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Pouvoir - opposition : Se structurer ou périr

Publié le jeudi 2 février 2006 à 07h12min

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Paru dans Sidwaya n°5507 du mardi 24 janvier 2006, l’auteur de l’article « Pouvoir - opposition » après avoir dénoncé les agissements de l’opposition et du pouvoir, donne cette fois-ci sa vision des deux camps.

Après le premier article intitulé Pouvoir - opposition paru dans Sidwaya n°5507 du mardi 24 janvier 2006 où je tentais d’ébaucher quelques façons de faire du côté du pouvoir et celui de l’opposition, je voudrais dans celui-ci, donner ma modeste vision de : « Comment sont les choses ? » .

Du côté du pouvoir : C’est petit, et même très petit d’avoir le gain de ces milliers de militants, de cadres, de compétences... et de se limiter à simplement colmater des brèches que l’opposition évoquent par à coup selon les données du moment. J’ai parlé tantôt dans le précédent article de la très haute idée que l’on devrait avoir de son pays et son développement . L’avantage d’être nombreux, c’est d’avoir plusieurs idées sur plusieurs sujets. Hélas, chez nous, c’est d’être d’accord sur les mêmes choses : dommage !

On peut être du même parti, du même bureau, de la même cellule, mais par exemple sur le sujet précis du désenclavement, ne pas partager la même façon de voir. C’est de ces positions, de ces échanges, de ces arguments que finit par naître une position avec un argumentaire « en béton ». « En béton », car ladite position aurait fait le tour complet de la question. Hélas ! 2 fois hélas !

On s’asseoit, on ne pense rien, on ne dit rien, on évite même de respirer fort de peur de froisser quelque personne, puis on entérine l’opinion de la tendance (en général celle d’un « gunther »), et on se tire. Ce n’est pas aujourd’hui que ça, ça grandira quelqu’un ou quelque chose. Vouloir se développer ainsi, c’est s’abêtir ( passez- moi l’expression)... durablement.

Du côté de l’opposition : Sérieusement. On croit vraiment que c’est cette kyrielle de « partillons » là, qui va développer le Burkina ? Chacun se lève et opère de la façon suivante : « comme je n’émergerai pas dans tel parti, je m’en vais aussi créer mon parti où je suis le chef, je monte les enchères, je bricole des militants parmi lesquels finissent par s’en trouver aussi qui font le même calcul... et ainsi de suite : dommage !

Aujourd’hui, on a tellement compris que la politique c’est la grande intrigue, qu’on s’illustre par des partis qui n’ont pas plus de militants qu’une Association de parents d’élèves, on berne ses militants par un flou -opaque savamment entretenu, on s’ingénie à s’inféoder au plus offrant, et on croit faire de la politique : hélas !

L’opposition est faite d’environ deux (2) catégories de personnes : Ceux qui reviennent du pouvoir, et ceux qui y iront dès que...

On ne le dira jamais assez, on ne résout pas une contradiction dans une organisation en créant une autre organisation. Dialectique. On croit vraiment qu’il y a cent vingt (120) façons d’émerger pour le Burkina ? Même les pays que nous « envions » n’ont que quelques partis ou de nombreux partis qui sont du paysage il y a longtemps.

Je ne sais pas quelle idée veut-on qu’on ait de nous au soir de notre vie ? « Avoir été célèbre dans la nihilisme, le sabordage, l’inféodation...et la cupidité ? 2 fois hélas » !

Mon opinion

Du côté du pouvoir : Tous les partis (au pouvoir ou mouvanciers) devraient se doter de réelles commissions, cellules... spécialisées de sorte qu’en dehors de tout simulacre ou parodie de structuration, elles puissent travailler à maîtriser les données réelles de terrain quand bien même celles - ci peuvent avoir à être modifiées ultérieurement selon les circonstances. Puis, petit à petit, agir structurellement sur les composantes de la société car de toutes les façons, cela aura à être brandi à la face du pays et donc aussi de l’opposition.

Aucun peuple, aucun pays, n’a émergé et n’émergera sans un génie propre et une volonté nationale s’exprimant par un patriotisme agissant. Il est inutile de rester dans des schémas de développement, conjoncturellement à la mode, et vouloir donner une impulsion réelle aux choses. Ces mêmes institutions, organismes, clubs...ont successivement changé de fusil d’épaule (certains même à chaque décennie) parce qu’on ne colle pas bovinement (passez - moi l’expression) le même papier- calque à deux (2) pays : une (1) bicyclette plus un (1) âne feront toujours une (1) bicyclette plus un (1) âne, jamais deux (2) bicyclettes ou deux (2) ânes.

Du côté de l’opposition : Faire de la politique dans un certain sens premier, c’est participer à l’exercice du pouvoir dans un Etat. Donc pour un parti politique, c’est proposer à l’adhésion du peuple, un projet de société dont la mise en œuvre, s’il est retenu, se fait par des mécanismes institutionnels définis...respectés. D’où est née l’idée de « A part Blaise, personne ne peut gérer le pouvoir-là aujourd’hui » ? Dans l’absolu, ce ne sont pas des gens nécessairement acquis au pouvoir. C’est simplement qu’à l’exercice, la quasi - totalité des partis d’opposition a fait la preuve d’absence de réelle vision politique, d’élucubrations, d’opportunisme insensé et surtout d’inconstance à nous couper le souffle. Pire, les seuls qui ont voulu ou qui veulent sortir la tête de l’eau sont « re-immergés » « grâce » à la main du non-sens : Veuille Dieu nous sauver.

...à suivre...

Christian Benjamin BASSOLET (bassolechristian@Yahoo.fr)
Sidwaya

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