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Togo : Ouaga de nouveau sollicité pour le dialogue intertogolais

Publié le vendredi 3 février 2006 à 07h19min

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Kodjo-Compaoré

12 ans après (1), le dialogue intertogolais à Ouaga, bis repetita dans quelques semaines, dans la capitale burkinabè. C’est ce qu’a laissé entendre en substance Edem Kodjo, le Premier ministre togolais, à sa sortie d’audience hier avec le chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré.

Nommé le 8 juin 2005 Premier ministre du Togo par le président Faure Gnassingbé, le patron de la Convergence patriotique panafricaine (CPP), Edem Kodjo, a formé son gouvernement le 20 juin avec une équipe de 30 membres, sans l’opposition regroupée dans la Coalition jaune, excepté Me Tchessa Abi du Parti socialiste pour le renouveau (PSR), à qui a échu le maroquin de la justice.

Finalement, le gouvernement d’union nationale appelé de tous ses vœux par Faure n’a pas été une réalité. Il est vrai que la "plate-forme d’entente minimale" exigée par cette Coalition était intenable. Elle réclamait, pas moins, le poste de Premier ministre, l’impossibilité de révoquer ce Premier ministre sans l’accord de la Coalition ; en outre, elle voulait 45% des portefeuilles et le droit de veto sur la désignation de 10% des ministres.

Le dialogue intertogolais est-il pour autant rompu ? Que nenni à en croire Edem Kodjo, sur le perron de la présidence du Faso : "Nous sommes venu rendre une visite de courtoisie au président Blaise Compaoré de la part de son frère Faure Gnassingbé... lui souhaiter bonne année... Il a été question aussi de coopération bilatérale, régionale... mais surtout du dialogue intertogolais.... Nous avons discuté avec lui de la possibilité de tenir, ici à Ouaga, les assises de ce dialogue.

Il ne faut pas oublier que le président Compaoré s’était investi, il y a 12 ans de cela, dans la recherche de solutions aux problèmes togolais... Nous sommes venus le solliciter de nouveau pour revenir ici et parler entre Togolais afin de solutionner nos problèmes, dans la mesure où ce dialogue est inscrit dans les 22 engagements que nous avons souscrits avec l’Union européenne", a déclaré le chef du gouvernement togolais.

Selon toujours Edem Kodjo, les problèmes sont pendants au niveau du cadre électoral. Il reste en fait le point dénommé 1.1, à savoir le dialogue politique avec l’opposition traditionnelle et la société civile. De nos jours, selon l’ancien secrétaire général de l’OUA, tous les autres engagements ont reçu l’aval de l’UE. A quand le début de ce dialogue intertogolais à Ouaga ? "Dans quelques semaines, pas dans quelques mois, ce qui devrait déboucher ensuite sur des élections législatives" , a martelé Edem Kodjo.

Douze ans après Ouaga I, II et III, certains acteurs politiques togolais ne seront certes plus à ce rendez-vous prochain à Ouaga, soit qu’ils ont disparu (Koffi Panou) ou qu’ils sont sur la touche (Fabéré Natchaba Ouattara, Seyi Mémène, Assani Tidjani...) alors que d’autres indéboulonnables y seront encore, notamment Me Yao Agboyibor (président du CAR), Gilchrist Olympio (président de l’UFC), Jean-Pierre Fabre (SG du l’UFC).

Sans oublier que des jeunes feront leur baptême du feu, en particulier des compagnons du chef de l’Etat togolais, tels Pascal Bodjana, son directeur de cabinet, Gilbert Bawara, le ministre de la Coopération, Komi Klassou, en charge du portefeuille des Enseignements primaire et secondaire, et last but not least, Kpatcha Gnassingbé, frère aîné du président et ministre de la Défense et des Anciens Combattants.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

(1) : En 1993, alors que le Togo était paralysé par une crise politique caractérisée par la violence, les opérations "Togo pays mort", les acteurs politiques se sont retrouvés à Ouaga pour chercher un modus vivendi.

Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 3 février 2006 à 22:03, par Aminata F. En réponse à : > Togo : Ouaga de nouveau sollicité pour le dialogue intertogolais

    BLAISE COMPAORE:LES TOGOLAIS NE LE DETESTENT PAS,MAIS.....

    Disons le franchement,il remplace de fait Houphouet-Boigny ou Gnassingbé Eyadéma dans cette Afrique de l’Ouest qui n’en finit pas de se chercher.La résolution de la crise togolaise étant étroitement liée à celle de la Côte d’Ivoire,Blaise COMPAORE a une occasion inespérée de s’affirmer comme" le Sage "de la CEDEAO.
    Les Togolais dans leur grande majorité, ne lui ont jamais pardonné l’assassinat de Thomas Sankara, sans préjuger de l’identité des coupables.Et tous reconnaissent que sous sa présidence,le Burkina Faso a réalisé des progrès notables dans tous les domaines.
    Cependant,ramener un climat de confiance entre le pouvoir togolais et ses opposants exige de la part du Chef de l’Etat Burkinabé une neutralité indiscutable.Est-il suffisamment impartial pour prétendre abriter ce dialogue intertogolais ?Les démocrates togolais en doutent...

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