LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Rivalités entre le CDP et l’ADF/RDA à Bobo-Dioulasso : attention au retour des vieux démons !

Publié le mardi 28 février 2006 à 06h04min

PARTAGER :                          

Salia Sanou

La fièvre politique monte d’un cran à Bobo-Dioulasso. Des militants de l’ADF/RDA et du CDP en sont venus aux mains le week-end dernier obligeant les forces de l’ordre, la compagnie républicaine de sécurité, à intervenir. A deux mois des élections municipales, il y a de quoi s’inquiéter pour la paix sociale dans la deuxième ville du pays. Attention au retour des démons de l’après municipales 2000.

"Tout est bien qui finit bien" a-t-on coutume de dire. L’édile de la ville de Sya M. Célestin Koussoubé, dirait plutôt "tout est mal qui fini mal". En effet, le Conseil municipal actuel a été installé sur fond de troubles graves à l’ordre public avec mort d’hommes (02) et des emprisonnements auxquels n’avait pas échappé le maire sortant d’alors, Alfred Sanou.

De la démission spectacle de M. Koussoubé

En vérité, c’est aux forceps que le CDP avait réussi à faire élire M. Koussoubé à la direction du Conseil municipal de Bobo-Dioulasso. Aujourd’hui, tout laisse croire que le parti majoritaire regrette son choix de 2000. Non seulement, M. Koussoubé n’a pas été retenu candidat sur les listes du CDP, mais surtout sa démission fracassante est mal vu par son ancien parti. Quoi de plus normal !

Aucun parti n’applaudit le nomandisme politique quand il en est victime. Et dans le cas présent, M. Célestin Koussoubé a manqué de maturité politique en claquant la porte du CDP pour si peu. De fait, sa démission a été motivé par le simple fait de n’avoir pas été retenu sur la liste des candidats de son ancien parti. Ce qui revient à dire que son attachement à ce parti n’est pas fondé sur son orientation politique, son programme d’action et les principes organisationnels qui le régissent.

Après un mandat contreversé de cinq ans à la mairie de Bobo-Dioulasso, il aurait dû accepter de s’éclipser pour laisser la chance à d’autres cadres de son ancien parti, faire aussi, leur expérience à ce niveau de responsabilité. Certes on peut critiquer la manière dont il a été évincé des listes CDP. On peut douter du fonctionnement de la démocratie interne au parti majoritaire (cf. notre édito.) néanmoins, ces griefs ne devraient pas justifier un départ aussi tonitruant avec en outre des tentatives, voire une réelle volonté de sabordement de son ancien parti.

La discipline de militant lui imposait, surtout à ce niveau de responsabilité, un peu d’humilité quitte a posé les problèmes de fonctionnement du parti dans les instances appropriées pour les discuter. Le courrier qu’il aurait adressé au bureau politique du CDP et qui serait resté sans suite, ne suffit pas pour dire que les dysfonctionnements de la section provinciale sont aveuglement entérinés par la direction du parti.

C’est en cela que cette décision peut gêner les observateurs qui estiment que le militantisme politique devrait avoir des bases plus éthiques que la poursuite effrénée des postes de responsabilité. En tout état de cause, le problème du nomadisme politique au Burkina reste posé. Au nom de la liberté des citoyens à changer d’opinion ou s’organiser suivant leurs intérêts du moment, il ne peut pas être rejeté sans discernement. Au contraire, c’est un mal nécessaire qui invite les responsables politiques à plus d’ouverture d’esprit et de transparence dans la gestion des partis dont ils ont la charge.

De la stratégie du marteau contre la mouche

Parlant donc de responsabilité et d’ouverture d’esprit, le CDP ne fait pas honneur à sa réputation en s’agitant de la sorte pour les démissions qui l’affectent actuellement. Ce serait pure utopie de croire que les dissentions internes voire les scissions, cela n’arrive qu’aux autres partis.
Les responsables du parti dans la province du Houet sont comme tombés dans le piège des démissionnaires en mettant en branle la grande artillerie pour leur faire payer leur trahison. On voudrait des preuves de ce branle bas de combat injustifié contre les démissionnaires, qu’on citerait les manœuvres souterraines pour invalider les listes ADF/RDA dans certains secteurs de la ville de Bobo-Dioulasso.

