Toutes techniciennes supérieures de l’hydraulique et de l’équipement rural, elles sont employées par Plan Burkina Faso pour conduire le programme eau potable et assainissement dans la province du Bam, et depuis, celui-ci polarise toutes les attentions à Plan Kongoussi. Il est l’un des plus importants programmes de Plan, mais sa particularité réside dans la composition de l’équipe féminine qui met en œuvre ce programme.

Cette « dream team » et constituée par Patricia Kafando, la coordonnatrice du programme depuis septembre 2005 et trois stagiaires : Gaba O. Charlène du Bénin, Johnson Araba du Togo, Wozuame Kossiwa Mawussé du Togo. Ces diplômées de l’Ecole Inter-Etats des Techniciens Supérieurs de l’hydraulique et de l’Equipement Rural (ETSHER) sont chargées principalement du suivi et réalisation des projets d’infrastructures pour les communautés.

Elles assument avec perfection un travail traditionnellement réservé aux hommes même si dans les communautés cela n’est pas facilement accepté : « certains doutent de notre capacité mais une fois qu’ils nous voient à l’œuvre, ils nous respectent », expliquent-elles.

Aussi, font-elles l’objet d’une certaine curiosité de la part des membres de la communauté. « Sur les chantiers, les curieux se regroupent toujours autour de nous pour nous regarder travailler et ils restent toujours étonnés quand nous donnons certaines instructions aux maçons. Nous entendons souvent les gens à côté chuchoter : « ah ! Ces femmes « maçons » sont fortes ! » Les sympathies naissent après. Avec Plan, ces jeunes dames plus habituées à travailler avec des entreprises découvrent une nouvelle démarche : « c’est un autre monde que l’on découvre avec de nouvelles façons de faire. Maintenant nous travaillons avec des communautés et c’est une expérience très intéressante ».

Mais la première difficulté que rencontre cette équipe composée en majorité de « non-Burkinabé » c’est la langue, en effet elles n’arrivent pas toujours à communiquer avec leurs collaborateurs analphabètes ; la seconde est qu’elles ne maîtrisent pas encore très bien les moyens de déplacement mis à leur disposition pour les sorties de terrain. « Avant de prendre la route je prie toujours pour revenir en bonne santé », confie l’une d’elles. Leur travail est certes épuisant mais les encouragements de leur entourage les requinquent.

Inna GUENDA
Stagiaire/Plan Kongoussi

Sidwaya