Instance de validation des excellences artistiques au plan national, la SNC suscite toujours auprès des artistes émergents une faveur égale en même temps qu’elle constitue une tribune de choix pour les artistes confirmés. Ces deux qualités lui valent ainsi l’adhésion soutenue du public avec, il est vrai, bien des attentes qu’il nous appartient à tous de combler.

En tant que cadre de la promotion culturelle et artistique du Burkina Faso, la Semaine nationale de la culture est tout naturellement le creuset de l’intégration des communautés nationales en ce sens qu’elle garantit une prise en compte de leurs diversités. Cette politique d’intégration communautaire garante de paix sociale est un des principes directeurs du chef de l’Etat que nous nous faisons un noble devoir de soutenir.

En effet, pour une nation qui se glorifie de compter plus d‘une soixantaine de langues (qui sont autant de visions du monde) il convient de travailler à renforcer les ciments du devenir commun face aux menaces de tous ordres qui, chaque jour, tendent à reléguer les pays pauvres à la périphérie des « dites grandes civilisations ».

Pourtant la diversité culturelle est un droit humain fondamental que la communauté internationale a récemment reconnu à l’UNESCO à travers l’adoption de la convention sur la protection et la sauvegarde de la diversité culturelle. Il s’agit en fait, pour une large part de l’humanité, d’entrer en lutte contre les puissantes industries culturelles qui tendent à uniformiser les modes de penser et d’agir à travers le monde en marginalisant les créateurs des pays technologiquement moins avancés et en transformant leurs peuples en consommateurs passifs, de nos écrivains.

Dans le contexte du Burkina Faso, la lutte pour le pluralisme culturel se traduit par la conservation et la transmission aux jeunes générations de certains facteurs de cohésion sociale comme la parenté à plaisanterie.

La Semaine nationale de la culture est à cet égard une corde nouvelle tissée du bout de l’ancienne dont nous avons hérité. Elle favorise ainsi les moments de grandes rencontres entre les communautés culturelles et elle leur permet de se découvrir et de comprendre qu’elles sont différentes, donc complémentaires !

Ainsi, à un niveau modeste, certes, la SNC est un rempart contre les exclusions multiples et diverses dont l’Afrique souffre. Et tout en recherchant la cohésion et la communion des Burkinabè, elle s’est ouverte, depuis sa première édition, sur l’Afrique et le monde. Aussi est-ce avec une joie immense que nous recevons pour cette treizième édition des artistes de Côte d’Ivoire, du Niger, du Sénégal, du Mali, de la Gambie, de France et de Chine.

Nous émettons le vœu que tous les participants à cette treizième édition de la Semaine nationale de la culture reçoivent, en signe d’amitié franche et de bienvenue, les bienfaits immenses de la source de Dafra, pourvoyeuse en eau du Houet et de ses célèbres silures sacrés.

Bonne fête de la culture et des arts à tous !

Sidwaya