La délégation conduite par El Hadj Souleymane Compaoré à l’ambassade danoise, le 8 février 2006 en plein midi, avait un message intitulé « adresse des musulmans du Burkina Faso au gouvernement du Royaume du Danemark ».
Dans cette adresse, on pouvait lire : « nous, musulmans du Burkina Faso, à l’instar de nos centaines de millions de frères et sœurs du monde entier, sommes choqués, indignés par la publication dans un journal danois d’une douzaine de caricatures prenant pour cible le messager de Dieu, la personne du prophète Mohamet (paix et salut sur lui) ».

Les musulmans refusent d’entendre parler de liberté de la presse telle qu’elle s’exprime au Danemark car disent-ils, « la vraie liberté d’expression, l’islam l’a enfantée et la tient en haute estime parce qu’elle s’accompagne de la responsabilité, de l’objectivité et de l’équité ».

Par conséquent, ils se sentent « obligés d’appeler les autorités danoises à œuvrer davantage à civiliser la liberté d’expression en vigueur au Danemark pour la rendre plus respectueuse d’autrui et de ses convictions, surtout quand cet autrui représente plus du tiers de l’humanité ».

L’ambassadeur du Danemark au Burkina, Mme Margit Thomsen a salué l’esprit des musulmans du Burkina. Selon elle, les musulmans du Burkina, au lieu de passer par la violence comme cela se déroule dans certains pays musulmans, ont procédé par la paix et le dialogue. Parlant au nom de son gouvernement, Mme Margit a souligné que le quotidien danois Jyllands-Posten a présenté ses excuses à la communauté musulmane, dans un communiqué de presse et que le journal a souligné qu’il n’avait nullement l’intention de choquer.

Elle a fait savoir que le ministre des Affaires étrangères danois a fait une mise en garde contre toute forme d’irrespect de la foi et de la religion d’autrui. Elle a tout de même souligné que la liberté d’expression est un élément vital et indispensable de la société danoise et que le gouvernement danois n’est pas en mesure d’exercer une quelconque influence sur les choix de publication d’un journal indépendant comme Jyllands-Posten.

C’est justement ce que les musulmans du Burkina ne veulent pas entendre, car pour eux, « la liberté d’expression qu’on invoque pour se taire sur l’inacceptable a, pourtant, plus d’une fois été mise sous le boisseau lorsqu’elle contrariait certains intérêts... ».

Ali TRAORE (traore_ali3005@yahoo.fr)
Sidwaya