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Selon Thomas Sanou, “le CDP du Houet se porte très bien”

Publié le samedi 21 janvier 2006 à 09h51min

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Thomas Sanon

Le samedi 14 janvier 2006, le commissaire politique régional des hauts bassins monsieur Thomas Sanou, a rencontré les militants du parti pour des informations en ce qui concerne les élections municipales du 12 mars prochain et surtout par rapport à la démission du maire de la commune de Bobo-Dioulasso et deux (02) maires et d’arrondissement à savoir celui de Konsa et de Dafra.

Monsieur Sanou était entouré du secrétaire provincial du CDP/section du Houet Salia Sanou, du directeur de campagne Moussa Ouattara. La rencontre qui s’est déroulée au siège de la direction de la campagne a refusé du monde.

Après des débats nourris et des éclaircissements sur la confection des listes électorales, la démission des maires et des militants pour d’autres partis, la presse a rencontré le commissaire politique pour en savoir plus sur ces démissions.

L’hebdomadaire du Burkina (HB) : Monsieur Thomas Sanou, en tant que commissaire politique régional des Hauts-Bassins, comment avez-vous accueilli la nouvelle de la démission du maire de la commune de Bobo-Dioulasso ainsi que des deux (02) autres maires d’arrondissement à savoir Konsa et Dafra ?

Monsieur Thomas Sanou (T.S.) : Vraiment, ce n’est pas à moi qu’il faut demander cela. C’est vous les organes de presse qui suivez la situation sur le terrain. Je dis que ça été accueilli comme tout autre nouvelle. Dans la mesure où ça n’a surpris personne. Alors je pense qu’effectivement là- dessus, il n’y a pas d’émotion.

Cela signifie que vous vous attendiez à une telle décision ?

Absolument ! Parce que si vous avez suivi les débats tout à l’heure, nous avons dit que les germes étaient déjà dans les fruits depuis un certain moment. Et nous n’avons pas cessé donc à un moment d’attirer l’attention de qui de droit là-dessus. Et nous savons que les contacts étaient déjà pris avec des partis politiques.

Certains se sentant en mauvaise posture au niveau donc de la base avaient purement préparé cette issue. Je crois de toutes les façons que c’est un fait banal.

Ces démissions ont trait au renouvellement des structures de base. Comment expliquez-vous l’absence des trois (03) maires sur la liste ?

Ecoutez ! Ce n’est pas à moi qu’il faut poser la question. C’est à la base. Le parti pour une fois de plus a responsabilisé totalement la base. A ce niveau nous disons que c’est impitoyable, la base s’est prononcée. Nous n’avons fait que constater et voir effectivement que les choses étaient faites dans la régularité. Parlant de régularité, chacun a sa propre appréciation là-dessus. Selon qu’on a gagné ou perdu il y a eu irrégularité. Les directives n’ont pas été respectées.

Mais enfin je crois que sur 23 secteurs, s’il y a 14 secteurs qui ont compris la directive et qui ont réussi à faire leur désignation alors sur quatre (4) secteurs effectivement où l’interprétation a voulu sciemment être différente, je pense s’il y a problème il doit se situer à un autre niveau, mais pas au niveau de la direction.

Il y a des correspondances qui vous ont été adressées et qui sont restées sans suite ?

Absolument ! Est-ce que vous pouvez imaginer un peu, sur l’ensemble du Burkina Faso, le nombre de correspondances qui sont restées au niveau du parti ? nous faisons la part des choses. Nous recevons les correspondances et nous les analysons. Celles qui comportent un objet et qui valent la peine, on les examine. Et on s’est rendu compte qu’effectivement après examen, il y avait 9 secteurs où il y avait des problèmes. Ce qui a suscité donc ma mission des 26 et 27 décembre 2005 à Bobo-Dioulasso. Les correspondances qui n’ont pas de suite, on comprend aisément et on tire les conclusions. Le bureau national n’a pas le temps de répondre individuellement et à écrire à tout un plaignant, nous jugeons donc la situation.

Mais comment le bureau politique du CDP dans l’ensemble a réagi par rapport à cette démission ?

