LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

“Les Premières Dames” : “Le Burkina Faso sera toujours devant avec les femmes”

Publié le vendredi 10 mars 2006 à 08h06min

PARTAGER :                          

Maguy Leslie et Aïcha Junior

Aïcha Junior, Maguy Leslie et Aminata Glez sont toutes trois de jeunes femmes nourries de la sève du show-biz (animatrices radio et télé, commedienne cinéma). Elles ont pendant longtemps côtoyé des artistes musiciens et dans la fièvre du concept takborsé, n’ont pas pu résister au virus de la musique.

Au nom des femmes, elles ont décidé de chanter sous le label « Premières dames ». Elles ont simplement voulu chanter par plaisir et comme elles aiment à le dire, pas besoin d’un concours pour faire la musique.

Sidwaya (S) : Aïcha, Maguy, deux communicatrices, comment vous êtes-vous retrouvée dans la musique ?

1res Dames : C’est un virus qui nous a contaminées. Nous avons simplement voulu suivre un concept, le Takborsé crée par Ahmed Smani et valorisé par le groupe « Gouvernement », « le Pouvoir », « la Cour suprême ». Nous avons décidé d’emboîter le pas à cause de l’absence des femmes. Pourquoi devons-nous rester en marge chaque fois ? Voilà comment les premières Dames sont venues à la chanson. A travers notre concept « Premières Dames », nous avons voulu rendre hommage à toutes les femmes burkinabè, créer une sorte de solidarité, saluer leur combat mené depuis des générations.

S. : Pourquoi l’appellation « Premières Dames » et comment vous est venue l’inspiration d’un tel concept ?

1res Dames : Nous avons constaté que le premier concept était « Gouvernement » avec tout l’humour qu’il y avait autour ; ensuite il ya eu le « Pouvoir » qui revendique la suprematie, enfin « la Cour suprême » qui arrive dans la même mouvance. Avec le terme « Premières Dames », nous avons voulu ajouter du sel à la sauce.

Mais la première dame en général est l’épouse du chef de l’Etat, on le conçoit. Au-delà de l’appellation, on aimerait dire aux femmes qu’elles sont les premières responsables dans les foyers.

S. : Est-ce là un déclic pour prendre les choses en main, côté musical ?

1res Dames : Le monde de la musique, c’est comme une basse-cour ; pendant que les coqs se battent, arrivent les poules pour mettre de l’ordre (rires) non !. C’est juste pour amuser les mélomanes. Ce qui fait que ces différents concepts plaisent aux gens, c’est le côté humoristique. Le rire est essentiel et cela fait partie de notre vie. Quelqu’un qui ne rit pas, c’est un malade. Et il est intéressant que de temps en temps, on ait des chansons qui vous poussent au rire. Lorsqu’on chantonne « le Pouvoir, la Cour suprême, c’est zéro » tout le monde rit.

S. : N’avez-vous pas peur d’être taxées de féministes avec ce concept « Premières Dames » ?

1res Dames : Pas du tout ! Il ya même des hommes qui défendent les causes des femmes mais on ne peut pas les taxer de féministes. Nous défendons ce qui est défendable. Tout ce que nous avons chanté, ceux qui ont écouté sont assurément d’accord avec nous. Nous parlons de l’excision, de maris irresponsables. Par ailleurs, nous venons toutes d’horizons semblables, la communication et le cinéma. Nous avons eu des aînés qui, à travers leur travail au quotidien, défendent les droits des femmes. Nous, nous avons voulu apporter notre contribution. La réaction du public après la sortie de l’album nous réjouit également.

S. : Avec l’album « Première Dames », est-ce une nouvelle porte pour une profession de musicienne ou chacune continuera d’évoluer en gardant sa spécificité ?

1res Dames : Moi Maguy par exemple, j’apporte ma petite pierre comme je peux à travers mes émissions de showbiz à l’épanouissement de la femme et de l’enfant, des personnes défavorisées. J’apporte ma petite pierre à l’essort du showbiz au Burkina Faso. Ma participation au concept « Première Dames » ne m’empêche pas de faire autre chose. J’aimerais par exemple défendre le droit des femmes dans le cinéma, dans l’écriture. La musique ne sera pas pour moi la seule voie pour défendre la cause des enfants et des femmes. Mon credo, c’est femme et enfant, ensuite showbiz au Burkina Faso.

J’aimerais un jour toucher à tout. Mon rêve, c’est de réaliser une bande dessinée. Quant à moi Aïcha, chanter a toujours été un rêve d’enfant. Lorsque j’étais à la radio j’ai eu beaucoup de propositions pour chanter mais je m’étais imaginer devant un micro. Lorsqu’on ne maîtrise pas un domaine on a toujours des doutes ; mais une fois ladedans on trouve qu’il n’y a pas de mystère. Nous du groupe « les premières Dames », nous n’avions jamais chanté mais depuis qu’on a mis les pieds au studio, on sait que ce n’est pas sorcier. J’ai chanté avec passion et j’ai aimé. Si une autre opportunité se présente, je ne sais pas pourquoi j’hésiterais.

S. : A l’occasion du 8-mars quel est votre message à l’endroit de vos sœurs ?

1res Dames : Nous saluons toutes les femmes du Burkina. Nous leur demandons d’espérer, de croire. Nous sommes convaincues que le Burkina Faso sera toujours devant avec les femmes. Nous ne devons pas rester tristes et désespérées. Nous devons mener tous les combats pour les enfants en situation difficile et pour nous les femmes. Nous saluons les femmes artistes. Nous disons aux femmes leaders que nous sommes à leurs côtés et que le combat continue.

Entretien réalisé par Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique