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Premier ministère : Des haut-parleurs pour lutter contre la corruption

Publié le lundi 13 mars 2006 à 08h19min

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Honoré Tougouri (gauche) et Paramanga E. Yonli

La Haute autorité de coordination de la lutte contre la corruption (HACLC) a remis, le 10 mars 2006 à Ouagadougou, son rapport d’activités de l’année 2005 au Premier ministre, Ernest Paramanga Yonli.

Le vendredi dernier, la HACLC a sacrifié à la tradition en allant remettre au Premier ministre son rapport annuel d’activités 2005. Telle est l’obligation qui lui est impartie conformément à l’article 14 de l’arrêté du 8 août 2003 portant fonctionnement et organisation de ladite structure.

S’agissant du décor, pour la circonstance, c’était une disposition en « U », le Premier ministre était assis au fond. De part et d’autre, les membres de la Haute autorité et ceux du gouvernement (ministres de la Justice, des Finances et du Budget, de la Fonction publique). Etaient également présents le directeur de cabinet, le secrétaire général, et le conseiller des affaires juridiques et politiques du Premier ministère. Dans son adresse à Paramanga Yonli, le président de la HACLC, Honoré Tougouri, a d’entrée de jeu fait remarquer qu’il s’agissait du troisième et dernier rapport de son équipe ; le mandat étant de trois ans, selon les termes de l’article 6 du décret du 31 décembre 2001.

Au titre de la fonctionnalité de la HACLC, Honoré Tougouri s’est réjoui de l’augmentation du budget de la structure et de la délégation de crédits. Pour ce qui est des activités réalisées, il a cité une campagne de sensibilisation menée dans les médias audiovisuels publics et privés sur des thèmes généraux et spécifiques en français et dans les langues nationales (mooré, jula, fulfuldé). Cette activité, ajoutera-t-il, a été complétée par la confection d’affiches et de dépliants informatifs que la HACLC va utiliser dans le futur.

A cela, il faut ajouter une enquête sur le thème "Corruption et secteur privé", qui a abouti à un début de « collaboration avec ce secteur dans la perspective de la mise en œuvre de la politique nationale de lutte contre la corruption » ; la saisine des juridictions pour certains dossiers ( ?) indiqués dans leur premier rapport ; l’installation d’un numéro vert, à savoir le 80 00 11 02.

Toutefois, le président de la Haute autorité a recommandé l’adoption du document de politique nationale de lutte contre la corruption qui serait à même d’impulser une dynamique à la lutte contre le phénomène. D’autre part, fera-t-il constater, il subsiste la difficulté à coordonner la lutte contre la corruption en l’absence d’un cadre formel de rencontres des structures de contrôle, de document de politique nationale,...

Comme argumentaire, il a cité un passage du programme politique de Blaise Compaoré qui recommande "la nécessité d’une coordination plus efficace des multiples structures impliquées dans le contrôle de gestion des deniers publics et dans la lutte contre la corruption,... du renforcement des mesures coercitives de lutte contre l’impunité dans l’administration publique et des affaires économiques...".

Certes, les mesures sus-citées marquent la volonté des responsables de la HACLC de bouter la corruption hors de notre pays. Seulement l’on se demande si de simples campagnes de sensibilisation permettront d’arrêter un phénomène aussi insidieux et rampant. D’ailleurs ceux qui s’adonnent à cette pratique ne sont pas des enfants de chœur. Comme vous et nous, ils connaissent très bien les conséquences néfastes de la corruption dans le développement d’un pays.

Malheureusement il n’y a pas plus grand sourd que celui qui ne veut rien entendre. La politique de la carotte étant donc souvent inefficace, il faudra que la nouvelle équipe qui viendra remplacer Tougouri et ses hommes sache manier le bâton en dénonçant publiquement des cas avérés comme le fait d’ailleurs leurs confrères du REN-LAC. Dans le cas contraire, les spots, affiches, dépliants et autres soirées au clair de lune ne serviront à rien.

Observateur Paalga, Hamidou Ouédraogo

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