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France - Burkina Faso : La nécessaire transparence

Publié le samedi 11 mars 2006 à 07h28min

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Francis Blondet

Faire le bilan d’activités de la coopération française civile et militaire au Burkina Faso pour l’année 2005, c’est l’objet d’une rencontre tenue en février dernier entre l’ambassadeur de France au Burkina et les journalistes de la presse nationale et internationale.

Un point de presse qui a permis à l’ambassadeur Francis Blondet entouré de ses proches collaborateurs de s’expliquer sur les secteurs d’intervention de la coopération franco-burkinabè avec des données chiffrées à l’appui.

Au titre du service de coopération d’action culturelle de l’ambassade de France au Burkina, les déboursements effectués (11 758 690 329 F CFA) ont concerné les secteurs de l’éducation, la formation professionnelle, la coopération universitaire et la recherche, le développement rural, l’Etat de droit, le développement économique et social, la santé, l’audiovisuel et le journalisme, la jeunesse et sport, l’action culturelle, la diffusion d’information scientifique et technique, le secteur privé, l’UEMOA, le CILSS, l’EIER-ETSHER et le divers régional. Ils sont 47 assistants techniques bilatéraux dans les secteurs sus-cités et 16 à appuyer l’UEMOA, le CILSS, le CIRDES, l’UICN et l’EIER-ETSHER.

En 2005, la France a attribué 37 bourses d’études, 82 bourses de stages, 138 bourses d’études en France et 82 bourses de stages en France. Ces bourses ont essentiellement concerné les études du 3e cycle. Cependant, depuis le 1er août 2005, l’ambassade de France a ouvert un bureau de l’étudiant qui aide les étudiants et futurs étudiants (en classe de terminale) à constituer leur demande de visa et d’inscription dans une des universités françaises.

Ce bureau a pu traiter plus de 300 dossiers et 288 visas ont été attribués dans ce cadre. Le consulat de France de Ouagadougou qui s’occupe de l’octroi de visas a enregistré en 2005 217 demandes et 205 visas Schengen (durée de moins de 3 mois) ; sur 355 demandes dans la catégorie des longs séjours (visa national français), 292 ont été agréées. Soit un total de 497 visas pour les études qui ont été octroyés. Dans la catégorie des visas toutes catégories confondues, ce sont au total 9929 visas sur 11 059 demandes qui ont été octroyés. En attendant la mise en œuvre du visa biométrique (basé sur la prise des emprunts et autres caractéristiques pouvant identifier le demandeur), la France entend faire des efforts dans ce domaine.

Activités du groupe AFD depuis 5 ans

Les secteurs de l’éducation de base, du développement rural, de l’hydraulique et des infrastructures urbaines et de l’énergie ont bénéficié ces cinq dernières années des financements du groupe Agence française de développement (AFD). Depuis 2001, le volume moyen annuel des engagements du groupe s’est élevé à environ 24,1 millions d’euros et celui des décaissements à 20,8 millions d’euros, ces engagements ont connu une forte progression en 2004 et surtout en 2005 à travers les subventions d’ajustement structurel (SAS) françaises d’un montant global de 5,5 millions d’euros.

Dans le cadre de sa politique d’aide au développement du Burkina, la France s’inscrit résolument dans le processus d’harmonisation de l’aide. Elle a, pour ce faire, rejoint le Cadre général d’organisation des appuis budgétaires en soutien au Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CGAB-CSLP) qui réunit les principaux bailleurs de fonds du Burkina (Commission de l’Union européenne, la Belgique, le Danemark, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse).

En 2004, les engagements du groupe AFD (hors SAS) ont atteint 27,25 MEUR (32,75 M.EUR SAS comprise) il s’agit de subventions d’un montant de 12 M.EUR pour le projet de mise en sécurité du barrage de Bagré et du prêt non souverain en faveur de la SONABEL (voir supra). Les versements ont atteint 20,9 MEUR, aide budgétaire comprise.

En 2005, outre la SAS de 5,5 MEUR accordée au cours du premier trimestre, les concours de l’AFD ont concerné (II) une subvention pour l’aménagement des quartiers périphériques de la ville de Ouagadougou pour 15 MEUR, et (II) le financement sur prêt de la troisième usine de la SOCOMA pour 15,2 MEUR. S’y ajoutent des financements de faible montant pour le renouvellement du huitième fonds d’études et de préparation de projets (1 MEUR) et la prise en charge de l’assistance technique dans le domaine de la lutte contre le SIDA, en accompagnement des deux FSP transférés dans ce secteur (1,4 MEUR).

