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Côte d’Ivoire : De quelle souveraineté parle-t-on !

Publié le samedi 21 janvier 2006 à 09h41min

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Le Groupe de Travail International (GTI) sur la Côte d’Ivoire a constaté samedi dernier, la fin du mandat du parlement ivoirien. Il était arrivé à expiration le 16 décembre 2005.

Les " patriotes " de Charles Blé Goudé, en fait les milices du Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent et Simone Gbagbo, ont envahi les rues d’Abidjan pendant trois jours avec des actes de violence et de provocation contre la mission des Nations unies en Côte d’Ivoire et les troupes Licorne de la France.

Comme pour leur emboîter le pas, les ministres FPI du gouvernement de Charles Konan Banny se déclarent démissionnaires. Gbagbo Laurent reste silencieux -pour l’instant ? - L’ONU, la France, les Forces nouvelles condamnent. Le président du Rassemblement des Républicains (RDR) M. Alassane Dramane Ouattara annonce son retour pour bientôt.

M. Charles Konan Banny, le nouveau Premier ministre est déjà handicapé avant d’avoir commencé à travailler avec le gouvernement qu’il a mis plus d’un mois à former. Tout cela ressemble à du déjà vu dans une Côte d’Ivoire prise en otage par des politiques incapables de trouver le plus petit dénominateur commun pour sortir le pays d’un imbroglio polico-militaire qui perdure.

Ce sont les populations civiles qui en paient le prix fort, fatiguées par cette situation de ni guerre ni paix. Et la presse partisane de claironner toujours en force sur des notes haineuses jetant l’anathème pêle-mêle sur l’ONU et la France à propos d’une mise sous tutelle de la Côte d’Ivoire aux mépris de sa souveraineté et du droit international.

Mais de quelle souveraineté s’agit-il quand le pays est divisé en deux depuis bientôt trois ans, n’a plus d’armée que des milices privées et des corps habillés qui rançonnent les populations, n’a de président qu’un teigneux chef de fraction, de nationalisme qu’une étroitesse d’esprit clanique et régionaliste ? De quelle souveraineté parle-t-on quand la légitimité d’un pouvoir prédateur ne repose sur rien d’autre que le terrorisme guerrier et l’instinct grégaire de clan.

De quelle souveraineté parle-on quand la légitimité d’un pouvoir prédateur ne repose sur rien d’autre que le terrorisme guerrier et l’instinct grégaire de clan ? De quelle souveraineté peut-on se prévaloir quand la légitimité constitutionnelle du chef de l’Etat repose sur une prolongation de mandat hors délai constitutionnel et par une résolution onusienne ?

Il faut que ce qui reste du pouvoir FPI se rende compte des évidences : la Côte d’Ivoire en devenant une poudrière identitaire, à elle-même vendangé sa souveraineté.
L’incapacité de l’Etat à recouvrer ses droits sur l’ensemble du territoire est la preuve éloquente qu’elle est morte cette souveraineté au nom de laquelle les fauteurs de troubles sur la lagune Ebrié s’en prennent aux faiseurs de paix.

Revenez sur terre, chers "patriotes". La tutelle onusienne est le moindre mal pour la Côte d’Ivoire. Le face-à-face sanglant des armées tribales, même en Afrique subsaharienne, relève d’une époque que les vrais patriotes africains et amis de l’Afrique voudraient voir révolue.

Alors rangez vos machettes, votre patriotisme débridé, votre courage suicidaire, pour regarder et voir droit dans vos yeux, le " modèle ivoirien ", de Félix Houphouet Boigny ravagé, dépiécé par trop d’ambitions incompressibles. Vous réclamez béatement le départ des troupes d’interpositions pour la paix ? Soit ! Mais pourquoi faire ? Construire des mûrs de victoires dont les briques seraient de corps d’hommes et le ciment mouillé par le sang de vos frères au nom d’intérêts politiciens non fondés ?

L’intérêt de votre pays, celui de la région Ouest africaine est dans cette "recolonisation" salutaire. La guerre de libéralisation qui vous incombe est celle de la fraternité et pour la paix afin que disparaissent le délit de patronyme, la guerre du faciès et l’orgueil imbécile de ceux qui sont du Sud et du Nord avant d’être des hommes, des africains, des Ivoiriens. . . tout simplement !

Djibril TOURE
L’Hebdo

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Vos commentaires

  • Le 21 janvier 2006 à 20:56, par tBelem En réponse à : > Côte d’Ivoire : De quelle souveraineté parle-t-on !

