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Charles Konan Banny : "J’ai plusieurs flèches dans mon carquois"

Publié le jeudi 9 mars 2006 à 07h29min

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Depuis qu’il a été nommé, le 4 décembre 2005, Premier ministre de la Côte d’Ivoire, Charles Konan Banny affectionne les métaphores, pour évoquer les actions qu’il mène afin de ramener la paix en terre éburnéenne. Il n’a pas dérogé à cette règle au sortir d’une longue audience le 7 mars dernier avec le chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré, en déclarant : "En tant que chasseur de lion, j’ai en plus de la seule balle dans mon fusil, des flèches mais des flèches non empoissées, dans mon carquois, pour résoudre la crise".

Présent à Ouagadougou dans le cadre du séminaire du 10e Fonds européen de développement (FED), l’ex-gouverneur de la BCEAO en a profité pour "rendre une visite de courtoisie et d’amitié" à Blaise Compaoré, "ancienneté des relations" entre les deux hommes oblige.

"Nous avons abordé moult questions concernant la sous-région", a-t-il laissé entendre. Et bien sûr l’omniprésent dossier ivoirien a été au centre de ce tour d’horizon.

Le 28 février dernier, Konan Banny a réussi le pari de rassembler les 4 principaux leaders de la crise ivoirienne à Yamoussoukro, en terre ivoirienne, une première.

Quelle leçon tire-t-il de ce conclave dans la ville d’Houphouët ? Pour le PM ivoirien, après l’intervention de la communauté internationale (Accra I, II, III, Pretoria I et II NDLR), il était nécessaire que les Ivoiriens eux-mêmes se saisissent de leur problème, "ne serait-ce qu’en guise de reconnaissance du travail abattu par cette communauté internationale".

A Yamoussoukro, a affirmé en substance Banny, le peuple ivoirien, à travers ses leaders, s’est approprié toutes les questions, sur la base des compromis obtenus. "La symbolique était importante, et je suis content qu’on l’ait compris ainsi".

Au sortir de cette réunion de Yamoussoukro, Charles Konan Banny avait déclaré qu’il était un chasseur de lion disposant d’une seule balle dans son fusil. Autant dire qu’il devra faire mouche au premier coup.

A-t-il usé de cette balle ? Réponse de l’intéressé : "Je ne suis pas sûr que j’aie utilisé cette balle, mais j’ai en outre des flèches dans ma besace, mais ce ne sont pas des flèches empoisonnées.

J’ai utilisé cette image de l’unique balle, pour signifier qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation... Nous irons résolument, sans nous précipiter, vers la résolution de cette crise, vers la paix, ce bien public dont les Ivoiriens ont besoin".

Il dira aussi que des dossiers tel le désarmement avance également. Révélation du jour : avant de venir à Ouaga, Banny a présidé une réunion pour mettre en place la Commission électorale, qui supervisera en principe la présidentielle d’octobre 2006.

Bref, c’est en tout cas un Konan Banny optimiste qui a répondu, sur le perron de la présidence du Faso, aux questions des journalistes, non sans s’être écrié auparavant lorsqu’il s’avançait vers eux :

"Oh là là, c’est le plus difficile après les audiences" ! Et pourtant, son mandat à la tête de la BCEAO aura révélé qu’entre lui et la presse, c’est l’histoire de la langue et des dents.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

Observateur Paalga

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