Enfin, le montant total des quatre FSP transférés s’est élevé à 19,9 MEUR, dont 15 MEUR pour le seul secteur de l’éducation de base. S’y ajoutent les secteurs de la lutte contre le SIDA (3,5 MEUR pour deux projets) et de la formation professionnelle (1,4 MEUR). Les décaissements pour ces quatre projets s’élèveront à 5,9 MEUR pour les six mois de l’exercice 2005 postérieurs aux transferts.

Pour la période 2006-2008, l’AFD souhaite contribuer à l’atteinte de trois des quatre finalités du CSLP du Burkina Faso

- renforcer la croissance économique ;

- améliorer l’accès aux services sociaux de base ;

- augmenter le niveau des revenus des producteurs agricoles.

Ses interventions prévisionnelles concernent les infrastructures rurales et urbaines, l’eau et l’assainissement, l’éducation de base, ainsi que deux autres secteurs entrant dans les objectifs du Millénaire :

- l’accès des opérateurs économiques aux facteurs de production et aux financements, avec la participation à un programme sectoriel d’appui au développement de la micro-finance ;

- la réduction de la vulnérabilité et l’accroissement du potentiel de revenu des producteurs agricoles, à travers notamment un appui au secteur cotonnier.

La sécurité intérieure

En 2005, les actions de coopération du Service de l’attaché de sécurité intérieure ont porté principalement sur l’amélioration de l’enquête judiciaire et sur la lutte contre l’émigration irrégulière. Pour ce faire, plusieurs stages ont été effectués à Ouagadougou et ont concerné la police économique et financière, la formulation des empruntes digitales, la dactylographie et l’informatique, la fraude documentaire, le code de la route, la maintenance des motos de la gendarmerie, les transmissions, etc. Ainsi 817 agents de sécurité dont 670 policiers, 110 gendarmes et 37 sapeurs pompiers ont bénéficié de ces stages d’un coût global de 956 666 448 F CFA. Par ailleurs dans le cadre du service, du matériel entrant dans l’exercice du maintien de sécurité a été livré.

En 2006, un nouveau projet en préparation va permettre d’apporter un appui à la police pour améliorer le traitement des enquêtes judiciaires dans les commissariats ; un appui à la gendarmerie pour prévenir les attaques des coupeurs de route ; un appui aux sapeurs pompiers pour la formation et l’équipement de leurs services dans le domaine du secours aux accidents de la route etc.

La mission militaire de coopération et de défense

D’un montant global de 1,356 milliard de F CFA en 2005, cette mission de coopération et de défense a pour objectif de favoriser l’acquisition d’une plus grande autonomie à travers la résolution des problèmes structurels des forces armées et de sécurité intérieure du Burkina tout en privilégiant le conseil en gestion des ressources et la formation des forces armées nationales (FAN). Ce budget a permis de réaliser les projets suivants :

- l’Ecole militaire technique de Ouagadougou (EMTO) dont le rayonnement auprès de 15 pays abonnés n’est plus à démontrer est un dispositif qui propose des modules de formation dans le domaine de maintenance des matériels (auto-armement - transmissions). En 2005, elle a accueilli 96 stagiaires.

- l’Etablissement centralisé de reconstruction et de rénovation automobile (ECCRA) a pu en 2005 reconstruire ou rénover plus de 10 véhicules. Ce projet qui prendra fin en 2008, les deux conseillers militaires français apprendront à leurs homologues burkinabè la gestion rigoureuse de la maintenance des détenteurs et utilisateurs de véhicules. Bien d’autres projets entrant dans le cadre de ce projet de coopération militaire ont pu être réalisés.

Il s’agit notamment du projet de gestion des ressources humaines de l’Etat major général des armées créé en fin 2005, du projet formation qui a mis un accent particulier en 2005 sur les organismes de formation de l’armée de terre à savoir l’école nationale des sous-officiers d’active créée en 2005 à Kamboinsé et enfin le projet santé qui a contribué essentiellement à l’amélioration des conditions sanitaires des forces armées par la construction ou la rénovation d’infirmeries de garnison dont bénéficient également les populations locales. De façon générale, la coopération franco-burkinabè s’est beaucoup améliorée en 2005.

L’ambassadeur de France au Burkina, M. Francis Blondet a voulu cette rencontre-bilan pour donner à la coopération, l’image d’une coopération basée sur la transparence.

Une impérative transparence qui permettra non seulement de renforcer les liens d’amitié et de coopération entre les deux pays mais également d’accroître l’aide de la France au Burkina.

Abou OUATTARA
L’Hebdo


Engagements-décaissements (en millions d’euros)

2001 2002 2003 2004 2005
Volumes d’engagements 14,2 16,2 19,2 33,2 37,9
(Dont aide budgétaire) 5,5 5,5 5,5
Volumes de versements 10,2 20,3 23,3 20,9 26,6
(Dont aides budgétaire) - - 3 5,26 5,75
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