De fait, il est difficile de croire à une simple coïncidence ou à une erreur matérielle qui avait conduit à l’invalidation de la liste ADF/RDA au secteur N°9 de Bobo-Dioulasso ou justement, M. Célestin Koussoubé était inscrit. Par contre, il est difficile de ne pas croire à une chasse aux sorcières ou aux traîtres, si vous préférez, orchestrée par la direction ou la section provinciale du CDP. La suite des évènements confirment cet harcèlement compréhensible mais répréhensible contre les démissionnaires. La rixe de la semaine dernière entre militants ADF/RDA et ceux du CDP confirme la stratégie d’user du marteau pour écraser la mouche sur la tasse de lait. C’est comme si à la démission non réfléchie de M. Koussoubé et consort, le CDP/Houet oppose une fébrilité démesurée.

En vérité, on aurait aimé voir plus d’élégance de la part d’un aussi grand parti.

En agissant dans la précipitation avec des velléités de punir hic et nunc les traîtres à sa cause, le CDP s’expose à des critiques notamment sur la légalité de certaines méthodes pour combattre l’adversaire politique-perturbation d’une réunion autorisée, agression contre des militants d’un parti légal. On se souvient que la justice avait sévit contre des dérives similaires à Gourcy. Alors pourquoi ne pas en tirer leçon ?

Pire, en faisant le jeu de l’adversaire - provocations, insultes - le CDP fait courir des risques de perturbations majeures à la campagne pour les municipales prochaines. Or en tant que parti au pouvoir, il ne gagne rien à ce que la paix sociale soit menacée à Bobo-Dioulasso où ailleurs.

C’est la crédibilité de ces élections voire du processus démocratique qui est en jeux. On voit déjà les titres alarmistes de certains confrères qui s’interroge s’il ne faudrait pas une administration militaire pour la ville de Bobo-Dioulasso. Il est peut-être trop tôt pour envisager cette solution de l’extrême.

Mais comme on dit, chat échaudé craint même l’eau froide. On a encore tous en mémoire les graves troubles de 2000 à Bobo-Dioulasso suite aux dernières élections municipales. Et ce qui se passe actuellement n’est pas du tout rassurant.

Djibril Touré
L’Hebdo

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 28 février 2006 à 21:29, par Kéré, Nancy En réponse à : > Rivalités entre le CDP et l’ADF/RDA à Bobo-Dioulasso : attention au retour des vieux démons !

    Je réserve mes observations ultérieurement.
    D’ores et déjà, quel gâchis pour Bobo. Au moment ou Guinganaba pose les difficultés de Bobo, il y a encore des candidats qui pensent à s’étripper pour des pécadilles. Tout le monde devrait prendre exemple des relations cordiales et de concertation entre Me Gilbert Ouédraogo et M. Le Président COMPAORE.
    S’il vous plaît, bobolais, unissez-vous et évitez le spectre de la division. Kéré, Nancy

    • Le 1er mars 2006 à 18:43, par le gêneur En réponse à : > Rivalités entre le CDP et l’ADF/RDA à Bobo-Dioulasso : attention au retour des vieux démons !

      monsieur

      cet exemple est mal pris. Il n’ya pas de relation de coopération entre blaise compaoré et gilbert ouedraogo. Il ya seulement des relations de maître à valet. Donc cet exemple n’est pas enrichissant pour notre processus democratique car ce sabordage de gilbert ouedraogo n’enrichit ni n’approfondit notre processus democratique

      • Le 2 mars 2006 à 18:00, par kéré, nancy En réponse à : > Rivalités entre le CDP et l’ADF/RDA à Bobo-Dioulasso : attention au retour des vieux démons !

