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Commune de Bobo Dioulasso : Bilan quinquennal sur fond de discorde

Publié le jeudi 23 février 2006 à 07h29min

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Le maire de la commune de Bobo Dioulasso, Célestin B.
Koussoubé, a présidé, le mardi 21 février dernier, une session
extraordinaire du Conseil municipal de Sya. Une tentative de
boycott par les conseillers CDP a plané sur cette session qui,
faut-il le préciser, est la première depuis la démission du clan
Koussoubé du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP),
et la dernière du mandat de l’actuel Conseil municipal de Sya.

Prévus pour débuter à 9h, c’est finalement après 11h que les
travaux de la session extraordinaire du Conseil municipal de
Bobo, pour le bilan quinquennal 2000-2005, ont été entamés. Et
pour cause, le quorum de présence des conseillers municipaux
requis pour la tenue de la session a tardé à être atteint.
Explication du maire Koussoubé : "Nous avons voulu que la
session se tienne en toute légalité. Pour cela donc, il fallait
attendre que le quorum des 2/3 de présence de conseillers soit
atteint.

C’est ce qui explique le retard". Au même moment, le
siège régional du CDP avait été pris d’assaut par des
conseillers CDP (ils étaient au nombre de 35), réunis dès 9h
autour du député Salia Sanou, secrétaire général provincial du
CDP/Houet. Objectif affiché : appeler au boycott de la session
extraordinaire du Conseil municipal.

Selon Salia Sanou, il s’est
agit d’une entrevue entre les conseillers CDP "qui se sont vus
trahir par les maires Koussoubé Célestin, Pitroipa Basile et
Sanou Souleymane". Et d’ajouter qu’"ils ont, par conséquent,
décidé à l’unanimité, et en tant que militants CDP, de ne pas
répondre à la convocation de celui qu’ils ont porté à la tête de la
mairie de Bobo et qui, aujourd’hui, est militant ADF/RDA".

Des
grandes résolutions prises lors de cette entrevue, on retient en
substance que "les conseillers CDP ont décidé de ne plus,
désormais, répondre aux convocations d’un des maires
ci-dessus cités". Pour Salia Sanou, le CDP ne peut pas
continuer à supporter Célestin Koussoubé, vu qu’il est d’un
autre parti. "C’est grâce au CDP qu’il est à la tête de la mairie de
Bobo, et ce parti doit lui montrer qu’il désavoue son
comportement. Il est maintenant question que les conseillers
CDP se désolidarisent de lui", a-t-il dit.

Célestin Koussoubé, en revanche, pense que les travaux du
Conseil municipal ne sont pas une affaire de parti politique,
mais plutôt une préoccupation de la commune tout entière. Les
conseillers municipaux, une fois élus, doivent, de l’avis du
bourgmestre de Sya, se départir de leur appartenance politique
au profit des travaux d’intérêt communal.

Bien qu’il se soit gardé
de tout jugement sur ce qui, à son entendement, pourrait être le
dessein inavoué de cette réunion du CDP, le maire de Bobo
s’est tout de même dit "gêné" par ces velléités de boycott et de
sabotage de cette dernière session du Conseil municipal qui,
pour lui, revêt pourtant une importance capitale. En effet, entre
autres points inscrits à l’ordre du jour, il a été question de la
restitution des résultats de l’audit conduit par un cabinet
indépendant sur la gestion municipale du mandat qui arrive à
expiration.

L’importance de ce conseil, de l’avis de Célestin
Koussoubé, réside dans le fait qu’il visait à permettre à chacun
des services de la municipalité non seulement de prendre la
mesure de ce qu’il a pu réaliser, mais aussi et surtout de tirer
leçon de ses déficiences, afin d’éclairer ses actions futures. "Je
crois que les conseillers qui ne sont pas venus ont perdu
eux-mêmes parce qu’en réalité, c’était une occasion pour eux de
savoir ce qui se passe au niveau de la commune", a-t-il dit.

Le
maire de la commune de Bobo pense par ailleurs que la
tentative de sabotage pourrait s’expliquer par le refus délibéré
des conseillers boycotteurs d’avoir à écouter "le bilan positif"
des 5 années de gestion municipale qui viennent d’être
bouclées sous son autorité. "Or, précise M. Koussoubé, tous
ces acquis, réalisés en moins de 5 ans d’ailleurs, si je
considère le temps que nous avons perdu à nous tirailler, sont à
mettre à l’actif de toute l’équipe municipale ; de tous les
conseillers, qu’ils soient CDP, PAI, ADF/RDA ou autres".

Des conseillers passe-partout

Il était, au début, difficile de parier sur l’effectivité de la tenue de
cette session du Conseil municipal, tant la menace du boycott
était tangible. Les chaises dans la salle des fêtes de l’Hôtel de
ville sont restées vides jusqu’aux environs de 11 h. Fait notable,
la fin de la rencontre des conseillers CDP au siège du parti a
coïncidé avec le début de la session du Conseil municipal à la
mairie centrale. Car c’est seulement à ce moment que le
fameux quorum avait été atteint. Des conseillers avaient fait la
navette entre la mairie centrale et le siège du CDP.

Certains
s’étaient même inscrits sur les listes de présence chez les
conseillers CDP, avant de retrouver leur place (au praesidium
pour d’autres) à la mairie centrale pour la session ordinaire.
Tant bien que mal, les travaux de la session ont finalement pu
se tenir, car, sur les 68 conseillers municipaux que compte la
commune de Bobo, 32 ont répondu à l’appel et on a enregistré
13 absents excusés, soit un total de 45 conseillers.

Célestin
Koussoubé, entouré des maires d’arrondissements Basile
Pitroipa et Souleymane Sanou, et bien d’autres proches
collaborateurs, ont dirigé les travaux. Les trois points inscrits à
l’ordre du jour ont tous été examinés : il s’agit de l’examen et
l’adoption des procès-verbaux des sessions des 30 novembre
et 14 décembre 2005 ; de la présentation du rapport spécial du
maire (année 2005) et de l’exposé sur le bilan municipal
quinquennal 2000-2005 par un cabinet d’études indépendant.

Par Paul-Miki ROAMBA
Le Pays

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