Dans la foulée elle a signé un régistre confirmant son acceptation de la nouvelle mission que l’administration Bush vient de lui confier.

C’était au cours d’une émouvante cérémonie qui s’est déroulée dans la salle Benjamin Franklin du département d’Etat, en présence de Marc, son mari, du sous-secrétaire d’Etat chargé de l’Asie centrale et orientale, Richard Boucher (précédemment porte-parole du départment d’Etat, du sénateur Michael Enzi du Wyoming, et d’une impressionnante assistance de collaborateurs, parents et amis.

Au premier rang des invités, on notait la présence de l’ambassadeur du Burkina à Washington, Tertius Zongo qu’accompagnait son épouse Priscille, d’une délégation de l’Association des Burknabè vivant dans la région de Washington, conduite par Alexandre Joseph Bambara.

Le dernier ambassadeur des Etats-Unis au Burkina, Anthony Holmes, devenu président d’un syndicat, l’American Foreign Servce Association, était là lui aussi. Il entend maintenant se battre pour contraindre le département d’Etat à s’occuper plus sérieusement des problèmes de réinsertion du personnel rentrant de l’étranger.

Mais qui est au fait Janine Jackson ?

Le couple Tertius Zongo et Janine Jackson

Cette globe-trotter qui se targue d’avoir visitité 101 pays à travers monde appartient à la race des diplomates auxquels on confie volontiers les missions les plus périlleuses. Son dernier poste de travail était en Irak, et l’on retrouve les traces de ses pas aussi bien à Kaboul où elle jouait le rôle de chargé d’affaires (deputy chief of mission) en 2001, qu’à Hong Kong au moment de transition tendue entre l’administration britannique et le gouvernement de Beijing.

Après avoir transité par le cabinet du vice-président Dick Cheney en 1999, cette battante s’est retrouvée à Nairobi au Kenya, en train de gérer la situation chaotique créée par les effrayants attentats anti-israéliens de novembre 2002. C’est donc une "soldate" aguerrie que George W. Bush envoie au front de la lutte contre la pauvreté au Burkina.

La démocratie et les droits de la personne, la réduction de la pauvreté, la stabilité sous-régionale, la formation miitaire, la lutte anti-terroriste : telles sont quelques-unes des priorités inscrites sur l’agenda de la nouvelle représentante des Etats-Unis au Burkina.

La nouvelle représentante des Etats-Unis au pays des hommes et des femmes intègres a clairement affiché d’emblée son intention d’exercer ses fonctions, non seulement à Ouaga, mais aussi dans les coins les plus reculés du pays. Dans son discours d’invetiture, Janine Jackson a rendu un hommage appuyé aux collaborateurs locaux des ambassades américaines a travers le monde, qui sont souvent les premiers à recevoir les coups destinés à l’Amérique. Bon nombre d’entre eux ont payé de leur vie à Djeddah, à Dar-es-Salam et ailleurs.

L’une des coqueluches de la soirée du 16 mars aura été assurément la jeune Kristen Karinshak, une étudiante américaine qui, inspirée par l’une de ses professeurs, la burkinabè Sobanfu Somé, a entrepris de lever des fonds pour soutenir la cause de l’accès à l’eau potable dans certains villages dagara au Burkina. Elle a pu rassembler à ce jour quelques 130 mille dollars, soit plus de 71 millions de francs CFA.

Ayant appris que dans certains villages les femmes doivent quelquefois marcher pendant des heures avec des jarres sur la têtes pour aller chercher de l’eau, elle a eu l’idée d’organiser des marches matinales pour l’eau. La prochaine aura lieu le 13 mai sur une distance de 10 km. Au lieu d’avoir une jarre sur la tête, les participantes et les partipantes apportent avec eux 20 dollars par adultes. Pour les élèves et étudiants c’est 10 dollars.

L’ambassadeur Jackson s’est entrenu dimanche soir avec une délégation de la communauté burkinabè à Washington. Elle arrive à Ouagadougou jeudi et présentera ses lettres de créances le lendemain. Dès le mercredi 29, Janine Jackson répondra à l’appel du pays profond. Elle se rendra dans le nord du Burkina.

Samuel Kiendrébéogo
Pour Lefaso.net