        A chacun sa façon de voir les choses. Je ne partage pas votre analyse qui me semble provenir d’un aigri. Ce que vous n’êtes pas... Ce qui importe, à mon humbl avis, pourvu que la paix revienne à Bobo, le tout, dans l’expression démocratique plurielle. Vos supputations laissent présager du caractère éminemment dangereux et nuisible de votre pseudonyme qui porte en lui les germe de sa propre destruction. Il ne s’agit pas de gêner, M. ou Mme Le "Gêneur", mais de faire des propositions fructueuses pour la marche en avant du pays. Vous avez dit "relation de maître à valet..." Dites-moi, s’il vous plaît à quoi cela sert l’amour du processus démocratique que vous pronez tant. Ayez pitié de notre pays et avançons maintenant par des critiques positives. Voici un exemple concret :
        Je recherche un financement (3000,00 €) pour transporter une dizaine de tonne de matériel médical collecté par mon association pour le développement d’un village au Burkina. M. Le gêneur peut-il m’aider à quel degré, au lieu de passer le temps à critiquer négativement. J’attends votre réponse et discrétion assurée . "C’est au pied du mur que l’on reconnaîtra la qualité du maçon". Kéré, Nancy

  • Le 1er mars 2006 à 09:48 En réponse à : > Rivalités entre le CDP et l’ADF/RDA à Bobo-Dioulasso : attention au retour des vieux démons !

    Article diffamatoire à l’endroit de Célestin Koussoubé, accusé de vouloir saborder le CDP. Pouvez-vous nous produire des preuves ? Vous jugez son mandat controversé. Dites-moi, quel est le maire CDP sortant dont le mandat ne l’est pas ? Sans parti pris aucun, le maire de Sya pouvat-il faire mieux avec les soucis à lui causés par Mr Salia Sanou et compagnie qui n’avaient d’autres ambitions que de se servir de la mairie pour stisfaire leur appetit vorace ?
    Sa démission est légitime après la manière dont il a été éjecté des listes CDP. On peut l’accuser de s’être pas éloigné de la soupe en allant dans le parti satellite du CDP mais qu’importe. Arrêtez de nous servir des articles qui sentent l’amateurisme journalistique. De plus, soignez votre orthographe, ce n’est pas respectueux.

    Yvon.

  • Le 1er mars 2006 à 17:02, par moi-meme En réponse à : > Rivalités entre le CDP et l’ADF/RDA à Bobo-Dioulasso : attention au retour des vieux démons !

    Jusqu’a ce que je quitte le burkina faso ( precisement bobo-dsso), je n’achetais et ne lisais qu’un seul journal : le journal du jeudi (loin de moi toute idee de pub). Et je continue de le faire grace au net ( pour la simple raison que je "de-stress" en le lisant tous les jeudis et que le style utilise pour analyser les faits est assez distrayant. Peu importe la position de l’auteur de l’article, ce qui compte pour moi c’est la maniere de relater et de livrer les faits ( nothing else), a tel point que l’un de mes profs me disait que le pays pourrait disparaitre que je ne le saurai pas( vu le temps que je mettais pour lire le canard). Pour plusieurs reasons ( entre autres le parti pris tres prononce de ces canards, fait qui inhibe leur esprit critique..) je me suis refuse de lire des journaux comme l’o.....n, l’i.....t ou encore l’h.....o.( que dieu vous ote toute idee de deviner mes lettres qui ne restent que des lettres separes par des points) je me refusai meme de les ouvrir encore moins de les acheter( exercice de la liberte, droit fondamental). Presentement par le biais de lefaso net je lis certains articles de certains de ces journaux. Et je me suis laisse convaincre que je nai rien manque ( cela n’engage que myself ) pour ne les avoir pas lus. Ca aussi c’est la liberte. ( Que Dieu me garde de la critique negative).
    a bon entendeur........ moi-meme

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique