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Présidentielle au Bénin : L’ambiance hier à Cotonou

Publié le lundi 20 mars 2006 à 07h51min

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Les 3 917 865 personnes que constitue le corps électoral béninois se sont rendus hier aux urnes pour le second tour de la présidentielle. Les bureaux de vote se sont ouverts de 7h à 16h (soit 6h à 15h GMT) avec quelques retards constatés ici et là.

Les deux candidats qui se disputent la location du palais de la Marina, à savoir Boni Yayi et Adrien Houngbédji, restent sereins, avec un tout petit dépit pour le second, compréhensible du reste, les autres challengers du 1er tour s’étant ralliés au premier.

"Vous savez que le président Mathieu Kérékou a, par décret, convoqué le corps électoral pour le 19 mars .... nous sommes donc obligés d’organiser le vote ce jour... nous avons le dos au mur...", propos du président de la CENA, Sylvain Nouwatin, au J.T. de 22h, le samedi 18 mars. Réponse du berger à la bergère ? En tout cas, le lendemain, hier donc, après avoir voté vers 8h en compagnie de son épouse, Marguerite Kérékou, le chef de l’Etat sortant (sorti ?) s’est fendu d’une réponse sur le maintien de la date du 19 mars, alors que la Cour constitutionnelle, sur demande de la CENA, avait demandé de reporter le vote au 22 mars.

Le Caméléon a déclaré donc : "Si la CENA avait insisté pour tenir le scrutin le 22 mars, on serait dans une impasse constitutionnelle... J’invite les Béninois à sortir massivement pour voter... ils ne votent pas pour de l’argent... car personne ne voudrait que l’histoire retienne que les Béninois ont vendu le Bénin pour de l’argent...". N’empêche, les débats sur le fait que Kérékou a foulé aux pieds l’article 114 de la Constitution (qui dispose que la Cour constitutionnelle est la haute juridiction de l’Etat en matière constitutionnelle) alimentent la polémique.

En tout cas, au siège de la CENA, situé au quartier Ganhi, où nous nous sommes rendu sur le coup de 10 heures GMT, c’était l’effervescence, comme en de pareils cas. Fortuitement, nous sommes tombé sur le patron des lieux, qui revenait de sa tournée dans les bureaux de vote. C’est un Sylvain Nouwatin, téléphone portable collé à l’oreille, donnant des instructions par-ci par-là, qui nous a accordé, "debout" comme on dit, quelques renseignements, que nous compléterons avec le président de la Commission Communication, Méré Aimé Touré.

Selon la structure chargée de cette présidentielle, on a pu parer au plus pressé. Dans les bureaux de vote, il y a l’essentiel du matériel pour que tout se déroule dans les règles de l’art. Les bulletins de vote de ce second tour, confectionnés au pas de charge, les feuilles de dépouillement, les enveloppes ainsi que l’encre indélébile, ont été acheminés dans le Bénin profond par des véhicules légers. En ce qui concerne les grandes villes comme Cotonou, Porto-Novo, tout a été apprêté. Néanmoins, dans certaines localités, les bureaux de vote se sont ouverts avec quelquefois une heure de retard.

A Cotonou, nous avons fait la ronde de quelques bureaux de vote. Premier constat : la plupart ont ouvert à 7h, exceptés certains, dont le retard n’a pas excédé 30 mn. "C’est une prouesse, commente un président de bureau, car au premier tour, le 5 mars dernier, presque tous les bureaux ont ouvert vers 10h". Ainsi, au bureau de vote n°1 situé à l’école primaire publique de Placodji B, on a commencé à voter à 7h 28 ; au bureau de vote 20HEE, sis à l’école primaire publique René Pleven, l’élection a débuté à 7h 12 ; tandis que c’est à 7h pile que l’opération a commencé aux bureaux de vote n°1 (poste 2) et n°1 (poste 1) de l’école primaire publique Fifatin.

Qui remportera cette ultime manche et remplacera Kérékou pour un bail de 5 ans ? Comme mentionné plus haut, tous les candidats, en tout cas ceux qui ont fait un score important, ont rejoint l’ex-patron de la BOAD avec armes et bagages, multipliant de ce fait les chances de ce dernier d’accéder à la magistrature suprême.

Si donc les militants de ces "faiseurs de roi", (expression très prisée à Cotonou), suivent la consigne donnée dans la nuit du vendredi au samedi par leurs leaders lors d’une conférence de presse, alors Boni Yayi sera le prochain président des Béninois. Exit donc le scénario libérien ayant opposé George Weah à Ellen Sirleaf ? Vraisemblablement oui ! Perspective qui doit faire monter la moutarde au nez à Me Adrien Houngbedji, qui voit s’éloigner ce rêve (demain président) qui était pourtant si près.

Au moment où nous traçons ces lignes, les bureaux de vote sont fermés, sauf ceux ouverts en retard. Il reste maintenant à centraliser ces résultats selon le processus suivant : les bureaux de vote envoient leurs résultats aux Commissions électorales des arrondissements (CEA) qui les acheminent à leur tour vers les Commissions électorales communales (CEC), d’où ils prendront la direction des Commissions électorales des départements (CED), pour parvenir enfin devant la CENA. Tous ces résultats seront acheminés dans des cantines, contrairement aux scrutins passés, dont les résultats étaient envoyés par fax. Selon certaines indiscrétions, les résultats sont attendus aujourd’hui lundi 20 mars 2006.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
L’Observateur Paalga,

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