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Des militans du Collectif à Halidou Ouédraogo : "Le pouvoir veut vous piéger !"

Publié le vendredi 10 février 2006 à 08h18min

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Ils ont du respect pour le président du Collectif contre l’impunité, Halidou Ouédrogo. Il a su résister au pouvoir de l’argent, aux pressions et intimidations". Mais depuis que cet avocat a décidé de défendre l’homme d’affaire, Oumarou Kanazoé, ils sont dubitatifs : "Camarade président, promettez-nous de ne pas continuer sur ce chemin qui vous rend méconnaissable auprès des Burkinabè du pays réel", affirment-ils dans cette déclaration.

Camarade président,

En attendant la tenue, courant ce premier trimestre, de l’Assemblée générale du Collectif, nous vous prions de consacrer un peu de votre temps pour prendre connaissance des inquiétudes des militants que nous sommes. .
Sous votre conduite, la lutte citoyenne engagée par le peuple burkinabè au lendemain de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo a connu des victoires.

Même si le pouvoir ne veut et ne peut l’accepter, il est évident que le Collectif a remporté des victoires qui ont, dans une certaine mesure, contribué à l’avancée de la démocratie dans notre pays. Sans vouloir vous jeter des fleurs, nous croyons que ces acquis, le peuple les doit à votre personnalité. Rien n’a été facile, mais vous avez su tenir le coup, mettant parfois en jeu la vie des membres de votre famille, celle de vos camarades, et bien sûr, votre propre vie.

Camarade président, face au pouvoir de l’argent, vous avez toujours su résister. Face aux pressions et intimidations, vous n’avez jamais cédé. Aujourd’hui, nous avons toujours envie de croire que vous êtes cet homme intègre qui force le respect. Mais rassurez-nous, camarade président. En effet, depuis quelques semaines, il plane sur nous un doute. Vous êtes devenu l’avocat de l’homme d’affaire Oumarou Kanazoé.

Nous n’aurions rien trouvé à redire si cet homme n’était pas un des piliers du système d’exploitation de notre peuple mis en place par la IVe République et dont l’une des conséquences est la mort de Norbert Zongo. Nous n’aurions pas d’inquiétude si El Hadj Oumarou Kanazoé n’était pas cet homme que, sous votre direction, nous avons tous conspué en raison du traitement inhumain dont étaient victimes les travailleurs de son entreprise.

En vous engageant dans ce dossier de 50 millions qui oppose Oumarou Kanazoé à deux autres commerçants, quel message voulez-vous nous envoyer ? Nous, militants du Collectif, devons-nous comprendre que OK n’est pas l’homme que nous connaissons ? Ou bien êtes-vous en train de dire au peuple du pays réel que Oumarou Kanazoé a cessé d’être ce que nous lui reprochions lors de nos meetings et marches ?

Que s’est-il passé, camarade président ? Si le Collectif a toujours à coeur de combattre l’impunité au Burkina, nous ne pouvons comprendre que son leader puisse, pour une raison quelconque, devenir le défenseur d’une personne qui n’est pas un exemple en matière de promotion de droits humains et de justice sociale.

Camarade président, nous réclamons le retour du Halidou Ouédraogo que nous avons connu et que nous continuons à préférer pour conduire le mouvement de lutte contre l’impunité. Notre intime conviction est qu’en se confiant à vous, Oumarou Kanazoé, et partant le pouvoir de la IVe République, veut vous piéger. L’objectif étant à terme de vous discréditer auprès du pays réel.

Si vous persistez à défendre Oumarou Kanazoé, un jour, le pouvoir ne ratera pas une occasion pour vous vilipender avec des propos du genre : « vous les voyez ? seul l’argent les intéresse et son engagement dans la défense des droits de l’homme n’est qu’un prétexte pour se remplir les poches ».
Alors, camarade président, restez sur vos positions, celles qui vous ont valu respect et considération, même de la part de vos détracteurs.

