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Kadré Désiré Ouédraogo : “L’Union européenne est un partenaire au développement de tout premier plan pour le Burkina Faso“

Publié le samedi 11 mars 2006 à 07h33min

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S.E.M. Kadré Désiré Ouédraogo

L’ambassadeur du Burkina Faso en Belgique, S.E.M. Kadré Désiré Ouédraogo évoque ici l’évolution positive du partenariat Burkina Faso-UE, les performances réalisées par le Burkina dans la gestion des fonds, la réunion qui s’ouvre le 06 mars prochain à Ouagadougou entre l’UE et les pays ACP. Surtout M. l’ambassadeur analyse l’avenir du partenariat ACP-UE.

L’Hebdomadaire du Burkina (H.B) : Excellence, comment se porte la diplomatie burkinabè au sein de l’Union européenne ? Et quelle appréciation l’institution fait de la gestion des fonds alloués au Burkina ?

M. Kadré Désiré Ouédraogo (K.D.O) : La coopération entre le Burkina Faso et l’Union européenne (UE) qui s’exécute dans le cadre global du partenariat UE - ACP (Afrique - Caraïbes - Pacifique), a grandi depuis les conventions successives de Yaoundé et Lomé jusqu’à l’Accord de Cotonou.

La diplomatie burkinabè prend une part active dans les négociations avec l’Union européenne qui est un partenaire au développement de tout premier plan pour notre pays du point de vue du volume d’aide.

La bonne exécution des programmes, la gestion rigoureuse et transparente des ressources allouées ont permis à la coopération entre l’Union européenne et le Burkina Faso de se consolider.

Notre pays a reçu pour la mise en œuvre de son programme indicatif national des fonds considérables.

Ainsi, le 9e Fonds européen de développement (FED) a mis à la disposition du Burkina Faso 275 millions d’euros au titre de l’enveloppe A et 70,7 millions d’euros au titre de l’enveloppe B soit un montant total de 245,7 millions d’euros.

H. B : Quelles sont les priorités spécifiques que le Burkina tient à faire aboutir avec son partenaire au développement ?

K.D.O : Malgré les progrès réalisés par le Burkina Faso dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, de nombreux défis restent à relever pour son développement économique et social.

L’appui et le soutien de la communauté internationale sont toujours nécessaires. Dans cet esprit, le partenariat Burkina Faso - UE devrait s’intensifier et couvrir outre les secteurs traditionnels de concentration qui ont été jusque-là :

- l’appui au cadre macroéconomique et à la réduction de la pauvreté à travers l’aide budgétaire,

- le secteur des infrastructures (routes principalement),

- le développement rural et la sécurité alimentaire,

- la protection de l’environnement,

de nouveaux domaines qui pourront concerner notamment :

- la filière coton ;

- le renforcement des capacités pour permettre d’améliorer la productivité et la compétitivité de notre économie ;

- la mise en place d’un accord de partenariat économique comme un véritable instrument de développement.

H.B : Le 9e FED s’achève en 2007. Le Burkina a-t-il fait des pas en avant dans l’exécution de son programme ?

K.D.O : La revue à mi-parcours de la coopération financière dans le cadre du 9è FED a eu lieu en 2005. Cette revue a permis d’évaluer la stratégie de coopération et le Programme indicatif national (PIN) du Burkina Faso et de constater les performances réalisées par notre pays.

Ce constat de bonne gestion a valu à notre pays de bénéficier de ressources complémentaires pour la mise en œuvre de son programme.

H.B : Le 10e FED qui s’exécutera de 2008 à 2015 a vu l’enveloppe financière quasiment doublée à 22,5 millions d’euros. Doit-on espérer aussi une augmentation de l’enveloppe qui sera allouée au Burkina ?

K.D.O : Le Burkina Faso est un pays qui a de très grandes ambitions mais qui dispose de très peu de ressources ; j’espère que les ressources financières qui lui seront affectées par le 10è FED seront à la hauteur de ses attentes.

Le système de programmation des ressources qui est axé sur les résultats nous permet d’être optimiste et d’envisager l’avenir avec sérénité. Nous pouvons être d’autant plus optimiste que l’Union européenne a décidé d’accroître régulièrement son aide publique au développement d’ici 2015.

H.B : Le Burkina abritera une réunion régionale des pays ACP de l’Afrique de l’Ouest. Comment appréciez-vous la tenue de cette rencontre à Ouagadougou ?

K.D.O : La Commission de l’Union européenne a décidé de présenter à Ouagadougou (aux Etats du Groupe d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et aux différents groupements régionaux des ACP) les lignes directrices pour la programmation du 10e FED aux Ordonnateurs nationaux et régionaux de l’Afrique de l’Ouest.

Les paramètres de cette programmation reposeront essentiellement sur :

- une plus grande implication des différents acteurs du développement ;

- une coordination des différentes actions tant au niveau national que régional afin d’obtenir une plus grande synergie ;

- une plus grande cohérence entre l’exercice de programmation et la politique de développement de l’UE.

H.B : Que pensez-vous de l’avenir du partenariat ACP-UE ?

K.D.O : Je pense que c’est un partenariat qui est appelé à se renforcer pour le bénéfice mutuel des deux parties. La réalisation des Objectifs du Millénaire des Nations unies qui tient à cœur aussi bien à l’Union européenne qu’aux pays ACP exige le renforcement de ce partenariat.

Ce partenariat va évoluer quantitativement et qualitativement. Vous savez que la récente ouverture de l’Union européenne à de nouveaux pays membres accroît les capacités d’intervention de l’Union, de même que la conclusion prochaine des accords de partenariat économique en négociation permettra un meilleur rendement à la coopération UE-ACP.

H.B : Avez-vous un mot particulier à dire ?

K.D.O : C’est peut-être d’ajouter ma conviction que nous ne pourrons bâtir un monde de paix et de stabilité que si nous comprenons qu’il est grand temps que tous les pays joignent leurs efforts dans la lutte contre la pauvreté.

Dans ce sens la coopération qui existe entre l’Union européenne et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique est un bel exemple et je suis fier d’apporter ma modeste part à son édification.

La réunion qui s’ ouvre le 6 mars prochain à Ouagadougou est donc d’une grande importance pour les relations de partenariat Union européenne - ACP.

C’est un honneur pour notre pays d’avoir été choisi pour abriter cette rencontre.

NB : L’interview a été réalisée le 24 Février 2006

Interview réalisée à Bruxelles par Théodore ZOUNGRANA
L’Hebdo

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