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Décorations : Les retraités méritants oubliés

Publié le mercredi 1er février 2006 à 07h50min

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De l’avis de O. Namalgbzanga, retraité de son état, la nation
oublie très vite les agents retraités. Il souhaite que l’on pense
aux méritants d’entre eux.

Très sincèrement, je remercie le "groupe des fonctionnaires
retraités résidant dans la Comoé" pour leur adresse au
président du Faso dans le journal "Le Pays" n°03547 du 25
janvier 2006 au sujet des décorations. Je fais miennes leurs
récriminations, mais en ce qui me concerne, je n’irai pas jusqu’à
responsabiliser le président du Faso qui ne fait que constater
sans doute les propositions faites par les différents
départements ministériels, encore que la majorité des
récipiendaires reçoivent leurs médailles hors des murs de la
présidence.

En tant que retraité du ministère de l’Agriculture, de
l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, je voudrais saisir
la balle au bond pour interpeller plutôt directement le ministre
Salif Diallo dont on s’accorde à reconnaître l’esprit d’équité et le
discernement lorsqu’il s’agit de tirer certaines situations au clair.

Bien qu’étant parti à la retraite juste quelques mois après son
arrivée à la tête de ce département, je suis avec intérêts les
actions qu’il mène tous les jours pour le bonheur des
producteurs et pour l’épanouissement de son personnel. Je
sais notamment le geste qu’il accomplit à l’endroit des agents
fraîchement admis à la retraite, ce à l’occasion des
présentations de voeux du nouvel an. Ces choses-là, me
semble-t-il, ne s’observaient pas avant. Je demeure donc
persuadé que si certaines propositions lui étaient soumises de
bonne foi, le ministre Salif Diallo les examinerait objectivement
et déciderait dans le bon sens.

S’agissant singulièrement des propositions aux décorations,
bien des agents et cadres du département sont allés à la
retraite dans l’anonymat total, et avec le sentiment, quelque part,
que les portes de leur ancien lieu de travail leur sont fermées
sans ménagement et à jamais.

Le plus souvent, si vous pointez
le nez là-bas pour une raison ou une autre, on vous toise avec
une certaine condescendance. Pourtant, rien ne prouve le
manque de mérite des retraités, comparativement avec certains
récipiendaires bien connus pour leur "à-peu-près"
professionnel, mais ayant reçu une médaille pour des raisons
fort discutables.

Si le ministre Salif Diallo veut bien faire la
lumière sur cette question, il s’apercevra que bon nombre de
ses anciens collaborateurs mis à la retraite pourraient prétendre
à ces distinctions qui viennent sanctionner leur part de
contribution à la construction de la nation. Quand on pense que
dans certaines grosses boîtes de la place les partants à la
retraite empoignent des millions pour services rendus... Mais
cela est un autre débat.

Et au-delà des décorations dont il est d’abord question, on
pourrait profiter des fêtes de fin d’année pour convier les
retraités à venir présenter aussi leurs voeux au ministre qu’ils
considèrent toujours comme le leur bien qu’ayant "déposé les
armes". Oh ! que les responsables du ministère se rassurent,
car par retraité, une ou deux brochettes entre deux ou trois
molaires délabrées avec un petit coca laborieusement dégluti,
ce n’est pas ça qui va déstabiliser le budget des fêtes de fin
d’année du département !

En résumé, j’interpelle les décideurs pour qu’ils songent d’une
part à la juste décoration des retraités méritants mais oubliés
pour diverses raisons, d’autre part, et dans la mesure du
possible, à l’invite conviviale de ces vieilles troupes aux
retrouvailles des fêtes de fin d’année. C’est ça aussi la solidarité
concrète entre les retraités d’aujourd’hui et ceux retraités de
demain.
A bon interpellé...

O. NAMALGBZANGA / Secteur 28

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