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Côte d’Ivoire : Konan Banny reprend la main !

Publié le lundi 13 février 2006 à 08h05min

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Charles Konan Banny

A l’issue d’un séminaire gouvernemental tenu la semaine dernière à Yamoussoukro, le Premier ministre ivoirien, Charles Konan Banny a déclaré que l’heure n’était plus à la « réflexion », mais à « l’action ».

Depuis qu’il a été « intronisé » Premier ministre de la Côte d’Ivoire avec les bonnes grâces de la communauté internationale, Charles Konan Banny n’a cessé de faire face à des « attaques » visant sinon à le déstabiliser, du moins à le fragiliser pour lui faire perdre toute envie de diriger la Côte d’Ivoire.

Attaque (?) du camp militaire d’Akouédo début janvier, manifestations des jeunes « patriotes » à Abidjan et à l’intérieur du pays, fronde des députés gbagboïstes après la fin annoncée et constitutionnelle de leur mandat, Banny a, en l’espace d’un (1) mois, vu toutes les facettes du jeu du boulanger d’Abidjan et de ses séides.

Lesquels séides par l’intermédiaire de Blé Goudé, ont poussé le bouchon jusqu’à lancer un « ultimatum » au Premier ministre pour qu’il agrée leur revendication, faute de quoi, ils « paralyseraient » le pays. Face à toutes ces embrouilles politico-millitaires, le banquier venu de Dakar, a fait le dos rond et a laissé passer l’orage, même si son image d’homme d’Etat en a quelque peu souffert.

Banny a préféré pendant ce temps, consulter tous azimuts non seulement les chefs d’Etat de la sous-région et au-delà (Thabo Mbéki et Sassou N’Guesso), mais aussi la classe politique ivoirienne dans son ensemble. En se rendant à Bouaké et en convainquant Guillaume Soro, patron des Forces nouvelles à participer au forum gouvernemental puis plus tard, à la vie de l’Etat, Konan Banny a fait le plus dur.

En dehors des « Gbagboïstes » donc, tout le monde roule pour lui à Abidjan, en commençant par les poids lourds, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara qui ont demandé de le laisser « travailler en paix ». Quant à la communauté internationale, elle n’a jamais fait mystère de son soutien au Premier ministre ivoirien, la volonté de Kofi Annan d’étoffer les troupes onusiennes en Eburnie, étant illustrative de cette assertion. Reste cependant un écueil de taille avec la volonté intacte des jeunes « patriotes » d’en découdre. Quand on sait qu’en dépit de leurs dénégations, ceux-ci sont fortement armés, la menace est à prendre au sérieux.

C’est du reste, ce qui a fait dire au doyen Omar Bongo que Banny aura du mal à organiser les élections dans les délais. Bongo a raison car le désarmement de ces milices, ainsi que des Forces nouvelles, puis la réunification de l’armée n’est pas loin de ressembler à un chemin de croix, au regard de la « raideur » observée dans les deux camps sur la question. On ne parle pas de l’identification des « vrais » Ivoiriens dans cette mosaïque de peuples et de cultures où on ne sait plus « qui est qui ».

Si l’ivoirité a fleuri, c’est en partie dû à cet état de fait, la conjoncture économique commencée en 1980 y étant aussi pour beaucoup. Banny a du pain sur la planche et sauf à bénéficier de soutiens fermes, il n’est pas évident qu’il soit à la hauteur de la tâche. Pour l’heure, il a le mérite d’avoir repris la main, même s’il n’a pas tous les atouts. La Côte d’Ivoire n’est pas encore sortie de l’ornière.

B. SY
Sidwaya

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