, de la poésie, du conte, de la nouvelle, du roman et du discours en langues nationales.

Les artistes et troupes retenus pour la compétition proviennent de la région de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Nord, du Sahel, du Sud-Ouest et du Centre-Sud, de la région des Hauts-Bassins avec 37 artistes, les Cascades 56, de la région du Centre-Est, du Centre-Ouest, du Centre, du Plateau central et enfin de la région autonome du Houet.

Le problème de l’intégration est d’actualité et si le thème culture et intégration des peuples a été retenu pour cette édition c’est parce qu’il interpelle à la réflexion par rapport à la nécessité de travailler à une meilleure interpénétration des communautés culturelles, quel que soit l’espace géographique ou culturel que nous prenons en compte l’interpénétration des communautés parce que c’est dans le brassage que l’on apprend à connaître l’autre, à découvrir l’autre que l’on apprend également à se rendre compte que l’autre est porteur de valeur, de vertus de savoir et de savoir-faire qui peuvent nous aider à grandir. Il s’agit de travailler à faire de cette manifestation un cadre par excellence de rencontre de génies, de créateurs, une école qui permet à chacun de bâtir et de partager son savoir avec l’autre.

Salam COMPAORE

L’Hebdo

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