Le CDP est un parti qui est très grand, on vient, on part. Le bureau politique par correspondance leur a notifié seulement qu’il a pris acte de leur démission, un point un trait.

Les démissionnaires disent qu’ils sont partis avec dix (10) mille militants, est-ce que cela ne vous inquiète pas ?

Vous journalistes, appréciez vous-mêmes ! Allez-y sur le terrain et appréciez. Je crois qu’il y a des monstruosités qui ne trompent personne. Vous connaissez cette ville de Bobo-Dioulasso, vous connaissez les gens, vous connaissez les arrondissements, vous connaissez le nombre de votants dans certains arrondissements. Quand quelqu’un sans se référer à une structure organisée du parti dit qu’il est suivi dans sa démarche par dix (10) mille militants il faut se demander d’où ils viennent ?

Vous avez des lettres de démissions ?

Oui, j’ai deux lettres de démissions personnalisées. Celle du maire Koussoubé et celle de monsieur Sori. Le reste c’est une lettre circulaire qu’on propose à la signature des gens.

Quel était votre message envers vos militants ?

Mon message était un message de mobilisation, un message d’information juste dans la mesure où effectivement depuis un certain temps la presse en fait des choux gras. Et à juste raison Bobo-Dioulasso est une grande ville, elle est la deuxième ville du Burkina Faso ; et ce qui s’y passe intéresse tout le monde. Il y a des problèmes partout dans ces désignations de candidatures. Mais Bobo-Dioulasso effectivement retient l’attention du monde de la presse pour toutes ces raisons.

Alors il était juste que le commissaire politique que je suis vienne apporter l’information et le point de vue du parti aux militants par rapport à cette information. Je crois que le message est passé cinq sur cinq. Je repars donc galvanisé avec des militants galvanisés qui sont prêts à se déployer comme ils ont l’habitude de le faire. Maintenant, nous avons des camarades qui sont partis et c’est l’heure du combat politique et c’est comme ça que nous allons le mener.

Certains militants exigent que les démissionnaires quittent leurs postes, qu’en dites-vous ?

Le Burkina Faso est un pays où il y a des institutions républicaines qui fonctionnent. Je pense que dans pareilles circonstances, il faut laisser faire la loi. Le CDP est un parti structuré, organisé qui n’aime pas les improvisations. Ce qui fait que là-dessus il faut mener les choses avec sérénité.

Quel sort réservez-vous aux démissionnaires ?

Le parti a pris acte. Il va sans dire qu’ils s’excluent bien sûr eux-mêmes des tous les organes du parti. Ceux qui étaient membres du bureau politique s’en sont exclus. Le reste ma foi, c’est une question d’appréciation du moment. Nous avons des textes qui sont clairs et qui seront appliqués.

Les démissionnaires vous accusent d’ethnicisme ?

C’est une question extrêmement intéressante ; tout à l’heure pendant les débats, il y a quelqu’un qui a fait remarquer qu’il y a quatre (04) maires dans la ville de Bobo-Dioulasso. Le maire central et les maires d’arrondissement. Le seul qui puisse se prévaloir d’être originaire de la province c’est le seul maire de Dafra, appréciez vous-même. Et puis c’est un argument très fallacieux et trop facile.

Bobo-Dioulasso est une ville de par son origine et son histoire, une ville cosmopolitique qui a toujours brassé du monde. Bobo-Dioulasso ne s’est jamais posé la question de savoir d’où venait tel ou tel maire. Depuis Djibril Vinama, en passant par Dominique Kaboré qui ont fait un travail remarquable. Je parle du principe qu’il y a des gens qui constituent eux-mêmes leurs problèmes. Il faut arriver à se faire accepter par la population et non accuser les autres. L’erreur ne vient pas toujours des autres. Je ne suis pas un linguiste pour comprendre ce mot ethniciste. Je rendrai compte au bureau politique national et je lui dirai que le CDP se porte très bien dans le Houet.

Félix G. Ouédraogo
Correspondant Bobo-Dioulasso

L’Hebdo

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