« Femme et enjeux des élections locales », tel est le thème sur lequel elles ont planché à la Bourse du travail. D’entrée de jeu, la porte-parole des femmes, Mme Tarra Nacanabo a expliqué le contexte dans lequel la Journée internationale de la femme a été instaurée. Selon elle, en 1867 des ouvrières américaines ont manifesté pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail. Cela s’est soldé par des pertes en vie humaine, poursuit-elle.

Mme Nacanabo a indiqué que plusieurs femmes dans le monde se sont investies à la cause des femmes. « Le 8-Mars tend à devenir folklorique si on ne prend garde ! » a-t-elle prévenu. Pour Mme Nacanabo, des débats se mènent au plan international sur la paternité de cette journée. Toute chose qu’elle déplore car elle doit seulement rappeler la détermination des femmes de l’époque à lutter pour leur mieux-être.

Au Burkina Faso la situation de la femme est préoccupante. En effet, une enquête démographique réalisée en 2003 a révélé que 72% des femmes burkinabè sont sans instruction et 55% vivant en milieu rural sont anémiées. Pour la porte-parole de l’autre moitié du ciel, la cherté de la vie aggrave cette situation (hausse du prix du carburant et du charbon de bois). C’est dans ce contexte qu’intervient la communalisation intégrale avec les élections municipales du 23 avril 2006 ; ce qui justifie le choix de ce thème, a laissé entendre Mme Nacanabo.

« Les femmes ne doivent pas servir de bétail électoral »

Le conférencier Abou Saib Coulibaly, enseignant à l’université de Ouagadougou, a fait d’abord l’historique du droit de vote au Burkina Faso avant de montrer les enjeux des élections locales. Ces élections ont été organisées pour la première fois sous la IVe République.

Pour M. Coulibaly, elles offrent de larges opportunités aux femmes. Ainsi celles-ci peuvent y participer en tant qu’électrices ou candidates. Il avance qu’elles ont également la possibilité de veiller à la bonne gestion de leurs collectivités locales. Pour sa part, Mme Sanogo Ernestine, inspectrice du trésor, s’est appesantie sur les efforts à fournir pour une meilleure implication des femmes à la gestion de la cité.

Il ressort que les femmes doivent être mieux formées afin qu’elles participent efficacement à la vie politique du pays. Mme Sanogo trouve que celles-ci doivent avoir confiance en elles et refuser de servir de bétail électoral. Les différentes suggestions lors des débats ont porté entre autres sur la nécessité de rétablir l’historique exacte du 8-Mars, et l’ouverture de candidatures indépendantes pour les élections locales.

En effet, selon les intervenants, cela va favoriser une meilleure visibilité des actions des femmes. La célébration du 8-Mars a été l’occasion pour les membres de Kébayina, de la CGTB et du MBDHP de témoigner leur solidarité envers le président du MBDHP, Halidou Ouédraogo, qui est malade. Une quête a été faite auprès des participants pour soutenir sa famille.

Séraphine SOME (serasome@yahoo.fr)

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