    En effet on devrait plutôt parler de « demi-souveraineté » puisque le pays est actuellement divisé en deux et que dans chaque partie les populations sont prises en otage par les « dirigeants ». Quoi qu’il en soit, Gbagbo est un « homme de la rue » qui a accédé au pouvoir grâce à la rue et qui compte y rester coute que coute grâce à la rue. Comme il a trop peur de tout perdre lorsqu’il y aura de vrais élections, il préfère jouer la carte « rebelle » en sémant la pagaille à Abidjan afin d’empêcher Konan Banny de diriger le pays à sa place puisqu’il a des pouvoirs élargis. À y voir de plus près, il s’est agit d’une tentative de « putsh à la Gbagbo » manquée (lire certains articles sur le portail Abidjan.net). Encore une fois il a manipulé sa population et surtout ses « soit-disants jeunes patriotes » qui ne sont que des fauteurs de trouble et des pyromanes. La Côte d’Ivoire (les deux zones) serait-elle dirigée (exception faite à Konan Banny) par des rebels ? À suivre avec vigilance - tBelem.

    • Le 21 janvier 2006 à 23:45, par Kader ABDULAYE En réponse à : > Côte d’Ivoire : De quelle souveraineté parle-t-on !

      Hélas,le Président Olusegun Obasanjo du Nigéria n’a pas fini de se rendre en Côte d’Ivoire pour tenter d’apaiser les esprits.Et sans verser dans le pessimisme,la prochaine poussée de fièvre des partisans de Mr Laurent Gbagbo est pour bientôt.
      Le problème du mandat des députés n’étant pas à ce jour clairement et définitivement résolu,la difficulté d’établir un chronogramme de désarmement acceptable par tous, sera à n’en point douter et pour le PM Charles Konan Banny,et pour le FPI (Parti du Président Gbagbo) le sujet qui fâche.
      Quand il s’agira de désarmer et de matérialiser cette volonté de désarmer sur le terrain,Guillaume Soro et les siens menaceront de quitter le gouvernement,provoquant ainsi l’ire de Gbagbo et de ses jeunes patriotes.Olusegun Obansajo reprendra alors son avion...

  • Le 22 janvier 2006 à 14:03, par Marco En réponse à : > Côte d’Ivoire : De quelle souveraineté parle-t-on !

    c’est tellement facile de rester dans son burkina natale pour faire du verbiage creux. pour ne pas dire de l’intox. vous feriez mieux de venir à Abidjan pour constater les faits par vous mêmes . en votre qualité de journaliste vous êtes quand sans ignorer que les faits sont sacrés. nous les Ivoirens, nous avons choisi de nous battre pour lutter contre le néocolonialisme de la france charaquiènne. n’en déplaise aux burkinabé que vous êtes. l’histoire avance. la Cote d’Ivoire est dans un processus d’évolution irréversible. vous jugez trop tôt . Attendons tous de voir demain l’évolution de la machine de l’Histoire . Avec grand H .

    • Le 22 janvier 2006 à 18:58, par tBelem En réponse à : > Côte d’Ivoire : De quelle souveraineté parle-t-on !

