En moins d’une dizaine d’années de coopération dans le cadre de ce partenariat fécond, plusieurs associations de femmes de Kadomba ont désormais de quoi s’occuper utilement.

Tout est parti d’un séjour de deux missionnaires cantaliens dans le village de Kadomba, à une cinquantaine de kilomètres de Bobo Dioulasso, dans le département de Satiri. Cette mission qui était conduite par Gustave Fabré, docteur vétérinaire à la retraite à Aurillac en France, accompagné de Bernard Klejnick et Jean Couderc, avait pour objectif de tisser des relations d’amitié et de coopération avec la population de Kadomba, dans la perspective de donner un coup de pouce à la réalisation d’infrastructures sociales et communautaires, de même qu’à la promotion d’activités socio-économiques.

Les domaines d’intervention de l’association ont été définis à partir des besoins primaires et prioritaires exprimés par les populations bénéficiaires. Et ces besoins ont essentiellement concerné la construction d’un dispensaire, la création d’activités rémunératrices pour les femmes et l’aide en matériels agricoles.

Sur le terrain, la coopération entre la population de Kadomba et leurs amis du nord a permis la réalisation de huit jardins potagers au profit des associations de femmes ; l’équipement de l’association Benkadi en matériels agricoles (charrues, charrettes, ânes, et bœufs) et d’un moulin à grains ; l’installation d’une vingtaine de ruches pour la production de miel, etc.

Le pool des contribuables à la mise en exécution de ces petits projets est constitué essentiellement de Emmaüs - Aurillac, du Rotary club, de Guy Baudasse et de certaines communes de Cantal. La subvention totale accordée par l’association dans le cadre de ce partenariat s’élève à 14 220 000 francs CFA, dont une grosse part ( soit environ 12 000 000 ) a été cédée par Emmaüs/Aurillac.

Hommage au vieux Gustave !

Gustave Fabré, docteur vétérinaire en retraite, chez lui en France et principal artisan de cette coopération entre Kadomba et l’association Dispembur-humanitaire de Cantal, fait figure de bon samaritain aux yeux des populations de ce petit village de moins de 500 âmes. Chaque année, au mois de février, et ce, depuis le début du partenariat, il effectue une mission à Kadomba, pour constater de visu l’état d’avancement des micro- projets amorcés, et discuter avec les populations sur le type d’activités qu’il convient d’engager et qui soit immédiatement bénéfique pour elles. Ces travaux de planification et de mise en œuvre des micro-projets se sont déroulés sous la coordination de Boureima Sanou, agent formateur des jeunes agriculteurs à la retraite à Sala.

Ce sont principalement les associations professionnelles de femmes de Kadomba qui ont le plus tiré profit de cette forme de coopération associative. Selon Awa Sanou, présidente de l’association Ben Kadi de Kadomba, "la réalisation de tous ces projets a été d’un apport inestimable pour le bien-être de leurs familles, en ce qu’elle a permis d’accroître leur niveau de vie et leur permet de faire de plus en plus d’économie pour des besoins primaires tels que la scolarisation des enfants et les éventuels frais médicaux".

C’est pourquoi, elle a, au nom de tous les autres bénéficiaires directs ou indirects des projets, rendu hommage à celui qu’on appelle "le vieux Gustave", pour toutes ces actions de bonnes volontés qui, a-t-elle précisé, leur a offert bien des opportunités de développement.

Par Paul-Miki ROAMBA
Le Pays