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Visite d’amitié et de travail de Blaise Compaoré en Mauritanie : A la recherche d’un partenariat exemplaire

Publié le lundi 20 mars 2006 à 08h20min

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Les 16 et 17 mars 2006, le président du Faso, Blaise Compaoré, a effectué une visite d’amitié et de travail de quarante-huit heures à Nouakchott. Objectif principal de ce voyage présidentiel, la consolidation de l’axe Ouagadougou-Nouacktchott par l’impulsion des relations de fraternité et de coopération entre les deux pays.

Si dans un passé récent, les relations entre la Mauritanie et le Burkina Faso n’étaient pas au bau fixe, force est de reconnaître que depuis le 3 août 2005 et l’avènement du colonel Ely Ould Mohamed Vall au pouvoir, le ciel s’est considérablement éclairci entre les deux pays. La visite de Blaise Compaoré, qui était accompagné à l’occasion de son épouse Chantal Compaoré et d’une délégation de haut niveau comprenant entre autres, le ministre Djibrill Bassolé en charge de la sécurité, et Abdoul Kader Cissé des Mines, des Carrières et de l’Energie, vient confirmer cette embellie.

“C’est l’occasion pour nous de réaffirmer notre attachement commun à l’intégration et à la coopération régionale”, a, en effet, déclaré le président du Faso à l’issue de cette visite, avant d’ajouter que celle-ci va permettre de “mieux saisir toutes les opportunités pour consolider nos économies respectives”. Une volonté commune donc d’impulser les relations de fraternité et de coopération entre les deux pays qui transparaît dans le communiqué conjoint ayant sanctionné les travaux entre les deux délégations.

De celui-ci, il ressort que nos deux chefs d’Etat ont eu “un tête-à-tête dans une atmosphère empreinte de fraternité, de confiance et d’entente mutuelle”. Dès lors, les deux délégations de haut niveau pouvaient prospecter les voies d’une coopération fructueuse au plan bilatéral, notamment au niveau sécuritaire, où les deux pays ont convenu “d’harmoniser” leurs politiques “pour lutter plus efficacement contre la criminalité transnationale, en particulier le terrorisme”.

Aussi, Nouakchott et Ouagadougou vont “assurer un contrôle effectif des flux migratoires dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine”. On sait, en effet, que la Mauritanie est devenue une plaque tournante de celle-ci, avec ces nouveaux “boat people” dont beaucoup n’atteignent pas leur rêve (?) européen. Dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage, il va s’agir de “développer les échanges d’expériences en particulier dans les domaines de la production maraîchère et céréalière, du développement à la base et de la gestion décentralisée”.

Le renforcement et la coordination des politiques en matière de protection de l’environnement est également envisagée. Les secteurs minier et de l’énergie ne sont pas en reste, “l’échange d’expérience en matière de recherche et d’exploitation minière et pétrolière” étant prévu. Conscientes par ailleurs de l’importance du secteur privé dans le développement de nos économies respectives, les deux délégations ont invité “les opérateurs économiques burkinabè et mauritaniens à instaurer des contacts suivis pour favoriser l’émergence d’un partenariat stratégique et explorer de nouvelles voies pour la promotion des investissements communs et des échanges bilatéraux”.

A cet effet, les ministres en charge des affaires étrangères “prendront les dispositions en vue de la réactualisation de l’accord général de coopération économique, scientifique, technique et culturelle entre les deux gouvernements”. Concordance de vues parfaite donc au plan bilatéral, mais également sur les questions sous-régionales, régionales et internationales.

C’est ainsi que dans le cadre du CILSS, les deux Etats œuvreront pour “renforcer la coopération et la solidarité entre les peuples de la sous-région.” Aussi, la Mauritanie “appuie” l’initiative sectorielle sur le coton soumise par le Burkina Faso et d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre à l’OMC, pour l’instauration de règles équitables dans le domaine du commerce international.

Le Burkina soutient la transition démocratique

Sur les questions africaines, et relativement à la paix et la sécurité sur le continent, les deux parties se sont “réjouies” de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale en Côte d’Ivoire et ont appelé à “l’application effective des résolutions des Nations unies pour un règlement pacifique de ce conflit”. S’agissant du conflit du Darfour, elles ont souhaité que “l’UA joue un rôle essentiel” dans son règlement. Au plan international, Burkinabè et Mauritaniens souhaitent “une paix juste, globale et durable au Moyen-Orient,” et apportent leur “soutien constant au peuple palestinien dans sa lutte pour recouvrer tous ses droits”.

Une assurance qui passe par la création d’un Etat palestinien “avec El Qods Al Shérif (Jérusalem) comme capitale”. Par ailleurs, ils ont prôné plus de “démocratie” au niveau de l’ONU, le “renforcement” de son rôle et last but not the least, “l’élargissement du Conseil de sécurité sur la base d’une représentation géographique équitable garantissant à l’Afrique des sièges permanents.” Pour en revenir à la coopération bilatérale, on notera que Blaise Compaoré “félicite” le président du Conseil militaire pour la justice et la démocratie, le colonel Ould Mohamed Vall, pour “les résultats déjà obtenus dans le cadre de la mise en œuvre du programme de transition démocratique.” Le président du Faso a appelé la communauté internationale à “soutenir” ladite transition.

En retour, Ely Ould Mohamed Vall ne pouvait qu’avoir une “haute appréciation” des efforts déployés par Blaise Compaoré “en faveur de la paix, de la démocratie, de l’Etat de droit et de l’unité du continent africain.” Au cours de cette visite, l’agenda présidentiel comprenait une visite du port de l’amitié de Nouakchott, gage de “la grande ouverture de la Mauritanie” et qui pourrait constituer une véritable opportunité pour notre pays. Chantal Compaoré, elle, a visité une unité industrielle de pasteurisation du lait frais mauritanien et a invité tous les intervenants burkinabè du secteur à s’inspirer de ce “bel exemple”, ce qui ne pourrait être que tout bénéfice pour nos populations, particulièrement la petite enfance, préoccupation majeure et quotidienne de la première Dame.

Outre les tête-à-tête entre les deux hommes d’Etat, Blaise Compaoré a mis à profit son séjour, pour rencontrer nos compatriotes résidant en Mauritanie. Il les a invités à cultiver la solidarité face aux nombreux problèmes qui les assaillent et à entretenir l’image de marque du Burkina Faso en se comportant en hommes intègres. Une visite fructueuse à tout point de vue qui confirme l’option d’une diplomatie de développement prise depuis bientôt deux décennies.

Boubakar SY,
Envoyé spécial

Sidwaya

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