LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Grippe aviaire : La République de Chine contredit l’OMS

Publié le lundi 13 mars 2006 à 07h49min

PARTAGER :                          

L’ambassadeur Tao Wen-Lung

La coopération entre le Burkina Faso et la Chine insulaire se porte bien. Même si Taïwan n’est pas touchée par la grippe aviaire, elle est prête à faire face à la maladie. Ainsi s’est confié entre autres, l’ambassadeur de la République de Chine, Tao Wen-Lung, dans une interview accordée à Sidwaya, le 10 mars 2006 à Ouagadougou.

Sidwaya (S.) : Comment se porte la coopération entre le république de Chine et le Burkina Faso ?

Tao Wen-Lung (. W. L.) : La coopération entre le Burkina Faso et Taïwan marche très bien. Nous sommes en train d’exécuter une vingtaine de projets qui touchent la population, même dans les zones les plus reculées. Nos domaines de prédilection sont la santé, l’hydraulique et l’agriculture.

S. : En ce moment où les voisins immédiats du Burkina sont touchés par la grippe aviaire, que compte faire la Chine pour appuyer le pays ?

T. W. L. : Dès que la grippe aviaire a commencé à faire courir du bruit en Afrique et plus près du Burkina, nous avons immédiatement réagi. Il s’est agi d’une situation imprévue pour nous, mais nous avons déjà réussi à dégager, dans un volet spécial, une enveloppe spéciale et humanitaire d’une valeur d’un peu plus de 100 millions de F CFA qui sera incessamment remise au gouvernement du Burkina Faso. Aussi sommes-nous en train d’organiser, dans les plus brefs délais, une équipe d’experts sur la grippe aviaire qui viendra échanger avec les responsables sanitaire du Burkina, une façon pour nous de leur apporter du savoir-faire dans le domaine.

S. : La grippe aviaire sévit-elle dans votre pays, Taïwan ?

T. W. L. : Pas du tout ! Pas du tout ! Nous sommes une île, mais nous sommes bien organisés et structurés. Jusqu’à ces jours, aucune volaille ni personne ne sont atteintes de la grippe aviaire. D’ailleurs, notre pays est très bien structuré dans le domaine de la lutte contre les maladies virales.

S. : Et pourtant, sur le site de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Taïwan est dans la zone rouge, c’est-à-dire touchée par la grippe aviaire ?

T. W. L. : Nous sommes l’un des premiers dans le domaine de l’Internet, mais les Taïwanais ont découvert l’information sur le site de l’OMS. Le problème, c’est que ce système des Nations unies ne nous compte pas, c’est d’ailleurs comme si Taïwan n’existait pas pour l’OMS. Cette information a semé des troubles dans notre pays.

Ce qui fait que nous protestons vivement auprès de l’OMS contre la publication sur son site, et reprises par les médias internationaux, d’informations erronées sur la situation de la santé humaine et aviaire sur l’île de Taïwan.

Nous n’avons rien à cacher. L’OMS ignore les conséquences de ce type d’information, car les pays peuvent par mesure de prudence, arrêter de consommer nos produits ! Ce qui provoquera un grand préjudice économique à notre pays.

Je pense que cet acte de l’OMS est un manque de professionnalisme et qu’il faudra éviter d’intoxiquer la population par des informations sans fondement.

S. : Selon vos explications, Taïwan n’est pas touchée par la grippe aviaire, mais quelles stratégies a-t-elle mises en place pour juguler la maladie au cas où elle y sera déclarée ?

T. W. L. : C’est très compliqué, mais Taïwan est prête. Dans la structure même, nous sommes prêts.

En plus, des cellules d’urgences sont déjà installées et s’étendent jusqu’aux zones en profondeur du pays, c’est-à-dire les premiers concernés dont les éleveurs.

Notre pays dispose également d’un stock de médicaments pour la population au cas où la maladie apparaîtrait et se transmettrait aux hommes.

Ce qu’il faut retenir, c’est que la république de Chine dénonce cette réticence de l’OMS à donner aux 23 millions de Taïwanais, le droit de partager avec les autres peuples de la terre, ses préoccupations et sa riche expérience dans le domaine de la santé et ce, en dépit de l’inutilité matérielle des frontières physiques et idéologiques, face à la propagation des maladies.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique