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Cinéma : sitcoms contre télénovelas

Publié le lundi 6 février 2006 à 08h30min

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A l’image de bien d’autres téléspectateurs du continent africain, les burkinabè sont de plus en plus friands des télénovelas. Ces feuilletons en provenance de l’Amérique latine et dont il a fallu modifier les heures de diffusion, afin de donner une chance aux repas de midi de cuire correctement.

Le Brésil et le Mexique ont réussi une formidable percée sur le marché burkinabè du film. C’est en effet de ces deux pays que provient le plus gros contingent de télénovelas. A peine, l’un est-il achevé que la télévision s’empresse d’annoncer le nom du suivant. Pour Mélanie, priver les téléspectateurs et surtout les téléspectatrices de ces histoires d’amour à n’en pas finir, c’est se mettre à dos une partie de la population. Elle affirme : « Nous les femmes, nous sommes capables de marcher sur la télé. » Rien que pour réclamer leur série.

Et prière de ne pas déranger, lorsque le film débute. Toutes les activités sont en veilleuse. Je pense, dit J.M (étudiante) que l’attachement des femmes aux télénovelas s’explique par la proximité des thèmes abordés avec leurs réalités quotidiennes.

Il s’agit presque toujours, d’amour, de trahison, d’amitié qui finit mal... Mais il y a aussi un fait. Les sud-américains, d’un point de vue social et culturel, partagent les mêmes valeurs que les africains. Et sur le plan politique, le constat est encore identique. Ils ont vécu sous le joug de la dictature, et tentent aujourd’hui de gagner la berge.

Il faut noter cependant que ces séries télévisées ont un coût très élevé pour les télévisions africaines. Car elles sont produites par de grands groupes de communication, qui eux, veulent rentabiliser leurs investissements. D’où la tendance de plus en plus marquée, à la réalisation de sitcoms. Sans doute moins chers, et tout aussi « culturellement corrects. »

Au Burkina, c’est la tâche à laquelle s’emploie un cinéaste comme Idrissa Ouedraogo. Habilement suivis dans sa démarche par d’autres. Cette saine émulation a donné des titres de séries tels que « Kadi jolie », « le royaume d’Abou », ou encore « Munia et Rama. » Dans la même logique, on peut également mentionner « Les bobodioufs. » Malheureusement, ces « productions à petit budget » ne sont pas soutenues dans le temps. Et comme cela est très souvent le cas, les sponsors rechignent à se lancer dans l’aventure, sans un minimum de garanties.

Juvénal Somé
Lefaso.net

P.-S.

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