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Délégation droits et démocratie de l’Université de Ouagadougou : Trois Burkinabè observateurs des élections législatives au Canada

Publié le mercredi 15 février 2006 à 08h16min

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Trois Burkinabè, Pr Augustin Loada, M. Youmani Jérôme Lankoandé et Mlle Edith Sagnan (tous deux étudiants) ont été observer les dernières élections générales qui se sont déroulées au Canada en janvier dernier. Revenus au Burkina, ils ont fait un rapport de ce qu’ils ont vu là-bas aux membres de la « Délégation droits et démocratie de l’Université de Ouagadougou », la structure qui les a mandatées.

Cette mission, qui ressemble fort à une politesse rendue à la « Délégation droits et démocratie » du Canada qui a séjourné au Burkina Faso pendant l’élection présidentielle de novembre dernier, a conduit les trois Burkinabè au Canada du 15 au 26 janvier 2006. Ils y ont assisté aux élections générales de ce pays, convoquées à la suite d’une motion de défiance contre le gouvernement de M. Paul Martin.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les trois observateurs sont restés admiratifs de la manière dont fonctionne la démocratie au Canada et surtout, du civisme exemplaire et de la confiance avec laquelle les acteurs politiques évoluent. Morceaux choisis. « Au Canada, les urnes sont en carton, ce n’est pas comme chez nous où elles sont en plastique et transparentes et malgré cela, les gens fraudent ou crient à la fraude.

Ce qui frappe aussi c’est que les scrutateurs une fois la formation terminée, rentrent chez eux avec le matériel et c’est le jour du vote qu’ils amènent le matériel dans les bureaux de vote. Ici, il faut attendre le matin pour voir les urnes solidement gardées par des forces de l’ordre ». Les bureaux de vote au Canada peuvent être installés dans des lieux publics ou privés ». Les résultats sont communiqués par téléphone à l’état-major électoral le plus proche qui les communique au quartier général.

Ce qui fait que deux heures après la fermeture des bureaux de vote, les résultats sont connus par Internet ou grâce aux médias ». Sur l’indépendance des médias, les trois observateurs relèvent, avec admiration, que le directeur de Radio Canada (la chaîne raditélévisuelle publique) ne réside pas dans la même ville que la station dont il a la charge et n’a pas non plus de contacts directs avec les journalistes pris inviduellement.

Les observateurs de la section universitaire de la « Délégation droits et démocratie » au Burkina relèvent qu’en période électorale, la loi oblige les radiodiffuseurs canadiens à accorder, contre paiement, 408 minutes de temps d’émission (pendant les heures de grande écoute) aux partis politiques enregistrés et aux nouvelles formations politiques. Ils se félicitent d’une manière générale, de la relative liberté d’expression et d’opinion qui existe dans ce vaste territoire qui compte plus de 696 chaînes de radio, plusieurs agences de presse et 116 télévisions privées.

Dans le rapport succint de dix pages qu’ils ont présenté, les observateurs burkinabè parlent, entre autres, du système électoral canadien, du fonctionnement et du financement des partis politiques, ainsi que de la participation des jeunes et des femmes au processus démocratique et du rôle des médias dans le système démocratique canadien.

Des dépenses électorales consacrées à la publicité

S’agissant du financement des partis politiques, les observateurs burkinabè notent que ceux-ci sont autorisés à dépenser cinquante millions de dollars canadiens au cours d’une élection et qu’ils peuvent recourir à des prêts bancaires pour financer leur campagne. Quant au financement public, tous les partis ayant obtenu moins de 2% lors de la dernière élection perçoivent 1,75$ canadien par voix obtenue, ceux qui ont obtenu plus de 2% perçoivent un remboursement partiel de 50%.

Mais l’argent public est dépencé par un agent désigné par le parti sous la supervision d’un vérificateur nommé à cet effet par la DEC. Les syndicats sont autorisés à verser au maximum, 100$ CAN aux candidats et un citoyen peut soutenir la publicité d’un candidat à hauteur de 150 000 $ canadiens pour une élection fédérale et 30 000 $ canadiens pour les élections régionales. La publicité sur les candidats engloutit la moitié des budgets électoraux, remarquent les observateurs burkinabè.

Romaric Ollo HIEN (romaric@yahoo.fr)
Sidwaya

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