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Union africaine : Lettre ouverte à Alpha Omar Konaré

Publié le jeudi 2 mars 2006 à 07h58min

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"Vous avez un sacré devoir, celui de permettre à l’Afrique consciente d’assumer toute son indépendance et toute son autodétermination." Cette lettre ouverte de la Fondation Mohamar Kadhafi pour l’unité et la libération de l’Afrique est adressée au président de la Commission de l’Union africaine. Objectif : faire en sorte que la Radio de l’U.A. sorte de sa léthargie.

Monsieur le Président,

Après la création de l’Union africaine, la Radio de l’Union africaine, un de ses outils de sensibilisation, de promotion, d’information et de formation a été aussitôt créée. Mais aujourd’hui, force est de constater que les émissions de la radio continentale restent inaudibles dans plusieurs parties du continent africain. A Ouagadougou où notre Fondation est basée, personne n’en parle. Pour bon nombre de citoyens africains, c’est plus une radio virtuelle qu’une radiodiffusion. Dès lors, nous nous demandons simplement pourquoi avoir créé une aussi importante structure de soutien de l’Union africaine pour la museler ensuite ?

A l’image de certaines agences de presse étrangères radiodiffusées comme la BBC, la Deutsche Welle, la Voix de l’Amérique et RFI, pour ne citer que celles-là, la Radio de l’Union africaine devrait entretenir ses auditeurs 24 heures/ 24 avec un volet d’émissions alléchantes.
Ces émissions doivent amener les auditeurs africains à comprendre et à aimer ce que fait l’Union africaine. Ces émissions doivent aussi favoriser l’intégration africaine tant vantée mais pas encore véritablement vécue.
Malgré ses nombreux manquements, les africains sont jaloux de son organisation continentale qu’est l’Union africaine.

Malheureusement, ils constatent que l’Afrique n’a pour dirigeants que des femmes et des hommes bien plus intéressés à leurs quotidiens qu’aux problèmes, mêmes mineurs, de leurs populations. Si donc les dirigeants africains, dans leur majorité, sont aussi pauvres que ça en créativité et en esprit de suite, qu’ils copient au moins certains Etats comme la France qui, de tâtonnements en tâtonnements et d’ambiguïtés en ambiguïtés, finit toujours par trouver sa voie.

A RFI par exemple, tout est mis en oeuvre pour piéger l’Afrique et sa jeunesse. Cette stratégie française ne semble nullement préoccuper les dirigeants africains et ceux de l’Union africaine. Instables et comme apeurés, ils se sont presque tous engouffrés en rangs serrés dans les méandres de la Francophonie et ces autres organisations du genre.

"La francophonie, plus dangereuse que la grippe aviaire"

Dans tous les cas, des journalistes de RFI en nombre suffisant, bien formés et bien payés pour la cause, dévoués et motivés, inondent l’Afrique de ces informations et de ces émissions diverses et variées, souvent aussi farfelues que prenantes.

Pour nous, une fois de plus, la Francophonie est un virus encore plus dangereux que la grippe aviaire. Il convient de la combattre avec détermination. Pour cette lutte, la Radio de l’Union africaine doit être mise à contribution. Et, pour mener à bien et à terme cette lutte, la Radio de l’Union africaine doit nécessairement être confiée à un groupement d’organisations africaines de la société civile.

Il faut que les dirigeants africains prennent enfin conscience et comprennent que les enjeux de l’impérialisme international, notamment français, sont de taille, notamment en Afrique. Il faudrait alors que les dirigeants africains arrêtent dès maintenant les fuites en avant et saisissent l’opportunité d’un revirement salutaire pour les générations futures. Déjà, des générations de jeunes sont sacrifiées. Mais, heureusement, il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Pour nous, en tant que président de la Commission de l’Union africaine, vous êtes le président de tous les présidents africains membres de l’Union africaine. Sauf que vous n’avez pas le droit d’empiéter sur le domaine de souveraineté d’un Etat africain même réactionnaire. Mais à juste titre, vous avez le droit et le devoir d’attirer l’attention des uns et des autres sur les problèmes que vous posent des Africains sur l’avenir du continent, et au besoin, leur faire des propositions justifiables et justifiées.

Vous avez un sacré devoir, celui de permettre à l’Afrique consciente d’assumer toute son indépendance et toute son autodétermination. Cette Afrique-là a des atouts considérables. Elle a notamment des intellectuels et des cadres compétents qui ne demandent qu’à être compris et consultés, et même enrôlés dans les différentes structures panafricaines.

Dans cette perspective, et dans l’espoir que la Radio de l’Union africaine sortira d’ici peu de sa léthargie ou de son confinement actuel pour devenir enfin une Radio dynamique au service de l’Union africaine et de l’Afrique, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, nos salutations distinguées.

Pour la Fondation Mohamar Kadhafi pour l’Unité et la Libération de l’Afrique

Gabriel KAMENI
Le Pays

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