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Tchad-Soudan : A deux contre les rebelles ?

Publié le mercredi 22 mars 2006 à 07h25min

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Le Tchad et le Soudan ont du mal à se défaire des différents groupes rebelles qui « terrorisent » leurs populations respectives. Comme pour donner un coup de semonce à ces « récalcitrants », l’armée tchadienne, sous le couvert du feu vert de Khartoum, a lancé une offensive lundi 20 mars dernier contre les rebelles du Sud en territoire soudanais.

Les chaînes montagneuses du Darfour (Ouest du Soudan) sont le refuge de plusieurs groupes rebelles qui troublent le sommeil du gouvernement d’Omar Hassan el-Bechir. Du coup, les jenjawids, les rebelles du Sud et leurs alliés sont devenus un casse-tête chinois non seulement pour Khartoum, mais aussi pour N’Djamena. Pour en découdre, l’armée tchadienne n’est pas allée de main morte en lançant une offensive contre les retranchements des rebelles du Sud et leurs alliés, dans la chaîne de montagne de Djebel Marra à l’Ouest du Soudan. Durant toute la journée du 20 mars 2006, les armes ne se sont pas tues entre l’armée tchadienne et les rebelles. Cette situation d’instabilité « chronique » dans l’Ouest du Soudan et l’Est du Tchad fait de cette partie de l’Afrique un « melting-pot » de groupes rebelles qui donnent le tournis aux gouvernements soudanais et tchadien. Après les accusations de déstabilisation des deux gouvernements l’un envers l’autre, les deux pays semblent décidés à en découdre avec les rebelles. D’où le feu vert donné à l’armée tchadienne par le gouvernement de Khartoum afin qu’elle « mate » les rebelles du Sud et leurs alliés retranchés en territoire soudanais.

Sur fond de tentative déjouée de coup d’Etat ?

L’élément catalyseur de cette nouvelle donne semble être la tentative « déjouée » avérée au non, du coup d’Etat dont s’est réclamé victime le président Idriss Deby Itno.

En tout état de cause, l’Afrique centrale démontre une fois de plus (comme dans les conflits qui émaillent le continent) que les suspicions de déstabilisation vraies on fausses font le choux gras des vendeurs d’armes à travers le monde.

Le Darfour, l’Est du Tchad, ne seront peut-être pas des foyers de tensions, si les groupes rebelles ne pillaient pas les ressources des territoires qu’ils occupent en vue de s’acheter des armes. Ces armes en général et comble d’ironie, ne proviennent pas de l’Afrique, mais de l’Europe de l’Est et des pays occidentaux qui semblent avoir trouvé aux conflits africains un marché. L’Union africaine doit prendre ses responsabilités pour emmener la force de l’argument à prendre le pas sur l’argument de la force. Ainsi, le Darfour, la Côte d’Ivoire, la RD Congo, etc. ne seront que de vieux souvenirs.

Daouda Emile Ouédraogo (ouedro1@yahoo.fr)

Sidwaya

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