Camarade président, nous croyons en Dieu, et vous aussi. Promettez-nous de ne pas continuer sur ce chemin qui vous rend méconnaissable auprès des Burkinabè du pays réel.

Ouagadougou, le 6 février 2006

Oui à la lutte contre l’impunité, Non à la compromission,
Pain et justice pour le peuple

Des militants du Collectif

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Vos commentaires

  • Le 10 février 2006 à 22:18, par kéré, nancy En réponse à : > Des militans du Collectif à Halidou Ouédraogo : "Le pouvoir veut vous piéger !"

    Il faut que le collectif comprenne que le choix de Me Halidou OUEDRAOGO pour la défense des intérêts de Monsieur Oumarou KANAZOE relève de leur liberté individuelle. Ces insinuations concernant le rapport à l’argent me paraît détestable et sans fondement sérieux. En ma qualité d’avocat, je précise qu’on peut très bien défendre un client sans pour autant s’identifier à ce client ou épouser ses convictions religieuses, sexuelles et j’en passe. Encore que dans l’hypothèse de Monsieur Oumarou KANAZOE, c’est une tentative de mauvais procès que ces propos du collectif tentent de lui faire, car il faut se souvenir tout de même des réalisations économiques de cet homme, parti de rien, pour devenir ce qu’il est aujourd’hui. Et ça, le collectif semble l’avoir oublié.
    C’est cette évolution positive de notre Oumarou National que vous voulez critiquer en occultant volontairement les bienfaits de ce pieux concitoyen. C’est quoi le pays réel ? Pour moi le pays réel c’est quand chaque burkinabè se bat pour obtenir sa pitance et que les gouvernants tentent par tous moyens de soulager leurs souffrances par leurs action au quotidien. Le reste n’est que vile critique. Quand Monsieur Oumarou KANAZOE construit des routes ou des immeubles au Burkina, c’est aussi quelque chose de concret et vous ignorez lamentablement le prix d’un seul caterpillar ou d’une grue de levage. S’il vous plaît, laissez Monsieur Halidou Ouédraogo et Monsieur Oumarou Kanazoé poursuivre leurs oeuvres car, ils constituent, inéluctablement et sans conteste, des hommes de valeur au Burkina et cette lettre était parfaitement inutile comppte tenu des droits de la défense de chaque citoyen burkinabè qui a droit à l’avocat de son choix. On ne peut pas vouloir la démocratie et son contraire et les deux avaient la liberté de se choisir. Respectez s’il vous plaît cette liberté élémentaire. Kéré, Nancy

    • Le 12 février 2006 à 05:35 En réponse à : > Des militans du Collectif à Halidou Ouédraogo : "Le pouvoir veut vous piéger !"

      je n’en dirai pas plus parce que l’essentiel a ete dit. j’ajoute seulement que la confusion et l’anarchie de certains qui pensent que le pays reel est ce qui est dans leur tete mais pas dans leurs actions quotidiennes( Dieu me garde de la critique negative) conduisent le pays vers une situation ingerable a bien de point de vues. Pour ceux qui s’evertuent a se convaincre qu’ils peuvent vivrent de pain et d’eau et que defendre un citoyen bien que flirtant avec le pouvoir en place est un crime doivent se regarder dans la glace et accepter se dire que quand on se dit democrate et epris de justice, on se doit de respecter la liberte individuelle et le doit reconnu a tout un chacun de l’exercer. Voulez vous me dire que tous ceux qui se cachent derriere ce titre de militants du collectif sont des hommes sans reproches et que Me halidou ne doit defendre que ceux la. Savez vous combien de gens defendus par Me sankara dans le dossier de X9 par exemple sont du "pays reel "et combien n’en font pas partie ? Ce debat et ce soit disant appel a eviter la "compromission" est creux et vide de sens patriotique. Bien entendu, chacun peut tergiverser mais quand on reclame une situation equitable pour seulement une partie de la population et qu’en retour on condamne une autre partie sans proces tout en leur deniant la presomption d’innocence qui est bien legale, alors je me demande qui est vraiment le pays reel et qui ne l’est pas. Messieurs, que Me halidou defende un jour Blaise compaore ou Salif diallo un jour ne me surpendra pas du tout et cela sera tout a fait normal, l’essentiel c’est qu’au bout du compte la verite eclate , et dieu seul sait que le couplable n’est pas toujours ou forcement celui qui est suspecte. suivez mon regard. Et si cela peut deranger qui que ce soit, alors je demanderai aux juges et partie de se trouver une autre appelation parce que le soit "disant pays reel" n’est qu’une simple vue d’esprit. Il n’y a qu’un seul pays.Que dieu garde ce pays.
      a bon entendeur..... moi meme

