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Arrestation de Youssouf Fofana : Une diligence policière sujette à polémique

Publié le lundi 27 février 2006 à 07h51min

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Youssouf Fofana

13 février 2006, 22 février de la même année. Moins d’une dizaine de jours après son crime, Youssouf Fofana a été appréhendé à des milliers de kilomètres du lieu du meurtre.

Contrairement à cette croyance qui voudrait que le meurtrier revienne toujours sur les lieux de sa forfaiture, ce n’est même pas dans une des villes de France que le chef présumé du gang meurtrier d’Ilan Halimi,
ce jeune Juif alors employé dans une maison de téléphonie parisienne, a été arrêté, mais à Abidjan, en terre ivoirienne.

Sa seconde patrie, il l’a rejointe quarante-huit heures après cet acte abominable, odieux que d’aucuns ont vite fait d’assimiler à de l’antisémitisme même si du haut de ses 25 ans (il est né le 2 août 1980 dans le 12e arrondissement) le Franco-Ivoirien s’en démarque. Mais, là n’est pas notre tasse de café, car un crime reste un crime et doit être élucidé.

Et c’est en cela justement que la diligence de la police ivoirienne à mettre la main sur le suspect sérieux (pour reprendre une expression qui eut cours chez nous à une certaine époque) est à saluer : une semaine à peine après avoir foulé le sol paternel que la souricière se refermait sur ce mauvais garçon de Youssouf.

Bravo ! Comme nous le dirions d’ailleurs à l’adresse de vos homologues burkinabè qui, en un tour de main, ont vite fait de mettre hors d’état de nuire un certain Saul Traoré, ce trucideur de jeunes filles, lui aussi à la fleur de l’âge comme Fofana. Doublement bravo donc à nos enquêteurs, serait-on tenté de dire mais... Car il y a bien un "mais" qui vient comme pour freiner notre élan et vous en découvrirez la raison sans tarder.

Vous souvient-il d’un certain journaliste Henri Kiefer, disparu mystérieusement en Côte d’Ivoire et dont on reste sans nouvelles jusqu’à ce jour malgré moult enquêtes et contre-enquêtes annoncées ? Quid de celle de cet autre, Henri Sebgo alias Norbert Zongo, "boucané" un 13 aussi, mais du mois de décembre 1998 ? Et de l’assassinat de cet éminent homme politique du nom d’Oumarou Clément Ouédraogo ?

Sûrement que oui, même si ces noms sonnent comme une défaite pour certains de nos limiers pourtant ô combien reconnus internationalement pour leurs compétences. Il est vrai que comparaison n’est pas raison et que fin limier sait où mettre la patte. C’est en cela que nos hommes de la PJ peuvent bénéficier de notre clémence.

En effet, si Saul et Youssouf sont de vulgaires chenapans en mal de sensations fortes, fût-ce à odeur de sang giclant, les assassins de ceux cités plus haut ne courent pas les rues ivoiriennes ou burkinabè. Par conséquent, ce n’est pas n’importe quel agent de la criminelle qui aurait le culot d’aller les chercher, voire de lâcher leurs simples noms, sous, peine de retrouver plus tôt que prévu ceux-là dont ils veulent élucider le meurtre. Et comme a coutume de dire un sage villageois "Qui est fou pour dire que la mère du roi est une sorcière ?".

Rabi Mitibkèta
Observateur Paalga

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