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Santé des hommes politiques : La loi des séries

Publié le mercredi 8 mars 2006 à 08h53min

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Me Halidou Ouédraogo se remet de son attaque cérébrale à Paris

L’histoire récente du pays fourmille d’exemples en la matière pour qu’on s’autorise à dire tout haut ce que le monde pense tout bas. En effet, on voit d’ici une certaine opposition et certains acteurs proches de Me Halidou OUEDRAOGO qui auraient versé des larmes de crocodile et accusé à tous vents le pouvoir d’avoir ourdi, planifié et exécuté un complot visant à assassiner le défenseur des droits humains..

C’est comme si le vent avait tourné. En effet, après s’être acharné sur le camp du pouvoir, le mauvais sort, si c’est lui qui est une cause, semble avoir depuis quelque temps installé ses pénates dans celui d’en face. On se rappelle que le deuxième semestre de l’année dernière avait été particulièrement difficile pour le pouvoir qui avait vu son infirmerie affichée « complet » avec entre autres trois ministres obligés de suivre des soins intensifs hors du pays.

Certains, les mauvaises langues sans aucun doute, n’ont pas manqué d’y voir un signe du sort, une sorte de malédiction ou de châtiment que les dieux lui infligeraient pour ses nombreux péchés supposés.

On a ainsi beaucoup ri sous cape en se disant que tout se paie ici bas et que le pouvoir n’avait que ce qu’il méritait. Il y en a même qui ont poussé le cynisme jusqu’à insinuer que tous ses malheurs à répétition ne seraient rien d’autres que des sacrifices faits par les premiers responsables du pays pour perpétuer leur pouvoir !

Depuis quelque temps c’est plutôt du côté de l’opposition que les malheurs s’accumulent. Citons en seulement deux porteurs de symboles. Le premier, dernier à survenir, est l’attaque cérébrale dont a été victime le mardi 28 février Me Halidou OUEDRAOGO, président du MBDHP, de l’UIDH et du Collectif et alors qu’il était au Palais de justice pour des raisons professionnelles. La nouvelle a fait le tour du pays en « un temps, deux mouvements » et les commentaires sont allés bon train sous-tendus par les rumeurs qui vont avec en pareille situation.

On sait que transporté d’urgence à l’Hôpital national Yalgado OUEDRAOGO il y a reçu des traitements qui l’ont mis hors de danger et a été évacué le jeudi 2 mars à l’Hôpital américain de Neuilly en France par les soins du « MBDHP, de l’UIDH, d’amis et de partenaires des deux structures » dans un avion médicalisé de l’International SOS selon le SG du MBDHP interrogé par le quotidien « Le Pays ».

Dans tous les milieux, on se réjouit de la promptitude des réactions des uns et des autres et surtout des bonnes nouvelles sur l’évolution positive de la santé de Me Halidou OUEDRAOGO. Une satisfaction qui laisse courir les imaginations avec des « si » qui auraient transformé le pays tout entier.

En effet hormis le fait que l’attaque cérébrale elle-même n’est à souhaiter à personne, la chance du patient (si on peut encore s’autoriser à parler de chance dans un tel cas) c’est que le mal se soit déclaré en plein jour, devant un large public et que l’actualité internationale en a donné un exemple éloquent tout récemment. Tout autre contexte aurait certainement aggravé la situation du malade et ouvert la voie à toutes sortes de spéculations.

En effet, Dieu seul sait ce que les pêcheurs en eaux troubles auraient pu fabriquer pour intoxiquer les populations à dessein et les éventuelles complications si le mal s’était déclenché à domicile ou pire encore, en pleine circulation. De toute évidence les secours auraient pu être plus compliqués ce qui aurait certainement aggravé le cas du malade.

Quand on connaît la soudaineté et les effets dévastateurs des attaques cérébrales on ne peut manquer de frémir et de se dire que Me Halidou OUEDRAOGO a vraiment eu de la veine et qu’il devrait remercier Dieu et les mannes de ses ancêtres comme le fait le comité de soutien né spontanément pour le soutenir. Il en a été de même de l’ancien Ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Mahamoudou OUEDRAOGO qui doit certainement la vie au fait que son mal se soit déclenché aux Etats-Unis où il a pu être pris en charge immédiatement et a bénéficié des meilleurs soins. Au Burkina Faso ici, il risquait des complications qui auraient eu d’importantes conséquences négatives.

Par ailleurs, les circonstances de survenue de ces deux problèmes de santé ont été profitables au pays d’une part parce qu’elles ont permis de sauver deux hommes qui lui sont très utiles et d’autre part parce qu’elles coupent l’herbe sous les pieds des faiseurs de rumeurs et autres politiciens qui s’en seraient servis pour chauffer l’atmosphère sociale en en faisant leur « plantation de café ». L’histoire récente du pays fourmille d’exemples en la matière pour qu’on s’autorise à dire tout haut ce que le monde pense tout bas.

En effet, on voit d’ici une certaine opposition et certains acteurs proches de Me Halidou OUEDRAOGO qui auraient versé des larmes de crocodile et accusé à tous vents le pouvoir d’avoir ourdi, planifié et exécuté un complot visant à assassiner le défenseur des droits humains..

La deuxième affaire, quoique de moindre importance (jugement relatif parce que du point de vue de l’intéressé et de ses proches c’est certainement le plus important) s’est produit sur les bords de la lagune Ebrié et a concerné le porte-parole d’une forte personnalité, Me Hermann YAMEOGO, pour ne pas le citer, suspectée d’entretenir des relations douteuses justement avec les dirigeants du pays de feu Félix Houphouët BOIGNY.

Fort heureusement il y aurait eu plus de peur que de mal et Mr N’DO Mathieu, puisque c’est de lui qu’il s’agit, se serait remis et serait rentré au pays. Si le mal l’avait pris à Ouagadougou ici et dans sa chambre, on imagine tout le ramdam qui s’en serait suivi au regard de ce que certains opposants se disaient menacés de mort par le pouvoir. Assurément, l’incident aurait été exploité pour accuser celui-ci et la rue aurait été fortement mise à contribution pour lui faire porter le chapeau.

Sans nul doute que les projets les plus fous seraient nés sur les bords de la « lagune Ebrié du Burkina » comme ce fut le cas en 1998. On peut donc dire que le pouvoir l’a échappé belle et devrait remercier la providence d’avoir fait que tout cela se soit passé chez « l’ennemi » lui-même. Comme si Dieu avait voulu éventer un complot monstrueux contre le Burkina.

Il ne serait pas inutile, soit dit en passant, que le premier concerné de cette affaire s’assure que des commandes de Tee-shirts à son effigie n’ont pas été passées entre temps...en prévision de ce qui devait arriver.

Cheick AHMED

L’Hebdo

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