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Où est passée notre culture patriotique ?

Publié le mercredi 1er février 2006 à 08h18min

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La jeunesse d’un pays, dit-on souvent est le tremplin de son développement social, économique, politique, culturel, bref, de tous les champs sociétaux.

Mais on oublie souvent qu’une jeunesse n’est motrice d’une société, que si on lui inculque les valeurs chères de sa nation, comme les us et les actes qui représentent la force de caractère avec laquelle ses géniteurs ont dû bâtir un avenir meilleur pour elle.

Une telle instruction se fait au quotidien et par des dates anniversaires qu’il faut vivre en revivant autant possible que soit, le passé. C’est ce que j’appelle la culture patriotique nécessaire, que nous avons hélas perdue dans notre éducation scolaire de façon progressive depuis la période de la Rectification.

Pour la petite anecdote, j’ai en mémoire les très utiles instructions civiques du cours élémentaire, ou encore l’obligation de s’immobiliser quand chaque matin tous ensemble on faisait monter le drapeau national, bien sûr accompagné de l’hymne national chanté en chœur.

Aujourd’hui, les choses ont évolué à rebours de cette époque si expressive de patriotisme avoué, les enfants savent à peine quelle est la devise, ô combien importante pour une Nation, de leur pays. Et que dire de l’hymne national ignoré, qui est pourtant porteur de symboles significatifs ?

Ceci est inquiétant, il l’est encore plus quand on se rend compte que la nouvelle vague de jeunes est en perte de chemin quant à leur appartenance à la Nation.
Il est impérieux d’en faire cas, en vue de pouvoir rétablir cette culture de patriotisme. Pour cela, les Autorités sont interpellées à jamais, et les jeunes aussi, car, et comme dirait un grand homme de chez nous : « Honte à celui qui ne fait pas mieux que son père ! ».

L’été dernier, le faso.net publiait un de mes articles, intitulé « Je réclame mon droit de vote » et dans lequel j’avais eu la latitude d’évoquer le problème de citoyenneté des burkinabè que nous sommes d’une manière générale.

J’avais, entre autres choses, parlé des fêtes nationales qui passaient inaperçues, surtout aux yeux de la diaspora. Comme il fallait que je m’y attende des voix se sont fait sentir, ne reconnaissant pas ces événements comme dignes d’être fêtés. Ces gens avaient leur raison, et je les respecte, mais il est d’une grandeur d’esprit de commémorer des événements qui ont été le fruit des efforts de nos parents soucieux de la cause nationale : culture patriotique oblige !

Qu’à cela ne tienne, aujourd’hui je reviens dans ce présent article pour faire preuve de reconnaissance suite à une évolution remarquable des choses du côté du Maroc. Cet article n’a pas la prétention de glorifier les actes de l’Autorité présente ici, ni de lui faire de la propagande. D’ailleurs le début de mon article en dit long. Seulement, on a l’art souvent d’aller vite à la critique, quand ça ne va pas, mais très rarement on pense à remercier les actes qui ont, un tant soit peu, satisfait à certaines de nos attentes.

C’est pourquoi, et pour rompre avec une telle tradition qui ne nous avance pas, je me suis donné le droit de m’exprimer sur ce que j’appelle un exceptionnel progrès en matière de patriotisme.

Pour venir à l’événement dont il est question, sachez qu’il s’agit ni plus ni moins d’une fête nationale qui a été célébrée par la communauté burkinabè au Maroc avec à sa tête son Ambassadeur qui n’a ménagé aucun effort pour regrouper tous ces gens. En effet, le 11 décembre dernier, jour anniversaire, le quarante septième (47ème) précisément de la proclamation de la République, les Burkinabè étaient réunis à la Résidence de son Excellence pour commémorer cet événement. Venus de presque toutes les villes du Maroc, étudiants, stagiaires, travailleurs, et corps diplomatique se sont retrouvés dans l’ambiance fraternelle que dégageait cette rencontre entre compatriotes.

Après l’hymne national chanté en chœur par tous (ce qui est important en matière de citoyenneté), son Excellence a fait solennellement un résumé du discours présidentiel à la Nation. Et juste après la cérémonie de la fête a pris le dessus, et les échanges de voeux allaient bon train, bref la joie de se retrouver entre frères et soeurs de même contrée se lisait sur le visage de chacun.
Pour la première fois, des Burkinabè étaient réunis pour une fête nationale au Maroc, en tout cas depuis que j’y suis.

En fait, ce que je veux faire ressortir par cet passage, c’est qu’au-delà des festivités et des échanges entre frères et soeurs, une chose a triomphé, et cette chose n’est rien d’autre que le sens du patriotisme, et celui de l’appartenance à une seule Nation. Et cette victoire nous la devons à qui ? Je à dirai des Burkinabè du Maroc qui ont su se réunir pour que ce jour soit exceptionnel.
De telles occasions marquent les esprits des jeunes quand on sait comment la vie à l’extérieur est très souvent source d’acculturation et de perte de repères vis-à-vis de son pays. C’est pourquoi il faut saluer à sa juste valeur l’organisation de cette fête, pourvu qu’elle soit l’entame d’une coutume.

En réclamant mon droit de vote, j’étais passé pour un chauvin. Mais en fait ce que je voulais et voudrais, c’est que des jeunes dont les pensées quotidiennes sont hantées par un désarroi total quant à leur appartenance à la Nation, au point où ils ne se sentent pas redevables envers celle-ci, retrouvent une voie vers la Patrie. Il n’est pas de la nature des choses, un tel désenchantement qu’importe le comportement des dignitaires que nous avons.

Rappelons nous de la sagesse de Kennedy, quand il dit en substance que lorsqu’on se réveille le matin, de ne pas poser la question suivante : qu’est-ce que mon pays a fait pour moi, mais ce que je dois faire pour lui. Nul doute, que cela soit difficile, cependant à y penser on lui accorde du crédit.

Une telle sagesse pourrait clore cet article que je veux révélateur de l’importance qu’il est : d’être attaché à sa patrie.

Nicolas ZEMANE.
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 1er février 2006 à 21:23, par BARRY Moctar En réponse à : > Où est passée notre culture patriotique ?

    bonjour messieurs je suis un etudiant burkinabe a l’institut regional de l’image et du son a (IRIS) a ouaga et je viens de mettre sur la place un gant à cartons pour arbitre et dieu seul sait comment je souffre pour me faire entendre mais helas .Certains m’ont compris(je remercie au passage l’obs ; le pays ;l’express de m’avoir accordé une tribune d’expression),d’autres par contre m’ont signifié que je suis trop petit pour changer les règles de la FIFA. Mais je pense qu’ un jour on m’entendra et je pense que c’est cela l’essentiel.Et quand je pense que je fais cela pour paraphraser KENNEDY et meme au delà puisse que cette invention representera l’AFRIQUE dans tous les stades du monde.je n’oublie pas savane fm la tnb et vous felecite pour le boulot que vous abattez.Courage !

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