LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Crise ivoirienne : La position française dans le meurtre de Mahé : auto-flagellation ou avertissement ?

Publié le jeudi 2 février 2006 à 07h22min

PARTAGER :                          

Le Gal Henri Poncet

La juge Brigitte Raynaud, chargé d’instruire le dossier du meurtre de Mahé, se rend aujourd’hui en Côte d’Ivoire où l’attend le squelette du défunt.

Mahé était accusé par les soldats français d’exactions et de violences envers les populations locales. Il serait mort étouffé la tête dans un sac en plastique dans un véhicule blindé de l’armée française, le 13 mai 2005 entre Bangolo et Man.

Pour nous, Mahé est l’une des victimes de la bêtise ivoirienne qui s’ajoute à bien d’autres, parmi lesquelles, de nombreux étrangers. Six Burkinabè ont été tués récemment suite aux attaques des camps d’Akouédo. Qu’ont-ils fait, si ce n’est d’avoir osé naître de parents qu’on dit Burkinabè.

M. Mahé ne serait pas lui aussi un bourreau, vu les raisons qui ont conduit à sa mort ? A cette allure, Mahé reposera en paix avant Guy Kieffer, avant les victimes de Tabou, avant tous ceux qui ont terminé leur vie dans les charniers. S’il mérite justice, et il le mérite, il ne devrait l’avoir qu’après bien d’autres. Si ce n’est s’emmerder, elle-même, la France devrait avoir de très bonnes raisons de se punir. Sans doute, les autorités françaises veulent tout de suite régler le problème qui leur tient à cœur. Elles abhorrent les crimes et ne veulent pas de criminels dans leurs rangs, le jour du bilan. Elles n’ont pas hésité à mettre en cause cinq militaires, parmi lesquels le général Henri Poncet, l’ex-patron de l’Opération Licorne.

La France exprime ainsi sa pudicité sur la violation des droits de l’homme. A partir de la Révolution française de 1789, qui consacra la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la France veut toujours s’illustrer aux yeux du monde comme le champion du respect des valeurs humaines fondamentales, surtout en ces temps de démocratie.

Il lui faut alors couvrir le dossier de la colonisation d’un sceau du passé. Un sceau qui tient mal devant des Français qui ont besoin d’un bon souvenir du passé.

Par exemple, la joie d’avoir été envahis par “ la race supérieure aryenne”. Faut-il regretter qu’Hitler n’ait pas réussi à améliorer la descendance française ?. Mais revenons à la disparition de Mahé pour dire que la France veut montrer patte blanche face aux accusations récurrentes selon lesquelles elle exploiterait la crise ivoirienne qu’elle aurait provoquée. Rien qu’hier, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Mamadou Koulibaly a évoqué « La convoitise française » sur les ressources ivoiriennes, clairement exprimée dans les servitudes du pacte colonial ».

Mais l’attitude française pourrait aussi s’expliquer par le fait que la France n’entend laisser aucun crime impuni. Elle a commencé alors à balayer sa propre maison avant d’en arriver à la maison ivoirienne qui elle, aura besoin d’un grand nettoyage après la “casse”.

Sinon, les soldats américains en Irak savent où déposer les droits de l’homme pour tous ceux qui en voudraient à leur vie ou à la vie des autres. La raison militaire peut apparaître à volonté pour tout couvrir. Faire le mal pour faire le bien, c’est une vision partagée par les hommes.

Mais si la France se fait mal, c’est peut-être pour affirmée sa fermeté devant les droits de l’homme.

Dans ce cas, Blé Goudé et consorts ne perdront rien à attendre la France. Les droits de l’homme sont chers à la France. Elle voudrait dans l’avenir être juge des violations en Côte d’Ivoire et non en être l’accusé.

La position de l’ex-colonisateur du Rwanda dans le génocide de 1994 a échaudé le chat.

Aimé Mouor KAMBIRE
Siwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 2 février 2006 à 09:30, par Peter En réponse à : > Crise ivoirienne : La position française dans le meurtre de Mahé : auto-flagellation ou avertissement ?

    De grâce, journalistes burkinabés, ne cherchez pas à impressionner, on ne sait trop qui, avec un français ronflant mais bourré d’expressions inappropriées. Cette article par exemple, en devient pratiquement incompréhensible !
    Et puis, la France n’est bien évidemment pas l’ex-colonisateur du Rwanda (mais la Belgique).
    Allez, un peu de sérieux au travail !

    Avec toute ma sympathie !

    • Le 3 février 2006 à 12:46 En réponse à : Peter sur les journalistes burkinabè

      Peter ... sur un journaliste mais pas sur LES journalistes !
      Sachez que si ce français vous ne le comprenez pas, votre "burkinabés" n’est pas compréhensible. On dit "burkinabè" au pluriel.
      Mais revenons aux idées du journaliste. On vous fera un dessin monsieur Peter,si vous le demandez au lieu de dénigrer.

      Pas Peter

    • Le 22 février 2006 à 17:32, par Khapo En réponse à : > Crise ivoirienne : La position française dans le meurtre de Mahé : auto-flagellation ou avertissement ?

      Peter, ta remarque porte sur la toute dernière ligne de l’article. C’est la preuve que tu as compris, vers la fin. Si tu es impressionné comme tu le dis, c’est ton droit de dire quelque chose, n’importe lequel, pour te soulager. Allons, décomplexe-toi. Ce journaliste a sans doute fait ses bancs chez nous. Il n’y pas d’autres explications. Donc, je doute fort qu’il ignore l’ex-colisateur du Rwanda. La preuve ? Toi tu as trouvé. Ce n’est pas parce que tu écris comme tu parles (Voir "cette article") qu’on doutera de tes connaissances.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique