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Groupe parlementaire PDP/PS et RDEB : la décentralisation au coeur des journées parlementaires

Publié le lundi 30 janvier 2006 à 07h47min

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Au moment où s’annoncent les premières élections municipales élargies à l’ensemble du territoire national, on comprend que le sujet de la décentralisation occupe l’actualité et fasse l’objet du thème des Journées parlementaires du groupe PDP/PS et apparenté RDEB.

En effet, " Décentralisation au Burkina Faso : état des lieux, problèmes posés et suggestions ", tel est le vaste champ que, les 28 et 29 Janvier, les élus du groupe PDP/PS et apparenté RDEB, vont défricher sous la présidence du Député Théodore Ouédraogo, président du groupe parlementaire et avec l’éclairage du professeur Luc Ibriga.

Dans la déclaration liminaire, le groupe parlementaire introduit le sujet en soulignant l’ attachement des élus à la question de la décentralisation et d’une manière générale à la liaison à faire entre démocratie, développement et droit. Le groupe en profite pour stigmatiser les écueils auxquels ces trois principes font face dans la gouvernance au Burkina Faso.

S’agissant plus particulièrement de la décentralisation, le groupe parlementaire relève la distance qui existe entre les principes affirmés et la réalité concrète. Si en effet, les textes affirment que " La décentralisation consacre le droit des collectivités territoriales à s’administrer librement et à gérer leurs affaires propres en vue de promouvoir le développement à la base et de renforcer la gouvernance locale " (article 2 de la loi n° 055-2004/AN portant Code général des collectivités territoriales au Burkina Faso), il y a loin de la coupe aux lèvres puisque cette décentralisation, telle que mise en œuvre au Faso, ne permet pas aux collectivités décentralisées de se doter démocratiquement des organes de leur gouvernance. Elle repose sur la déconcentration puisque la logique de l’élection au suffrage universel n’est pas portée jusqu’au bout, au stade de la région. " Voilà la supercherie " pour les députés du groupe PDP/PS et RDEB.

Et ces députés n’ont pas tort de souligner cela parce que si la décentralisation se met généralement en place en suivant les principes de progressivité et de subsidiarité, il faut reconnaître que le processus a mis du temps à s’enclencher au Burkina Faso bien que la demande existe déjà depuis plus de trente ans. Le pouvoir traîne délibérément les pieds car la décentralisation suppose des transferts de compétences de l’Etat à des collectivités inférieures, donc des pertes de compétence pour un pouvoir qui a bâti son influence sur la sur-concentration et la sur-monopolisation du pouvoir.

En fait, il ne faut pas s’y tromper et le groupe parlementaire PDP/PS et apparenté RDEB ne s’y trompe pas : la décentralisation telle que mise en œuvre est une technique à travers laquelle le pouvoir donne de la main droite pour reprendre de la main gauche, et cela n’est pas de nature à mettre en place une bonne gouvernance locale, donc à favoriser un ancrage de la démocratie décentralisée. Ces difficultés que rencontre la décentralisation démocratique sont, de l’avis des élus, entretenus et aggravés par des phénomènes pervers récurrents tels que "les manipulations au niveau de la loi elle-même " (.), les " viols, vols, achats des consciences, pressions de tous genres au niveau des urnes elles-mêmes.... ".

Mais les députés du groupe PDP/PS et RDEB, qui se devaient de condamner tous ces anachronismes, toutes ces dérives, ne vont pas s’enfermer au cours de ces journées, dans la dénonciation stérile ; ils vont, au-delà de la critique, faire des propositions pour rendre utiles leurs journées parlementaires. Nous ne manquerons pas alors d’y revenir.

Donald Tondé
San Finna

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