      Je ne suis pas d’accord avec Marco, car je suis burkinabè mais je me sens tellement concerné par la crise ivoirienne que je consulte systématiquement le portail Abidjan.net et d’autres sites ivoiriens faits par des ivoiriens et traitant de la crise ivoirienne. À la lecture de l’article de M. Touré, je n’ai pas eu le sentiment qu’il ait analysé quoi que ce soit de travers ni écrit quelque chose de complètement erroné. De plus, l’analyse du journaliste n’est pas en contradiction avec le fait que la côte d’ivoire veuille sortir du joug « françafricaine ». Vous pouvez être sûr qu’aucun burkinabè ne voudrait voir la côte d’ivoire dans le pétrin car, qu’on le veuille ou non, nos histoires sont liées et nos destins sont communs. Il ne faudrait quand même pas perdre de vue que les burkinabè ont largement contribué au développement de la CI dès les indépendances. Ce n’est pas la faute des burkinabè si même Houphouet lui-même n’avait jamais fait confiance aux ivoiriens (lire l’article de François-Xavier Verschave plus). C’est lui qui avait fait en sorte que ce pays n’ait jamais existé en tant que NATION ! Les français ont juste profité d’une situation qui les arrangeait. Quant à votre combat, il ne faudrait surtout pas vous tromper de cible : dès qu’il y a quelque chose en CI ce sont les pauvres ouvriers burkinabè et maliens qui en payent le prix fort. Pourquoi tant de haine fratricide ? Les blancs s’entendent toujours, malgré leurs oppositions naturelles, pour régler leurs gros problèmes. On accuse facilement la France de ne pas intégrer ces citoyens d’origine immigrée, mais nous on s’entretue alors qu’on est tous blacks. Tuez donc les français qui ont soi-disant « confisqué » votre souveraineté si vous êtes si forts... Si la CI et Gbagbo veulent lutter pour sa véritable indépendance, il faudrait soulever des vraies questions afin de trouver des vraies solutions. Gbagbo avait peut être de vraies intentions au début de son mandat, mais depuis le coup d’état manqué il a montré son vrai visage, celui de quelqu’un qui veut s’accrocher au pouvoir par tous les moyens y compris celui d’envoyer de pauvres innocents à la boucherie humaine. Si la CI voudrait vraiment lutter pour son indépendance véritable, elle devrait plutôt chercher à avoir de vrais alliés africains pour l’aider à contrer la « françafrique », mais avec ce qu’il fait c’est seulement de la surenchère avec à la clé des pertes inutiles en vies humaines. Actuellement, la seule lutte que mène Gbagbo est celle de rester sur son fauteuil présidentiel et Simon ne l’aide pas à tempérer les choses, bien au contraire. Avant toute chose, la CI doit se réunifier et la paix doit être revenue. Il y va de la viabilité économique de la CI elle-même d’abord et de la sous-région ensuite.
      Éléments de réflexion : pendant la 1ere guerre du golfe, quand les palestiniens avaient été expulsés du Koweit, il n’y avait plus une seule baguette de pain dans tout le pays ! Les Koweitiens ne savaient tout simplement pas fabriquer le pain. Autre chose, ce que sont les burkinabè en CI étaient les équato-guinéens au Gabon. Un équato-guinéen était traité comme un moins-que-rien au Gabon, mais en ce moment ce pays a découvert son pétrole et décollera dans quelques années. Même chose pour le Burkina ! Même si on ne découvre pas du pétrole au Burkina, dans quelques années le Burkina décollera et les ivoiriens en seront certainement les 1ers étonnés. C’est la vie, la roue tourne pour tout le monde.

      • Le 2 mai 2007 à 15:57, par beugré dablé En réponse à : > Côte d’Ivoire : De quelle souveraineté parle-t-on !

        marco s’est laissé aller,un peut,pousser,par les faits.Mais vous,frere burkinabé,dire que vous aviez construits,la cote d’ivoire,et pour cela l’ivoirien vous doit une réconnaisance,est tres gros.pourquoi.les ivoiriiens,aussi bien les burkinabés n’avaient pas le choix,tu reconnais,que nos destins sont liées,ça l’ivoirien,l’avait compris c’est d’ailleur raison pour laquelle des burkinabés travaillent dans nos foréts sans problemes.le probleme avec vous,burkinabés,maliens,et d’autres encore,houphouét,est un federateur,un sage en afrique.normal,vous aviez connuent la cote d’ivoire,avec houphouét,et sa clique,tu doit savoir qu’avant la cote d’ivoire etait répresenter dans vos pays respectifs par l’ambassade de la france,cela pendant tout le regne de votre sage,houphouét ,ne pouvant mettre aucun ivoirien à couper du bois et faire des routes pour des exploitants foretiers francais,donc,le conteste de votre venue en cote d’ivoire n’apporte rien à la cote d’ivoire aux francais oui et certain burkinabés ont heriter de plantation apres que leur patrons soient tombés sur des filon,ces terres appartiennent aux ivoiriens,l’ayant exploiter ils les leguaient à leurs domestiques voila pourquoi on trouve dans le sud-ouet des burkinabés propriétaires de plantations,et si les descendants de ces villageois spolier,abuser,volé,viennent à reclamer leurs terres,que fera le frere burkinabé,nombreux fréres des pays limitrophe à la cote d’ivoire pretendent l’avoir construitent et cela lui vaut un droit,si aider des blancs à pillés un pays frére est une fiérte moi ca me choque.de plus ne pas reconnaitre l’implication du chef de l’etat et du gouvernement burkinabé ,dans le conflit en cote d’ivoire est absurde nou savons le burkina ne peut faire la guerre à la cote d’ivoire mais quand t-on vient au pouvoir comme l’a été blaise compaoré, moi je n’ai rien contre le peuple burkinabé mais degrace prend moi pas pour un con

    • Le 22 janvier 2006 à 23:40, par ousman En réponse à : > Côte d’Ivoire : De quelle souveraineté parle-t-on !

