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Dialogue inter-togolais : Le Burkina doit réussir sa médiation

Publié le mardi 21 mars 2006 à 07h25min

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Blaise Compaoré et Faure Gnassingbé

Si la violence même verbale est reconnue arme des âmes faibles, dit-on, le dialogue est celle des âmes fortes. La crise togolaise, vieille de plusieurs années et marquée par des événements douloureux a fortement contribué à empoisonner la vie du pays.

Aujourd’hui les Togolais veulent tourner la page de cette sombre histoire de leur beau pays. Pour emprunter le chemin qui conduit à la paix il est certain qu’ils ont besoin d’un homme ou d’un groupe d’hommes qui aiment la paix et amis du Togo pour leur montrer le chemin qui mène au village de la paix. C’est ainsi que le président Blaise Compaoré et son pays le Burkina ont été interpellés. Le dialogue devait se tenir le 15 février, puis repoussé à la fin du mois, et enfin à début mars.

Entre temps, Ouagadougou était devenue le centre, de chassés-croisés diplomatiques pour arrêter définitivement la date de cette réunion. Jusqu’à présent les choses ne semblent plus à la normale. Pour le Comité d’action pour le renouveau de Yawo Agboyibor la raison pour eux demeure dans le fait qu’ils veulent que la rencontre se tienne d’abord à Lomé sans facilitateur puis, ensuite à Ouagadougou. Puis il reviendra là-dessus pour affirmer qu’il donnait son accord.

Il est évident que le choix du lieu, d’un médiateur ou même certains détails de la rencontre peuvent constituer une source de désaccord entre protagonistes. Notre pays est une terre d’accueil, de pardon et de réconciliation. Beaucoup de pays nous envient pour cela. Le Burkina et le Togo sont deux pays frères partageant le même destin. Le Burkina ne peut rester indifférent à ce qui se passe au Togo. On aurait voulu que toutes les parties prenantes de cette crise parviennent à s’entendre comme par enchantement sur un médiateur.

Le Burkina Faso par conséquent doit montrer son réel engagement et sa disponibilité absolue à aider les Togolais. Contrairement à ce que pensent certains qui ne peuvent pas traire une vache mais qui sont toujours prêts à renverser la calebasse de lait. Pour eux, le Burkina n’a pas à se mêler du problème togolais. Les Togolais en s’accordant sur le principe d’un dialogue ont un intérêt commun : la sauvegarde des intérêts de leur pays.

Notre pays a intérêt à ce que ce pays frère retrouve entièrement la tranquillité parce que lorsque le Togo va mal, le Burkina en prendra un coup. Allen Yéro Ballo raconte que "Deux margouillats se battaient sur le toit de chaume d’une vieille dame propriétaire d’un coq, d’un bouc, d’un taureau et d’un chien. Vu l’acharnement des deux reptiles, le chien alla voir le coq pour lui demander de calmer les margouillats." "Qu’ai-je à faire dans une histoire de margouillats ?" lui répondit le coq.

Sans se décourager le chien alla voir le bouc qui lui tint le même langage. Inquiet il se rendit auprès du taureau : "Tu es le plus fort de la cour, ta voix pourrait servir à faire régner la paix entre les deux margouillats". A la grande surprise du chien, le taureau est de la même position que le coq et le bouc. L’un des margouillats qui semble perdre la partie fit tomber la paille dans le feu de bois. La case prit feu et tout brûla. Le lendemain, les voisins vinrent s’enquérir du malheur de la vielle dame.

Par hospitalité, la vieille tua le coq, puis ce fut le tour du bouc et enfin du taureau quand le village décida de reconstruire la case. Le pouvoir burkinabé, en acceptant la difficile tâche de la médiation dans ce dossier et en se battant pour qu’elle se concrétise, le fait pour sauver ce que nous avons en commun. La paix et la stabilité dans la région Ouest-africaine. Imaginez que le Togo tombe aussi dans une crise comme celle de la Côte d’Ivoire, le Burkina se retrouvera handicapé.

Si les tensions devaient persister ou pire, dégénérer comme il y a des raisons de le craindre, cela aurait des répercutions au-delà du Togo donc sur le Burkina Faso dont on sait déjà ce qu’il lui en coûte en raison de la situation en Côte d’Ivoire, d’avoir été contraint de dérouter une grande partie de ses flux économiques, de la Côte d’Ivoire vers d’autres pays et en particulier le Togo. Jeter l’éponge serait irresponsable, suicidaire. Alors au lieu de critiquer cette médiation, aidons les Togolais pendant qu’il est temps.

Kibsa KARIM

L’Hebdo

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Vos commentaires

  • Le 21 mars 2006 à 17:34, par kéré, Nancy En réponse à : > Dialogue inter-togolais : Le Burkina doit réussir sa médiation

    Cet excellent article de l’hebdo, (comme à son habitude) suscite les observations suivantes :
    Le burkina, terre d’accueil, et d’hommes intègres est légendairement très bien placé pour aider nos frères togolais à sortir de cette crise qui ne profite ni aux togolais eux-même, ni aux burkinabè. Si le concours de notre Président M. Blaise COMPAORE, constitue une pierre angulaire dans la résolution de cette crise, cela ne fera que conforter sa dimension inter-africaine et internationale d’homme d’Etat responsable. Les critiques ne manqueront certainement pas dans cette méthodologie dans la résolution de la crise togolaise car de mauvais esprits, mal intentionnés feront toujours parler d’eux, qu’ils soient d’ailleurs, togolais ou burkinabè. L’essentiel est d’être bien droit dans ces pensées de "bien faire" et "laisser braire"... Il est plus facile de détruire ou critiquer négativement que de construire. Et légions sont "les peuls lépreux", au burkina ou au togo qui ne "savent pas traire la vache mais sont, cependant prêts, à tout moment, pour renverser la calebasse de lait". Ils doivent être, sans complaisance, mis hors d’état de nuir au bonheur des peuples burkinabè et togolais. Que Dieu nous y aide. Kéré, Nancy

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