      • Le 17 février 2006 à 20:15, par kéré, nancy En réponse à : > Des militans du Collectif à Halidou Ouédraogo : "Le pouvoir veut vous piéger !"

        Quelle pertinence dans votre analyse. Je suis resté émerveillé surtout à l’idée que dès que l’on applaudit le pouvoir de Monsieur COMPAORE, on est suspecté de se compromettre. Ecoutez, le pouvoir actuel de Monsieur COMPAORE est un pouvoir légal élu démocratiquement et validé par l’organe juridictionnel compétent. Alors, centristes, opposants, neutres, et autres acteurs de la vie politique, nous ne devons pas rougir de notre Président actuel qui a, quoi qu’on dise une dimension nationale, internationale, bref un véritable homme d’Etat. Les togolais viennent à sa table pour copier son modèle de pacification sociale et j’en passe...

        Enfin, chaque citoyen de notre pays doit tout de même disposer de sa libre opinion sur la politique menée au Burkina sans qu’on ne crie au "griot", en dépit du caractère incontestable et visible de certaines réalisations du pouvoir de Monsieur COMPAORE même si certains concitoyens pensent que le pouvoir peut mieux faire.
        C’est la raison pour laquelle j’ai toujours navigué à vue sur ce forum. Que ceux qui veulent apporter la contradiction se manifestent car cela ne fera que grandir le débat démocratique. Kéré, Nancy

  • Le 14 février 2006 à 10:39, par krimau En réponse à : > Des militans du Collectif à Halidou Ouédraogo : "Le pouvoir veut vous piéger !"

    Bravo faso.net, votre site nous permet de connaître le vrai visage de certains militants ou soit disant militants du collectif. Ceux qui ont publié cet écrit on vraiment raté l’occasion de se taire.

    Ce écrit est totalement dénué de bon sens ; il est plein de sentiments négatifs : mesquinerie, haine et égoîsme. Comment comprendre qu’un groupe de militants du collectif écrivent de telles inepties : Alidou est-il avocat pour tout le monde ou uniquement pour le collectif et ses membres ?

    Ces militants auraient dû écrire depuis le jour ou le président du collectif a décidé de devenir Avocat, car maintenant qu’il a préter serment, il est de son devoir de faire son boulot : la défense tout simplement.

    Que les gens aiment O.K. ou pas, il est aussi citoyen de ce pays et personne ne peut lui contesté son droit à un avocat pour defendre ses intérêts : c’est aussi ça la démocratie ; à moins que ces militants ne veillent un état d’exception aux lois exceptionnelles. Ce qui est arrivé à l’entreprise OK n’a pas été inventé au Faso : combien d’hommes et de femmes ont perdus leurs emplois dans ce pays ou à travers le monde à cause des difficultés de leurs employeurs à honorer leur engagements vis à vis de leurs employés ? Si l’état, avec sa puissance administrative et juridique, n’a pas pu empêcher les compressions et les licenciements de ses sociétés liquididées ou privatisées, ce n’est pas une entreprise privée qui pourrait faire exception.

    En ce qui concerne leurs inquiétudes sur les éventuelles supputations ou pièges du pouvoir, ces militants doivent savoir qu’il n ya qu’eux pour croire éventuellement à de tels ragots pour fonder un jugement quelconque sur une personne.

    En bon entendeur salut.

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