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Association Wend-Panga : Le savon de l’espoir

Publié le mercredi 4 février 2004 à 07h24min

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Initialement reconnues comme des ramasseuses de sable dans le bafonds de Wemtenga, les femmes de l’association Wend-Panga ont délaissé cette activité au profit de la fabrication du savon. Cette reconversion, elles le doivent au club Soroptimist qui leur a gracieusement offert le matériel nécessaire au cours de l’année 2003.

L’association est composée de trente-deux (32) femmes. Ce sont essentiellement celles qui ramassaient le sable pour le revendre. Cette activité leur permettait de joindre les deux bouts. Et ce travail, elles le faisaient depuis plus de vingt (20) ans. Toutefois, des nuages sombres ont entaché leur "gagne-pain" depuis que le gouvernement a entrepris de réaménager le canal de Wemtenga. Qu’allaient-elles devenir ? C’est la question qui les rongeait individuellement et collectivement. Mais au plus fort de leurs angoisses, elles ont reçu la visite des membres du club Soroptimist qui se déploie pour aider les plus démunis.

Aux membre du club, "Nous avons soumis nos doléances et angoisses à leur responsable. Nous leur avons fait savoir ce que le canal représentait pour nous. Mais nous leur avons précisé que nous ramassions le sable malgré nous, faute d’avoir mieux à faire. Le club Soroptimist nous a alors promis de l’aide, puis nous a remis du matériel de fabrication de savon. Nous avons été formées en un mois. Nous avons démarré nos activités l’année dernière (en 2003)". C’est de là que tout est parti, selon les explications de Mamounata Tapsoba, présidente de l’association Wend-Panga.

Au-delà de l’association

En dehors des 32 membres de l’association (celles qui ont délaissé le sable pour le savon), il y a le groupement Wend-Panga composé de plus d’une centaine de femmes sympathisantes de l’association. La plupart ayant été touchées par les marques de solidarité de l’association durant les moments de peine ou de joie.

Les personnes qui ont été soutenues moralement finissent par rejoindre le groupement Wend-Panga. En revanche, la fabrication de savon ne concerne que les 32 ex-ramasseuses de sable.

L’association est en quête d’autres activités rémunératrices pour faire bénéficier les membres du groupement. L’objectif à terme, c’est de faire en sorte que chaque femme puisse mener une activité génératrice de revenus. A écouter les ex-ramasseuses de sable, les moyens financiers manquent considérablement malgré le soutien matériel dont elles bénéficient : "Lorsque nous fabriquons le savon, nous sommes obligées d’attendre jusqu’à la fin de la vente pour avoir de quoi acheter les produits nécessaires et recommencer la fabrication. Cela veut dire que tant que nous ne finissons pas d’écouler le savon, nous attendons sans rien faire. Il nous faudra des moyens pour pouvoir mener notre activité (la fabrication du savon) sans interruption. Nous pouvons travailler tous les jours parce que nous aimons notre travail. Nous nous y plaisons si bien que cela ne nous fatigue pas. Et même si on nous demande de fabriquer le savon deux fois par jour, cela ne nous ennuierait pas. Nous sommes capables de ravitailler tout le Burkina en savon", a soutenu la présidente.

Le geste de la ministre Gisèle Guigma

L’association Wend-Panga se dit très reconnaissante à l’endroit du ministre chargé de la Promotion de la femme, Gisèle Guigma. Elle a bien voulu inaugurer leur siège provisoire et leur a remis du matériel de fabrication le 23 janvier dernier. Ce matériel vient appuyer ce que Soroptimist a donné l’année dernière et encourager la fabrication du savon. Le savon se fait à base du beurre de karité et se vend au même prix que le savon local : 150 FCFA la petite boule, 250 FCFA la moyenne et 500 FCFA la grosse boule. Selon la grosseur de la boule, on a des cartons de quatre-vingt (80) boules de savon de 150 FCFA, quarante-huit (48) boules de savon de 250 FCFA et vingt-quatre (24) boules de savon de 500 FCFA. Mais jusque-là, l’association utilise des cartons de sucre et d’autres divers cartons pour emballer ses productions. Les femmes voudraient à terme, des emballages sur lesquels on pourra y voir figurer leur propre "label".

"Nous voulons des cartons personnels qui puissent identifier notre savon, et faire la différence avec les autres cartons", a conclu Mme Mamounata Tapsoba.

Aimée Florentine KABORE
Sidwaya

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