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Art et culture : la ville africaine par la peinture

Publié le jeudi 2 février 2006 à 07h04min

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La Fondation Jean Paul Blachère organise un atelier de formation à l’intention d’artistes-peintres du Burkina et de la sous-région, du 25 janvier au 2 février 2006, à Ouagadougou. Cette formation accouchera de toiles peintes, mettant en scène la ville de Ouagadougou.

Dix artistes dont deux Ivoiriens, une Béninoise, deux Maliens et cinq Burkinabè sont en formation et réfléchissent sur comment peindre la ville.

L’initiative est de la Fondation Jean-Paul Blachère, décidée à offrir aux artistes, un moment privilégié de confrontation et de réflexion qui débouchera sur le perfectionnement de leurs pratiques artistiques. Pour réussir la formation, les jeunes peintres sont encadrés par des anciens confirmés, à savoir Fodé Coumara du Sénégal, Abdoulaye Konaté du Mali et Siriki Ky du Burkina Faso.

La particularité de cet atelier, qui a pour thème « peindre la ville », est que tous les participants devront travailler sur le même thème, en observant la ville de Ouagadougou, pour peindre six grandes toiles sur lesquelles chacun aura mis sa touche selon son inspiration.

Yacouba Konaté, conseiller artistique de la Fondation Jean-Paul Blachère, a fait observer qu’à travers ce dialogue d’impression entre les peintres, c’est chercher à comprendre la ville africaine, considérée comme un instrument pédagogique.

Selon lui, la ville africaine, comme d’aucuns le croiraient, n’est pas un fait nouveau, mais la modernisation accélérée des mentalités des citadins actuels est tout autre chose et permet de saisir les rapports entre « l’homme et l’homme ». Ainsi, en observant la ville de Ouagadougou, les peintres vont représenter des scènes de marché, de travail d’enfants mineurs, la ville la nuit, l’exode rural, etc. Pierre Nikiéma, un des participants à l’atelier a, pour sa part, mis l’accent sur l’abandon des villages africains et le phénomène exagéré de la mode en Afrique.

Il dénonce le fait que la ville attire tout le monde, laissant les villages mourants, renfermant pourtant des valeurs intéressantes. Si Pierre Nikiéma tient à dénoncer ces faits, pour Yacouba Konaté, l’objet d’art ne sert pas à dénoncer forcément, mais à exprimer le beau, sinon l’artiste risque de se transformer en syndicaliste. Afin de restituer à la ville de Ouagadougou, l’image que les artistes ont reçue d’elle, une exposition des toiles sera faite le 2 février prochain dans un espace public de la ville.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)
Sidwaya

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