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Union européenne : Une convergence d’énergies sur l’Afrique

Publié le vendredi 10 mars 2006 à 07h56min

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La réalisation d’infrastructures économiques de base (transport et énergie), un investissement conséquent dans le domaine social (éducation, santé, eau), ainsi que les appuis budgétaires, le tout sous-tendu par une exigence de démocratie et de bonne gouvernance, facteurs de paix et de stabilité, sont entre autres les grandes orientations du 10e FED en cours d’élaboration, en faveur des pays ACP.

Avec Louis Michel, le commissaire européen au Développement et à l’Aide humanitaire, les ordonnateurs nationaux et régionaux de l’Afrique de l’Ouest, réunis à Ouagadougou les 6 et 7 mars 2006, sont parvenus à ces mêmes conclusions.

D’un montant global de 22,7 milliards d’euros, soit environ 150 000 milliards de francs CFA, dégagés par l’Union européenne (UE), le 10e Fonds européen de développement (FED) sera exécuté sur la période 2008-2013 au profit des pays de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Pour ce coup-ci, les donateurs ont presque doublé la cagnotte, car le budget du 9e FED, qui prend fin en 2007, est, lui, estimé à 13 milliards d’euros.

Dans la programmation de ce 10e fonds, l’UE accorde une importance particulière à la dimension régionale de sa coopération, convaincue que le vrai développement ne se fera pas au niveau des pays pris isolement, mais bien à l’échelle des grands ensembles régionaux. Voilà pourquoi, à Ouagadougou, à la réunion ouest-africaine préparatoire du protocole financier du FED à venir, une place de choix a été accordée aux organisations régionales, à savoir la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Pendant deux jours, les ordonnateurs nationaux (ministres de l’Economie et des Finances) des pays de l’Afrique occidentale et les premiers responsables de la CEDEAO et de l’UEMOA se sont livrés, avec le commissaire européen au Développement et à l’Aide humanitaire, Louis Michel, à un exercice de programmation régionale du 10e FED dans sa composante pays et organisations ouest-africains.

A la conférence de presse marquant la fin de cette rencontre, Louis Michel, entouré de Mohamed Ibn Chambas de la CEDEAO et de Soumaïla Cissé de l’UEMOA, a précisé qu’il avait profité de l’occasion pour insister sur l’importance de la coopération régionale dictée par le mouvement de la mondialisation, qui ne s’accommode pas des petits espaces. Pour lui, au lieu d’un aperçu national, il faut plutôt une vision régionale pour réussir le développement.

C’est d’ailleurs pour cela qu’il a signé avec les responsables de la CEDEAO et de l’UEMOA une convention de financement pour un projet de développement d’un montant de 105 millions d’euros, appuyant l’intégration économique des pays de l’Afrique de l’Ouest afin d’y achever le marché commun et l’Union douanière.

Le commissaire Louis Michel a déclaré qu’une bonne partie des fonds européens sera destinée à l’Afrique. Dans l’exécution du 10e FED, l’accent sera mis sur la réalisation d’infrastructures économiques comme les transports (routier, ferroviaire, aérien), les télécommunications, l’énergie (électrification), etc., mais aussi sur l’investissement dans des secteurs sociaux, notamment la santé, l’éducation, l’hydraulique... Ce sont là des éléments sur lesquels s’appuie tout développement.

L’exécution du 10e FED aura comme matrice certaines valeurs chères à l’Europe : la démocratie, la bonne gouvernance, le respect des droits humains et la lutte contre la corruption. Louis Michel, qui a pu s’entretenir en tête-à-tête et à tour de rôle avec les délégués de chaque pays, a soutenu que le continent africain est aujourd’hui au centre des préoccupations internationales. Une opportunité donc que l’Afrique doit saisir et capitaliser pour réaliser son développement.

En effet, aujourd’hui, beaucoup d’actions sont menées en faveur des pays pauvres, notamment africains : initiative Pays pauvres très endettés (PPTE), les Objectifs du millénaire de développement (OMD), le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et divers autres fonds.

Pour sa part, l’Europe a élaboré une Stratégie Afrique et les pays de l’UE ont tous adopté la déclaration sur la Politique de développement ou « Consensus européen » sur l’Afrique. Louis Michel s’est fait fort de les présenter aux séminaristes.

Pour la partie européenne, cette rencontre de Ouagadougou a été une réussite et le 10e FED marque « une rupture d’avec les réflexes paternalistes du passé. L’UE prône des relations d’égalité et de dignité avec l’Afrique ». A Ouaga, Louis Michel a signé des conventions de financement avec certains pays : Togo (1,9 million d’euros), Guinée (8,35 millions d’euros), Sierra Leone (3 millions d’euros).

San Evariste Barro

Observateur Paalga

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