      Je pense que c’est peine de chaque fois tuer ces propres frères ivoiriens ou africains (puisse que vous ne savez mème pas qui est ivoiriens et qui ne l’ètes pas) en disant ke nous luttons contre
      un néocolonialisme chiracienne. Réfléchissez loin et vous verrez que Chirac et les français dorment en paix
      et n’ont que dalle de vos manifestations terrotistes de sois disant "patriotes". Alliez vous me dire qu’au temps de H.F. Boigny , il n’y a pas de patriotes en cote d’ivoire ? ou que la france de Mittérant n’a exercé aucune politique d’ingérence dans nos affaires ?Ouvrez les yeux mes
      frères ivoiriens. Nous sommes au 21ème siècle et la plus part d’entre vous "les patriotes" ètes des lettrés.
      et de surcroit des adultes. donc ma foi vous devez utiliser votre cervelle avant d’agir et ne plus vous comporter
      comme des bébés au bibéron. En tout cas un hadage africain dit ceci : Qui tue par épée mourra par épée.
      a bon entendeur salut

  • Le 3 mai 2007 à 10:30, par beugré dablé En réponse à : > Côte d’ivoire : De quelle souveraineté parle-t-on !

    Mr djibril touré,c’est bien de vous inquiéter,pour la cote d’ivoire,mais comprenez,que le peuple ivoirien,ne,veut plus du model houphouét auquel vous faites,allusion alors selon vous la souveraineté de la cote d’ivoire ne sera evidente que si elle reste,une proprieté francaise,voyez vous,aimer un pays sans le connaitre,peut souvent induire à l’erreure.pour comprendre,il faut se réfère à l’histoire.hors ce model duphot n’a pas d’histoires c’est dailleur la raison qui pousse nombreux freres du nord que ce pays ils l’on créer avec les francais.ils préfèrent combattre leurs freres ivoiriens aux coté du francais,c’est ce que nous avons constater pendant la tentative de push qui s’est avéré vrai suite aux arrestations apres la riposte des forces de la brigade anti emeute,ces combattants etaient recruter au burkina,ou etait la logistique.je ne sais pas si vous etiez en cote d’ivoire,pendant cette periode,moi j-y etais ayant compris ce qui leurs arrivaient les ivoiriens voulaient sauter dans l’aréne.le chef de settat qui etait à rome fut informé,il a demandé à parler au peuple ivoirien.voyez vous mr touré,je vous raconte ce passage enfin que vous compreniez pourquoi la guerre etait au nord mais pas au sud.dans ce discour televisé il demanda aux ivoiriens de ne pas se tromper de cible à propos des freres burkinabés,et maliens qui etaient deja indexé par les ivoiriens,ce president cetiat GBAGBO je vous reste j etais au pays pour du travail apres cette intervention televisee comme tout ivoirien je comprenais la situation les assaillants venaient de perdre la bataille d’abidjan,ce fut le replis sur bouaké et la naissance des FN. bouaké qui etait sous le control des francais et des fn a connue des vols de banque commis par les contingent francais licorne ,laissais ainsi le fn le soin de separation je ne dirai pas éthnique mais politique,voir geographique.la diffusion de k7 de tuéries ,de discours fleuves sur dentielle bienfaiteures et financier les ivoiriens ont vu tout cela.neanmoins la cote d’ivoire est rester egal à elle méme la patience du chef actuel de la nation ivoirienne a été payante,malgré les tentatives nuisible de la france,de bongo,qui joue maintenant en afrique le role que jouait jadis feux houphouét un laquait.concernant les burkinabés que j’ai toujour consideré comme des fréres et des victimes,des fréres parce-que,depuis la creation de la cote d’ivoire c’est ce que le francais a ecrit qui est etudier,houphouét,avait laisser l’exploitation,la gestion le control du pays aux francais ainsi les voltaiques et guinéens etaient aux service du francais dans les forets en CI dans le meme temps certains ivoiriens etaient requisitionner pour remplirent les navires francais(les lignes de la COA.) atravers toute l’afrique de l’ouest ces navigateurs qui ont contribuer à la realisation de se que l’etat francais appel aujourd huit ces multi-nationnal (transafric+delmas)ses nom ne doivent rien te dire mais frere si tu savait l’autre moitié de l’histoire tu regardera bien l’ONU et la FRANCE.

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