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Grippe aviaire au Burkina :un milliard pour prévenir et riposter

Publié le lundi 20 février 2006 à 07h38min

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Le report des municipales et le Plan national de prévention et de riposte contre l’influenza aviaire hautement pathogène au Burkina, sont là deux sujets d’actualité qui ont été, le 17 février 2006, au centre d’un point de presse du gouvernement.

Au lieu du 12 mars prochain, comme initialement prévues, les municipales ont été reportées au 23 avril 2006. Telle est la décision du Conseil des ministres du 15 février 2006. En conséquence, la campagne électorale, qui, n’eût été ce report, devrait débuter le samedi 18 février dernier, s’ouvrira le 1er avril à zéro heure pour prendre fin le 21 du même mois à minuit.

En prenant cette décision, le gouvernement, a expliqué son porte-parole, Adama Fofana, exprime "son souci pour une conduite parfaite des opérations électorales, dans le respect de l’esprit et de la lettre de l’Etat de droit". Ainsi, pour permettre aux conseils municipaux, qui devaient être libérés le 31 mars 2006 si ce report n’était pas intervenu, de siéger dans la légalité, le gouvernement a introduit auprès du Parlement un projet de loi portant prorogation de leur mandat jusqu’au 31 mai 2006.

Ces modifications de date des élections locales, selon l’exposé du porte-parole du gouvernement, sont consécutives à la décision du 2 février 2006 du Conseil constitutionnel rendant nul et sans effet l’arrêté du 13 décembre 2005 de la CENI, portant reprise de ses démembrements. Ces derniers, suivant cette décision, n’étaient donc plus habilités à poursuivre la préparation des municipales. D’où, encore, l’adoption de deux projets de loi portant modification du code électoral en ses articles 34 et 265.

Selon l’avocat de l’exécutif, ces retouches sont à même d’apporter une solution légale aux problèmes posés. L’objectif, argue-t-il, étant de redonner à la CENI les moyens légaux de poursuivre ses activités. Mais quel est le sens de la démarche du gouvernement ? Le ministre Clément Sawadogo de l’Administration territoriale et de la Décentralisation se défend : "Dans cette situation, le gouvernement gère les effets collatéraux des actes posés par la CENI et le Conseil constitutionnel ; son objectif étant de sauver le processus électoral".

Car il faut éviter non seulement le déroulement des municipales pendant la saison des pluies, mais aussi l’embouteillage dans la préparation des législatives. Par ailleurs, avec ce report, tout parti politique qui n’avait pas pu déposer ses listes de candidats pourrait le faire dans le délai qui nous sépare des 60 jours des consultations locales du 23 avril prochain. C’est-à-dire jusqu’au 22 février à minuit. "Les listes qui avaient été rejetées peuvent en outre, dans certains cas, conserver leur validité", a-t-il ajouté.

Le deuxième sujet de ce point de presse était le Plan national de prévention et de riposte contre l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). On n’a pas encore détecté de cas au Burkina, dira Adama Fofana dans sa déclaration liminaire, mais cette maladie, dont le premier foyer en Afrique a été enregistré au Nigeria, pourrait y pénétrer par certaines voies : l’introduction illégale de volailles ou de produits contaminés par le truchement des oiseaux migrateurs, les mouvements humains.

La grippe aviaire, comme toute maladie contagieuse, précisera le ministre Tiémoko Konaté des Ressources animales, a un cycle épidémiologique comprenant trois maillons : la source d’infection, les voies et moyens de transmission et un organisme sensible. C’est dire que suivant ce schéma, le virus n’étant pas détecté dans notre territoire, le Burkina est, pour l’instant, à la phase de prévention, qui consiste à la surveillance des frontières.

Cette veille passe d’une part par l’interdiction de l’importation de la volaille et des produits dérivés sur toute l’étendue du territoire national et d’autre part par le renforcement des contrôles aux frontières. Le plan prend en compte les agents des Ressources animales, de la Santé, de l’Environnement, de la Sécurité, de la presse...

A cela, il faut ajouter l’information et la sensibilisation des décideurs, des populations ainsi que des éleveurs à la nature de la maladie. Notons que ce plan national de prévention et de riposte contre la grippe aviaire nécessitera un financement estimé à 1 287 918 500 FCFA. Souhaitons que ces mesures n’aillent pas au-delà de la prévention.

Hamidou Ouédraogo
Observateur Paalga

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